Lily était froide, ça oui.
Mais qui pouvait lui en faire reproche ? La maladie en était la cause principale. Si ce n'était pas sa personnalité et son attitude glaciales qu'elle persistait à manifester, c'était son corps qui avait toujours froid. Ce fut pour cette raison qu'au moment où des pas résonnèrent dans la chambre, elle émit un grognement mécontent d'avoir été tirée de son sommeil prématurément. Elle remonta sa couverture jusqu'à son cou décharné et quand elle sentit la douce chaleur du soleil s'emparer de son visage, elle réalisa que c'était fichu ; elle était réveillée.
Après avoir attaché sa chevelure foncée à l'aide d'un élastique, elle étendit son bras en direction de la civière qui jonchait toujours près de son lit, attrapa son verre d'eau de la veille et l'avala en grimaçant. Elle qui pensait être seule entre ces quatre murs incolores qui constituaient la chambre, on ne tarda pas à lui prouver le contraire.
— Bon matin ! ricana un homme situé au pied de son lit.
Lily ronchonna en se redressant un peu plus.
— Bon matin.
— Ça réveille mal ça, hein ?
Lily haussa les sourcils en guise d'approbation et reposa son eau au goût de vieux gobelet en carton. Ensuite, elle porta son regard vers l'horloge accrochée au mur, au-dessus de la porte de la chambre et son front se plissa. Les coups de dix heures du matin avaient sonné et sa mère n'était toujours pas là. Lily trouva cela étrange, car Louise avait l'habitude d'être à son chevet dès son réveil, en particulier le dimanche, jour dédié aux visites. Même les dieux n'auraient pu l'empêcher de manquer à son devoir.
James, entrepreneur de renom et père attentionné de trois filles, dont Lily, s'avança vers elle. Il lui tendit un bouquet de fleurs qu'il dissimulait derrière son dos depuis son entrée dans la chambre. Ce geste ne manqua pas d'intriguer la jeune fille.
— On a quelque chose à fêter ? l'interrogea Lily, éprise d'un enthousiasme soudain.
— Mais oui, la rentrée ! répondit-il avec un léger sourire.
Il posa les fleurs sur la table amovible, à proximité du lit, laissant l'information s'insinuer doucement dans l'esprit de sa fille. Soudain, celle-ci leva les yeux vers lui et d'une voix remplie d'espoir, elle demanda :
— Alors, c'est bon ? Je vais pouvoir faire mon deuxième semestre cette année ? (James garda le silence.) Papa ?
Il hésita à reprendre la parole et Lily comprit immédiatement pourquoi. À présent, le regard qui lui lançait était triste.
— Pourquoi tu fais ça ? s'énerva-t-elle.
— De quoi tu parles ?
— Tu me regardes toujours comme si c'était la dernière fois que tu me voyais. Comme si j'étais sur mon lit de mort ou comme si j'étais atteinte d'un cancer ! s'époumona Lily, contrariée. J'ai seulement des problèmes alimentaires.
Son père émit un rire aussi empreint de tristesse que son regard.
— Seulement ?
— Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais vous savez très bien maman et toi que ça pourrait être pire. Mais je ne dois pas arrêter de vivre pour autant. Je peux passer à travers !
Le père de famille soupira. Lily, quant à elle, maintint la tête haute, résolue à soutenir son regard autant que possible. Elle allait l'avoir. Elle était sur le point de réussir, de le convaincre. Il ne restait plus que sa mère, et bien que ce n'était pas encore gagné, elle savait que l'opinion de son père pouvait faire toute la différence.
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L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell
ParanormalLaura, une étudiante timide, fait son entrée à l'Université de Kincardine. Une nouvelle vie intrépide pour la jeune fille qui n'a dès lors jamais connu le monde extérieur, ayant vécu avec sa grand-mère la majorité de sa vie. Tout semble bien aller j...