L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell

Chapitre 14

Lorsque les mains inconnues se retirèrent de ses yeux, Laura vit Lucas bondir devant elle tel un chat, se dévoilant et annonçant la surprise. Celui-ci ne tarda pas à se délecter de sa stupeur. Cependant, les yeux écarquillés, la jeune fille ne disait rien et ne démontrait que de l'incompréhension. Ce fut pour cette raison exacte qu'il décida de mettre fin au malaise.

— Salut.

Laura cligna des yeux. Elle ne put répondre, choquée par son apparition soudaine. Même si elle ne pensait qu'à le retrouver depuis son arrivée sur le campus.

— Alors ? Pas trop secouée par ta première journée officielle en tant que locataire sur le campus ? poursuivit-il avec un sourire.

Derechef, Laura secoua la tête.

— Non, pas du tout ! répondit-elle en souriant d'une timidité apparente. Je suis contente d'être enfin là. Le stress redescend peu à peu.

— Tant mieux, scanda Lucas en s'asseyant près d'elle. Et chez ta grand-mère, ça s'est bien passé ?

L'étudiante prit un moment pour répondre à sa question. Non seulement il était là, mais il agissait de manière bien trop aisée pour que ce soit normal. Il se comportait comme si rien ne s'était passé entre eux. Elle ne savait pas si ce détail la désolait ou s'il la rassurait.

De retour dans un silence prolongé, la jeune fille ne put se retenir de regarder ses lèvres. Elle l'avait déjà fait le vendredi précédent à la plage. Elle s'était enfuit dans la peur et à la fois dans le désir qu'il le remarque.

En effet, cela n'avait pas échappé à Lucas. Ce fut pour cette raison qu'il pencha la tête et qu'il approcha son visage du sien avec lenteur, millimètres par millimètres.

Laura paniqua :

— Si, très bien ! Ça s'est très bien passé.

Elle fit mine de ne pas avoir été témoin de la tension entre eux en replongeant son nez dans son horaire de cours.

— Ma grand-mère semblait juste un peu émue. (Elle garda les yeux rivés sur ses papiers.) On ne se verra pas avant un petit moment, alors c'est compréhensible.

Lucas approuva en soupirant. Pas nécessairement parce qu'il était déçu ou frustré de ne pas être parvenu à ses fins, c'était plutôt un petit rire discret. Il était gêné et c'était la première fois que Laura voyait cette expression chez lui.

Elle essaya de changer la mise.

— Tu as pu voir ta chambre ? le questionna-t-elle.

— Oui ! dit-il en retrouvant son attitude habituelle. Les murs sont un peu trop blancs, j'ai l'impression d'être dans un hôpital, mais sinon elle est superbe. Tu habites dans le bloc un, non ?

Comment peut-il être au courant de ça ?

— Comment tu sais ça, toi ? s'enquit-elle aussitôt en affichant un regard ébahi, écoutant enfin sa petite voix.

Lucas éclata de rire.

— Je t'ai vu en sortir.

L'étudiante leva les yeux au ciel ou plutôt vers les neurones de son cerveau pour leur dire de moins semer à la panique à l'avenir.

— Ah, c'est vrai. J'avais oublié tes manies, annota Laura.

— Mes manies ? C'est-à-dire ?

— Remarquer les détails que les autres ne voient pas.

Le jeune homme retroussa les épaules ainsi que sa lèvre inférieure avant de répondre d'une conviction importante :

— Je crois que tout le monde serait intéressé par toi autant que je le suis si tu t'ouvrais un peu plus.