Chapitre 24

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— Nerveuse ? demanda Lucas d'un ton amusé.

— On ne te l'a pas dit ? C'est mon deuxième prénom.

— C'est toujours mieux qu'Augustus, en tout cas !

Il était sept heures moins vingt. Normalement, Lucas ouvrait le café à sept heures tapantes. Par ailleurs, ses collègues lui reprochaient encore et toujours la même chose, le fait d'arriver à l'heure exacte de l'ouverture du café. Toutefois, Lucas ne vivait que pour la simplicité. Il détestait se prendre la tête.

Le jeune barista déverrouilla la porte du Starbucks, et comme tout bon gentleman, il laissa passer Laura en premier. Ce qui frappa d'abord la jeune fille fut le silence et l'immobilité qui régnait dans l'endroit. C'était l'un de ces moments de la vie qui vous donnent l'impression que ce que vous vivez n'est pas tout à fait réel.

Immobile au milieu du café, profitant du calme provisoire, elle sentit Lucas s'avancer derrière elle. Sans préavis, il l'aida à retirer sa veste de printemps avant de faire passer un tablier vert autour de son cou et d'en attacher les bandes de tissus derrière son dos. À peine l'avait-il touché qu'elle avait senti la chaleur émaner de ses articulations sous la forme d'une caresse.

— Viens, dit-il en passant devant elle. Je vais te montrer comment fonctionne la machine à café.

Laura ricana.

— Tu sais, je n'ai peut-être aucune connaissance en ce qui concerne les boissons sophistiquées du Starbucks, mais je suis assez intelligente pour savoir comment faire du café.

Ils passèrent tous les deux derrière le comptoir.

— Bon et bien, c'est une bonne nouvelle ! ria Lucas. La seule chose que tu as besoin de savoir dans ce cas, c'est que la machine ne prépare qu'un café à la fois.

— Sérieux ?

— Ouais. Dans les restaurants à déjeuner, par exemple, on prépare une cafetière à l'avance sur laquelle on marque l'heure et la minute à laquelle il a été fait. Mais ici, tous nos cafés sont frais, faits un par un.

Laura afficha de grands yeux en rangeant son sac à un endroit indiqué par son collègue sous le comptoir.

— Ça ne doit pas être pratique dans les heures de pointe, ajouta-t-elle, plus tendue.

— Je confirme, mais tu n'as pas à t'en faire. Je vais te mettre à la machine pour commencer. C'est moi qui vais m'occuper de mettre le sucre, le lait et la crème fouettée. Tout dépend de quel genre de personnes aiment avoir de la crème fouettée dans leur café chaud.

Elle laissa sa gorge crispée lâcher un rire, vaincue par son humour incomparable. Lucas attrapa un gobelet vide avant de le mettre dans ses mains. Rien que ce geste avait réussi à la mettre en confiance, comme toutes les paroles qui quittaient sa bouche.

— Tu n'auras qu'à faire un café à chaque fois que je te ferai signe. Généralement, c'est ça que les clients réclament le matin.

À peine une quinzaine de minutes après l'ouverture, le cybercafé avait été envahi. La rouquine enchaînait les cafés noirs que Lucas assaisonnait de sucre et de produit laitier. L'heure de pointe avait été moins stressante qu'elle l'avait anticipée. Sans doute était-ce parce qu'elle n'avait aucun contact direct avec les consommateurs et aussi parce qu'elle se sentait en sécurité avec lui. Après tout, il avait dit vrai ; tout le monde ne réclamait que du café bien chaud et fraîchement écoulé de la cafetière. C'était ce qu'elle adorait chez Lucas. S'il affirmait quelque chose, c'est parce qu'il en était certain. Il ne s'agissait en aucun cas de prétention.

L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'ConnellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant