Chapitre 50

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Alyson et Dylan s'étaient prélassés dans le lit pendant plusieurs heures. La jeune fille avait dû implorer son nom une centaine de fois ce matin-là et une fois la tension redescendue, ils n'avaient pas daigné bouger, trop bien emmitouflés l'un contre l'autre. Du moins, jusqu'à ce que Dylan lui demande s'il pouvait aller se doucher à l'étage afin de se rafraîchir un peu. Pendant ce temps, Aly avait laissé un message vocal sur le répondeur de Laura et contacté d'autres connaissances afin d'organiser une fête qui aurait lieu le soir-même. En n'avait pas manqué de demander à ses invités d'apporter quelque chose à boire. Elle savait que la bouteille de vodka neuve qui nichait dans le congélateur de son père depuis des mois ne serait pas suffisante.

Dylan revint dans la chambre peu de temps après qu'Aly ait remit son portable sous son oreiller. Elle l'avait toujours trouvé attirant, mais là, elle ne pouvait pas se mentir ; il était carrément sexy avec les cheveux trempés.

— Je t'ai réveillée ? lui demanda-t-il en refermant la porte de la chambre derrière lui.

— Non, je somnolais juste. Je dois reprendre des forces.

Il lui échangea un petit sourire avant de se débarrasser de la serviette accrochée à sa taille. Tandis qu'il s'approchait du lit, Alyson remarqua quelques cicatrice blanches et symétriques au niveau de sa cuisse droite. Elle devina aussitôt de quoi il s'agissait.

Malgré la question bloquée dans sa gorge, elle attendit que Dylan s'allonge et qu'il se blottisse contre elle pour la lui poser.

— Tu n'as jamais eu envie de recommencer ?

— Recommencer ? l'interrogea Dylan.

— À te couper.

L'amusement du jeune homme disparut aussitôt, ainsi que ses caresses. Ses doigts se crispèrent dans les cheveux d'Aly et il soupira :

— Pourquoi tu me demandes ça ?

Dylan replaça son crâne contre la taie d'oreiller, attendant la réponse de la brune avec impatience. Mais pour son plus grand désespoir, elle fixait le plafond en cherchant ses mots.

— Je ne sais pas, bredouilla-t-elle en se frottant les yeux. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment tu as pu changer aussi radicalement en si peu de temps. J'ai beau y mettre tous les efforts, moi j'ai l'impression d'être coincée. Mais toi... Du jour au lendemain, boom ! Une nouvelle personne.

Dylan ferma les yeux. Il était rare qu'il veuille s'épargner des regards interrogatifs de la brune, mais cette fois-là, il voulait s'en passer. Il soupira. Alyson songea qu'il ne savait pas quoi dire ou qu'au contraire, il savait précisément quoi dire et se préparait à tout raconter.

— Ça m'étonnerait que tu sois au courant, mais la soirée où tu as tenté de te suicider, j'étais là.

Alyson sentit les artères coronaires droite et gauche de son cœur se tordre de manière douloureuse et les larmes montèrent dans ses yeux grands ouverts.

— Quoi ?

— Tu sais, ça fait longtemps que tu me plais, avoua-t-il d'un ton maladroit. Mais je n'ai jamais osé venir te parler, car avant j'étais... (Il soupira de nouveau.) À la soirée, j'ai vu que Scott n'était rien d'autre qu'un imbécile, vu la manière dont il tripotait Kelly devant toi. Et quand il se décidait enfin à te donner ne serait-ce qu'un peu d'attention, je l'enviais tout en le détestant. Je m'imaginais à sa place. Être là pour toi, à tes côtés pour te rendre heureuse et t'éloigner des personnes qui voudraient te nuire. Je t'ai regardé et j'ai décidé de franchir le pas, de devenir plus fort, de changer.

La jeune fille laissa les perles de sel couler sur ses pommettes tout en exprimant son besoin de l'interroger en balbutiant :

— Alors, tu as fait ça pour...

— Pour toi, la coupa-t-il.

Cette information n'arrivait pas à faire son chemin dans la tête de la brune. Dylan n'avait pas seulement été cette personne qu'elle attendait tant. Alyson l'avait tout autant été pour lui sans qu'elle en ait conscience. Elle ne savait que faire d'autre que de le regarder, troublée.

— Serais-tu prête à être forte, à changer comme je l'ai fait ? ajouta Dylan.

— Ce n'est pas si simple, répondit-elle.

— Est-ce que tu m'aimes ?

Cette question arrêta l'univers d'Alyson. Tout s'était stoppé dans une violence inouïe et dans un frisson insupportable sur ses bras et ses jambes. Elle se redressa.

— Si je... ?

— Tu m'aimes ? répéta Dylan en haussant les sourcils, la regardant avec chagrin comme s'il se préparait à une réponse négative.

Alyson balaya la pièce du regard. La boucle dans son estomac se renforçât et sa voix devint grave lorsque vint le temps de répondre.

— Oui, avoua-t-elle. Je t'aime.

— Alors soit forte. Si tu ne veux pas le faire pour toi, alors fais-le pour moi.

Je veux le lui promettre. Tout.

Que je l'aime.

Qu'il est la personne que j'attendais.

Que je veux changer.

Pour lui.

Pas pour moi.

Seulement pour lui.

Elle voulait resplendir. Elle souhaitait qu'un jour, s'il lui venait l'envie de mourir de nouveau, se dire que c'était à cause du soleil qui lui brûlait la tête. Élargir ses moments de joie, qu'ils ne se réduisent plus qu'à une poussière se coinçant dans son œil de temps en temps.

— Je te le promets.

Le jeune homme afficha un sourire satisfait et posa un baiser sur son front. Puis ils s'assoupirent sur ces mots, dans les bras de l'un de l'autre, trop épuisés pour bouger ou parler davantage.

L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'ConnellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant