L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell

Chapitre 65

— Aly !

C'étaient les cris de Manon qui avait réveillé la jeune fille, cette après-midi-là. Alyson était parvenue à s'endormir que dans les alentours de quatre heures du matin, et une fois hors de son lit, elle réalisa que le soleil avait bien entamé son parcours vers l'ouest.

En constatant que sa mère s'acharnait à meugler son prénom depuis le rez-de-chaussée, elle se hâta jusqu'à son armoire afin d'y trouver un jogging gris ainsi qu'un pull.

— J'arrive ! clama-t-elle d'une voix inerte.

Une fois le cadrage de porte traversé, elle attrapa la rampe d'escaliers avec poigne, de peur de tomber et elle rejoignit la cuisine. Manon était là, tasse de café à la main, le téléphone maison posé sur la table à quelques centimètres d'elle. Tout de suite, la brune comprit que quelque chose n'allait pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ? la questionna-t-elle d'une voix plus vivante, soudainement réveillée par la constatation.

— Un enquêteur a appelé. Apparemment, ils ont du nouveau en ce qui concerne l'incendie et ils voudraient qu'on aille au poste de police.

Alyson fronça les sourcils.

— Pourquoi ?

— Le monsieur m'a dit qu'il ne pouvait pas donner de détails tant que nous ne sommes pas sur place.

— OK. Qu'est-ce qu'on attend, alors ? demanda Aly, soudain pressée. Prends tes clés et on y va.

La jeune fille fit volte-face à sa mère, mais celle-ci la retint.

— Il va falloir attendre. Benoît a pris la voiture pour aller faire les courses.

Alyson leva les yeux au ciel et continua sa marche jusqu'à l'entrée pour aller enfiler ses chaussures. Elle retourna à l'étage afin d'aller récupérer son téléphone qui était toujours posé sous son oreiller, et en consultant ses notifications, elle vit le nom de Dylan apparaître. Il lui avait enfin envoyé un message.

« Salut Aly. Pardonne-moi pour mon silence des derniers jours. J'avais vraiment besoin de prendre une distance avec tout ce qui s'est passé, de faire le vide et de te laisser le temps de digérer, à toi aussi. Ça va peut-être sonner égoïste, mais je me suis dit que tu avais peut-être besoin de traverser ça avec ta mère plutôt qu'avec moi. Je ne pense pas être la meilleure personne pour te conseiller sur comment gérer la mort d'un proche, mais saches que je suis là. J'aimerais beaucoup qu'on se voit et je te promets de ne pas revenir sur notre situation ni sur ce que tu m'as dit l'autre soir. Tu n'as pas besoin de ça en ce moment et je comprendrais si tu avais envie de te concentrer sur ton deuil. Je t'écouterai avec le plus de sagesse possible. Promis. »

Les yeux d'Alyson se mirent à déborder de larmes et ce fut pire lorsqu'un second message apparût sur l'écran.

« Je t'aime. »

Cette fois, elle explosa. Elle se mit à taper sur les touches de son clavier sans attendre que ses larmes disparaissent et lui laisse un champ de vision correct.

« Le poste de police vient de téléphoner. Ils ont demandé que ma mère et moi on s'y présente aujourd'hui. »

« Est-ce qu'ils ont dit pourquoi ? »

« Non. On le sera une fois arrivées là-bas. »

Soudain, Manon se remit à appeler sa fille depuis l'étage du dessous. Celle-ci était en train d'enfiler des chaussures en prévenant la brune qu'elle avait appelé un taxi et qu'il arriverait bientôt.

« Je pars, justement. Je te donnerai des nouvelles à mon retour et on verra si on se voit ou pas. Je ne suis pas en colère, ni triste. Juste très déçue. Tu me dois vraiment des explications pour tes parents, Dylan. »