Chapitre 41

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Il pleuvait. Ce n'était qu'après avoir réussi à se mettre debout, rassemblé ses affaires et avoir rejoint l'extérieur de l'école que Lily s'en était rendu compte. Si seulement sa mésaventure s'était arrêtée à cela, la jeune fille s'en serait réjoui. Elle serait simplement retournée dans sa chambre afin de se reposer et d'oublier ce qui venait d'arriver, mais la suite des événements ne s'était absolument pas déroulée comme ça.

Une fois l'étudiante en état de parler et d'exprimer des discours cohérents, Monsieur Merchant avait quitté la salle de cours à pas de course afin d'aller prévenir sa collègue ; Hélène. La dame aux cheveux poivre et sel n'avait pas tardé à contacter la réception et demandé que la mère de Lily soit appelée sur le champ. Si Lily redoutait le regard que les gens allaient lui porter après son malaise en plein cours, ainsi qu'une surveillance plus accrue de la part de ses enseignants, cela semblait futile à côté de la réaction de sa mère.

— Je n'en reviens pas, soupira Louise en croisant les bras.

Lily se frotta le front bien que l'entendre parler la rassura. Elle n'avait pas dit un mot durant le trajet en voiture, même si la jeune fille avait insisté à moulte reprises pour qu'elle l'épargne d'une visite interminable à l'hôpital.

— Tu me déçois, Lily. Je te faisais confiance.

— Je vais mieux, je te jure ! répondit-elle en cherchant à accrocher son regard. Je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers jours, c'est peut-être ça. Ou alors c'est parce que je manque un peu de fer.

— Épargne-moi de tes excuses.

Louise se remit à fixer le fond de la salle d'attente en essayant de contrôler sa respiration bruyante et agacée. Et bien sûr, les regards sans gêne se remirent à se poser sur la jeune femme maigrichonne. Alors que celle-ci était cambrée vers l'arrière sur son siège en scrutant le plafond, un petit sourire se forma sur son visage. Elle se demanda si les gens auraient l'audace de la dévisager ainsi en présence de Brendon. Il ne semblait pas méchant, mais il n'avait jamais manqué une occasion pour dire aux gens de regarder ailleurs. Durant des soirées trop arrosées avec Lucas, c'était encore pire. Les deux garçons avaient toujours pris un malin plaisir à rendre mal à l'aise tous ceux qui avaient le malheur d'observer Lily trop longtemps.

Sans prévenir de l'endroit où elle se rendait, la brune se leva de sa chaise en plastique et se dirigea vers le couloir en face d'elle. Sa mère ne croyait plus un mot de ce qui sortait de sa bouche, ni qu'une quelconque forme de nourriture puisse y entrer. Alors Lily irait chercher son meilleur alibi.

Elle contourna quelques infirmières aux regards soucieux à travers le hall et s'empressa de trouver les toilettes publiques. Ces paires de yeux lui faisaient l'effet d'un gribouillis qui la tâchait en permanence. Une spirale qui ne se terminait jamais. Ce fut à cet instant-là, le corps bien engourdit par les coups de crayons et les étiquettes qu'on posait sur elle que Lily craignit de perdre connaissance de nouveau. Donc, elle fonça sur un des nombreux éviers de la salle de bain afin de s'asperger le visage et le cou d'eau froide. Une fois son esprit remis en place, elle tira sur le rouleau de papier brun et s'essuya délicatement les joues et le front en s'étudiant dans le grand miroir.

Sa peau était blanche, livide et luisante, mais moins que d'habitude. Ses joues rosissaient un peu plus chaque jour. Elle s'ahurissait en songeant que Louise ne le remarquait pas, la rendant même un peu frustrée au passage.

L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'ConnellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant