L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell

Chapitre 28

Laura tenta de se redonner du courage avec la brise fraîche du soir lorsqu'elle sortit de son bloc appartement. Les rafales faisaient virevolter sa robe, l'obligeant à tenir les rebords en place. Cela l'encouragea à se rendre dans le bâtiment d'à côté plus rapidement. Elle n'avait pas pris la peine de se maquiller, mais elle ne put tout simplement pas s'empêcher d'appliquer son baume à lèvres préféré avant de cogner à la porte de Lucas. Il était terrifiant pour elle de croire qu'elle plaisait au barista, même si ce baiser sur la plage avait confirmé ce fait depuis la journée où ils s'étaient connus.

Lorsque Lucas vint lui ouvrir, la jeune fille fut interloquée par l'allure de sa chambre, bien qu'elle n'eût jamais l'opportunité de la voir avant ce jour. L'éclairage était tamisé, la radio allumée et une bouteille s'apparentant à du vin ou à du champagne était posée sur la table basse où trônait une télé plasma et une console de jeux. L'hôte avait tout préparé et Laura paniqua légèrement face à la manière dont il avait voulu romantiser l'instant.

— Bienvenue chez moi, déclara-t-il avant de lui céder le passage.

Elle lui adressa un sourire timide et entra, trop charmée pour répondre de vive voix. Par chance, il n'avait fait aucun commentaire sur sa tenue ni son allure en général. Sinon, elle se serait mise à hyperventiler. D'un autre côté, le fait de ne rien dire n'était pas macho non plus.

— Tu peux t'asseoir si tu veux, ajouta-t-il en tassant ce qui traînait sur son lit.

Ce qu'elle fit.

Elle lui échangea un regard amusé lorsqu'elle remarqua un bol de fraises, lui aussi posé sur la table devant elle.

— J'ai lu quelque part que ça se mariait bien avec le champagne, s'expliqua Lucas. Je ne sais pas si c'est vrai.

— C'est marrant, mais je suis certaine d'avoir entendu ça quelque part aussi ! dit-elle avant de donner suite à un petit rire.

Laura ne savait pas si ce n'était qu'une impression, mais elle sentait qu'elle était beaucoup plus à l'aise que lui, pour une fois. Lucas ne tenait pas en place. Il bougeait beaucoup. Gigotait beaucoup. Il frottait son crâne rasé et grattait les poils de sa barbe comme pour éviter d'exploser.

Après avoir fait deux ou trois fois le tour de la pièce sans trouver ce qu'il cherchait, il se stoppa net pour reprendre son souffle et demanda :

— Tu veux qu'on ouvre la bouteille tout de suite ou tu préfères boire une bière avant ?

— Oh non ! répondit aussitôt Laura en grimaçant. Pas de bière pour moi. Mais je suis partante pour un verre de champagne.

Alors qu'il se mettait à se battre avec l'embout de la bouteille et de son scellage en aluminium, Laura s'entêta à essayer d'abaisser les rebords de sa robe dans l'espoir de camoufler ses cuisses généreuses. Finalement, l'idée de la robe était stupide, songea-t-elle avec embarra.

En voyant les veines ressortir sur les bras de Lucas alors qu'il tentait de déloger le bouchon de liège de la bouteille, elle posta ses mains devant son visage.

— Si jamais tu me crèves un œil, c'est toi qui payes la prothèse ! plaisanta-t-elle.

À peine deux secondes plus tard, l'embout fût extrait dans un bruit grave et fort et traversa la chambre avant de disparaître derrière la table de chevet du colocataire inconnu. Laura ne fit rien excepté protéger ses yeux en riant. Lucas versa l'alcool dans les coupes minces et allongées prévues à cet effet et il termina le tout en disposant des fraises sur les rebords en verre.

— Regarde ça ! Un vrai barman ! lança-t-il fièrement.

Laura prit la coupe qu'il lui tendait et renifla sans goûter. Cela semblait très sucré pour un mousseux, mais bon, qu'en savait-elle ? Elle buvait très peu, voire jamais avant de rencontrer le jeune homme.