Chapitre 69

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Il ne savait pas quoi penser.

Il ne savait pas quoi faire. S'il devait faire.

Les nuages devenaient de plus en plus distinctifs dans le ciel qui s'éclaircissait, annonçant la venue du jour. Brendon avait passé toute la nuit à s'apitoyer sur son sort dans la cuisine d'Anaïs. Celle-ci tentait de le consoler de ce qui était arrivé à Laura ou plutôt, de ce qu'il lui avait fait.

— Je suis un monstre.

— Veux-tu bien arrêter cet auto-sabotage, je te prie ? le supplia sa figure maternelle en lui servant son huitième verre d'eau de la nuit.

Il n'avait pas bougé de là depuis le départ de Lucas et Laura. Après une brève conversation télépathique qu'il avait eue avec Laura – avant que Lucas s'en aperçoive et pète un câble – Brendon avait constaté que celle-ci ne lui en voulait pas. Même si ce geste, à ses yeux, représentait la plus grande des trahisons.

— J'ai tué Laura.

— Non, tu l'as transformé. C'est différent.

— Peut-être, mais j'ai quand même tout foiré avec Lucas. En plus d'avoir transformé sa copine, je n'ai pas su le protéger quand il le fallait. Il s'est fait tirer dessus à cause de moi !

Tout à coup, un vacarme fit écho à l'extérieur.

— Seigneur ! se plaignit Mitch depuis la cour arrière. Il est en vie à ce que je sache ! Alors vient m'aider plutôt que de pleurnicher !

Anaïs soupira face à l'insensibilité de son mari et échangea un regard désolé à l'adresse du blondinet. Celui-ci s'hydrata un bon coup avant de se lever de sa chaise et de se diriger vers la porte arrière.

Mitch était en train de déplacer de longs bouts de bois qu'il avait passé la nuit à découper au fond du jardin. Brendon n'en était pas sûr, mais il songeait que celui-ci était en train de construire une cabane ou d'allonger une des parties du chalet afin de pouvoir accueillir plus de monde. Après la transformation de Laura, ce n'était pas étonnant.

— Par-là, lui ordonna l'Alpha en désignant un coin obscur de la cour.

Le jeune homme alla l'aider à déplacer les poutres une à une. Pas par envie, mais plutôt dans l'espoir de se changer les idées. Ils restèrent tous deux muets durant près de dix minutes, trop occupés à suinter, transporter et respirer de manière saccadée due à l'effort. Heureusement, le temps était frais en ces petites heures du matin.

Puis, Mitch ouvrit la bouche pour parler, mais bizarrement, c'était calme. Trop doux.

— Dis-moi...

Brendon leva les yeux vers lui, surprit. Mitch, lui, hésita à continuer sur sa lancée.

— Ça m'avait l'air tendu entre Lily et toi, l'autre soir. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ?

L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'ConnellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant