Chapitre 16

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Le dix septembre deux-mille quatorze.

Cette journée demeurait gravée dans la mémoire d'Alyson comme l'une des journées les plus éprouvantes de son existence. Bien plus éprouvante que celle du jeudi précédant, où elle avait décidé d'avaler un pot de pilules dans l'espoir de plonger dans un sommeil éternel.

— Est-ce que je peux récupérer mon téléphone, maintenant ? implora l'adolescente.

— Non, Aly. Pas tout de suite, répondit Manon, sa mère, tandis qu'elles attendaient la venue du médecin. Je vais le fouiller de fond en comble avant et surtout, je veux m'assurer d'effacer le numéro de ce vaurien.

Scott.

Oui, c'était bien à lui qu'elle faisait référence, et tout ce qu'Alyson souhaitait, c'était qu'elle cesse d'ouvrir la bouche pour maudire son nom. Depuis le jour où elle avait été emmenée de force dans ce zoo, elle avait rencontré divers intervenants, psychologues ainsi que des personnes dans le même cas qu'elle. Tous avaient la même rengaine, sans exception ; « Scott est un connard. Il ne mérite pas tout le mal que tu te donnes et que tu te fais subir. » Cependant, Alyson n'arrivait pas à partager leur avis. À ses yeux, il devait y avoir quelque chose qui clochait chez elle. Quelque chose qu'elle avait dû faire de travers pour que Scott décide d'aller voir ailleurs.

La jeune fille soupira en se recroquevillant sur son lit d'hôpital. Le médecin tardait à venir, suscitant en elle une impatience mêlée à de l'espoir. On lui avait laissé entrevoir la possibilité de rentrer chez elle et de reprendre les cours au lycée. Bien que l'école ne fût pas sa tasse de thé, elle était prête à feindre l'enthousiasme pour hâter le processus. Elle attendait cette libération depuis le début de son hospitalisation.

La première nuit avait sans doute été la pire ; une surveillance perpétuelle et ce, même une fois endormie. La deuxième journée avait donné lieu aux premières rencontres et l'acharnement des intervenants à savoir les motivations d'Alyson à ne plus vouloir vivre. Et cerise sur gâteau, la seule chose que Manon avait jugé bon de lui apporter, outre de quoi se vêtir, était une tonne de bouquins respirant la joie de vivre et les romances à l'eau de rose. De quoi l'occuper et la faire pleurer durant les heures interminables passées dans sa cellule déguisée en chambre. Le seul instant qu'Aly avait réellement apprécié ou chéri, était la visite de Laura. Manon avait eu un très bon réflexe en l'appelant pour lui expliquer la situation. Aly songea que c'était la meilleure réaction que sa mère avait eu face à cette situation de crise.

Lorsque le docteur Milton, responsable du cas de la brune, apparu dans l'entrée de la chambre, il fit signe à la mère de le suivre à l'extérieur. Ce à quoi elle obéit immédiatement. En réalité, elle n'aimait pas trop le fait qu'Alyson doive passer dans le bureau d'une panoplie de professionnels de la santé. Selon elle, les problèmes de ce genre ne se réglaient pas avec des antidépresseurs, mais avec une activité physique régulière, une alimentation saine et le simple fait de se changer les idées. Si seulement c'était si facile, se dit Aly alors que sa mère s'éclipsait dans le corridor.

Ils n'y restèrent pas plus de deux minutes.

— Bon, déclara Milton en entrant dans la chambre avant de s'asseoir sur une chaise en face de l'adolescente. J'ai longuement discuté de ta situation avec mes collègues ainsi qu'étudié le filet de sécurité qu'on a mis en place avec toi et je crois qu'on peut te laisser aller.

— C'est vrai ? Je peux m'en aller ? s'enthousiasma Alyson.

— Une minute, l'interrompit-t-il en levant un doigt. Je sais qu'on ne peut pas te retenir ici contre ton gré plus longtemps. C'était déjà un miracle de t'avoir convaincue de rester ici pendant presque deux semaines. Mais si tu sors de l'hôpital aujourd'hui, tu vas devoir accepter des rencontres hebdomadaires avec un psychologue et un suivi dans une clinique.

L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'ConnellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant