L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell

Chapitre 31

Alyson quittait tout juste la clinique du centre-ville, en route vers l'arrêt de bus. Elle venait de terminer sa première rencontre avec la psychologue que l'unité d'hospitalisation lui avait imposé de consulter de manière régulière. Par chance, la femme avec qui elle avait fait connaissance était charmante. Elle n'avait pas insisté pour qu'elle se confie à elle sur les raisons qui l'avaient poussée à essayer de mettre fin à ses jours, ni à savoir si elle avait toujours des idées noires. En dehors de se montrer honnête, elle ne lui avait pas demandé grand-chose. Elle avait donc eu la possibilité de se vider le cœur vis-à-vis son retour chez elle, sa mère et son beau-père. La brune ne demandait rien de moins. Elle était d'autant plus contente d'avoir pu esquiver sa dernière période de cours, puisque son rendez-vous avait eu lieu à quinze heures.

Alyson avait été terrifiée à l'idée de se rendre à l'école ce mardi matin-là. Elle paniquait constamment à l'idée que Scott et Kelly aient pu préparer un plan cruel pour lui faire payer ce qui s'était passé au café. Heureusement, ils n'avaient pas refait surface.

Alors qu'elle se dépêchait à rejoindre le coin de la rue, victime de la pluie, elle reçut un message.

« Toujours à la clinique ? »

C'était Dylan.

« Je viens de sortir. J'attends le bus. »

« OK. Écris-moi quand tu arrives chez toi. »

Après avoir promis au jeune homme qu'elle n'y manquerait pas, elle remit son portable dans sa poche avant de tasser une mèche de ses cheveux courts qui flottait devant son visage. Plus le temps passait, plus elle trouvait que Dylan se permettait... tout ? Il la textait tous les jours depuis qu'ils s'étaient croisés au café, et se gênait de moins en moins pour parler de Scott et lui rappeler que c'était une mauvaise personne. Il lui faisait clairement savoir qu'il voulait entrer dans sa vie d'une manière plus significative, mais Alyson ne savait pas si elle devait le laisser entrer.

Frigorifiée par le vent et la pluie, Aly jeta un œil attentif à l'horaire du bus qui la mènerait près de chez elle ; celui-ci ne tarderait pas. Et alors qu'elle s'apprêtait à trouver refuge au fond de l'abris-bus, une voiture arriva en trombe sur la rue et s'immobilisa à sa hauteur. Elle paniqua immédiatement, car la rue était déserte et il n'y avait aucun témoin autour.

— Hey ! cria le conducteur.

Alyson songea qu'il s'agissait sûrement d'un garçon en manque d'attention et qui n'avait qu'une envie ; l'emmerder et lui faire des onomatopées répétées dans l'espoir d'avoir une réaction.

— Aly ! dit la voix de plus belle.

Hésitante, celle-ci s'approcha de la voiture avant de voir un jeune homme en sortir.

— Ricky, ajouta-t-il en se désignant lui-même. Tu te souviens de moi ?

Les vêtements du jeune homme aux cheveux noirs, longs et gras étaient défraîchis et c'était sans parler de sa chemise à carreaux jaune. Étrangement, ce ne fut qu'à cause de cette guenille au style extravagant qu'Alyson le reconnut. Elle adopta une posture plus ou moins défensive, répondant illico :

— Oui. Oui, je me souviens de toi.

Il haussa les épaules, reniflant un coup.

— Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? demanda-t-il d'une voix beaucoup trop détendue.

— Je reviens d'un rendez-vous et là, j'attends mon bus pour rentrer chez moi, expliqua Aly sans savoir quoi ajouter d'autre.

— Est-ce que tu veux que je te dépose ?