Chapitre 13

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Deux semaines se sont écoulées depuis mon réveil et les médecins m'autorise enfin à quitter l'hôpital. Mes parents et Axelle sont maintenant morts depuis un mois et je n'ai toujours pas pu me rendre sur la tombe. Je n'y tiens pas spécialement, mais je veux leur parler, j'en ai besoin. À ma sortie de l'hôpital, Jim m'accueille chez lui. Il m'est impossible de rentrer à la maison, c'est trop dur. Jim, c'est également lui qui s'est chargé des funérailles et de toute la succession et autre. Étant la seule en vie, tout me revient, la maison, les reversions des comptes et de royalties de mes parents et de ma sœur. Mais tout ça, je m'en fous. Moi, ce sont eux que je veux...

Je ne sais pas comment ils l'ont su, mais les photographes et journalistes font le pied de grue devant l'hôpital. Le service de sécurité est même obligé de faire appel à la police. Je sais que notre famille est connu, mais ces gens ne respectent rien, même pas ma souffrance. Chose qui ne loupe pas, le lendemain, ma photo fait la une avec en gros titre "Sacha Leroy, comment va-t-elle surmonter ce drame?".

Afin que je puisse me recueillir tranquillement, Jim s'est arrangé avec le gardien du cimetière pour que j'aie accès une heure avant l'heure d'ouverture. Armée de bouquet de fleurs et tremblante, je me dirige vers les tombes de mes proches. Quand j'arrive devant, je m'effondre. C'est comme si le sol s'ouvrait sous mes pieds. Les sépultures sont couvertes de fleurs, peluche et toute sorte de commémorations. Je dépose mes fleurs et n'arrive pas à parler tant les sanglots m'étouffent, j'ai l'impression de mourir. Je veux mourir... Je veux les rejoindre... Pourquoi moi, je suis toujours là!! Je reste prostrée en face et ce jusqu'à ce que mon portable sonne pour me dire que le cimetière va ouvrir et qu'il est temps que j'y aille.

Je retrouve Jim devant la grille du cimetière. Il me regarde avec tendresse et tristesse. Je sais que c'est dur aussi pour lui. Il a dû tout gérer. Je sais que je peux compter sur lui, qu'il veille sur moi. C'est un peu comme mon oncle. Nous retournons chez lui. Je vais directement dans ma chambre. Sa chambre d'amis et m'écroule sur le lit. Je fixe le plafond en me sentant vide. Au bout d'un moment, il toque et entre doucement.

Jim: Sacha... Tiens, je t'ai préparé un sandwich.

Il pose une assiette sur mon lit et je regarde mon portable, il est 13h. Déjà, ça fait plus de quatre heures que je n'ai pas fait un mouvement. Je lui adresse un sourire triste, mais c'est le mieux que je puisse faire. Je n'ai pas faim, de toute façon depuis mon réveil, je ne mange presque plus rien. Enfin, le strict minimum pour qu'on me foute la paix.

Jim: Il faut que tu manges un peu, t'as déjà pas mangé hier soir...

Je sais qu'il ne me lâchera pas, alors je croque dans le sandwich. Il m'a préparé celui que je préfère, au saumon. Il est vraiment très gentil et très attentionné avec moi. Heureusement qu'il est là. Un que je n'ai pas encore vu, c'est Simon, mais je peux comprendre. Il a perdu sa fiancée... Et je lui ressemble comme deux gouttes d'eau...

Moi: Jim, je peux te demander un truc...

Jim: oui, bien sûr.

Moi: Ça concerne la maison... Est-ce que tu pourrais faire en sorte que quelqu'un l'entretienne, mais tout en la sécurisant afin d'éviter les cambriolages... je... je ne peux pas y retourner, mais je... mais je veux la garder et la garder telle qu'elle est...

Jim: Pas de souci Sacha.

Quand j'ai fini mon sandwich, Jim me serre contre lui. Il m'embrasse sur le front et quitte ma chambre.

Dans l'aprèm, ça toque à nouveau à la porte. Je me lève et va ouvrir. Je vois Jim qui est mal à l'aise.

Jim: Sacha, tu as de la visite... C'est... C'est Simon...

La musique fait partie de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant