La musique fait partie de toi

Chapitre 22

Me voilà dans l'avion pour la France, je n'ai finalement pas pris Yuki. Hiroki était d'accord pour le garder et et je ne vais rester que trois jours à Biarritz, et seulement deux nuits. Le mariage et puis je repars. Je sors de l'aéroport et cherche Jim du regard. Je ne le vois pas et aperçois Marie qui me fait de grands signes. Je vais à sa rencontre.

Marie: salut Sacha, ça va. Désolée Jim est à la banque, il m'a dit qu'il devait voir un truc pour toi et il m'a demandé de venir te prendre, j'espère que ça ne te gêne pas.

Moi: Bien sur que non.

Marie: Monte, je mets ta valise dans le coffre. On t'a réservé une chambre à l'hôtel. On t'aurais bien accueilli à la maison, mais y a des trucs de mariage partout. C'est un tout petit mariage, on sera à peine vingt personne, mais je te dis pas bordel.

Moi: Y pas de mal.

Ca fait bien dix minutes que nous roulons et je vois bien que Marie meurt d'envie de me dire quelque chose, mais qu'elle n'ose pas.

Moi: Tu peux me parler Marie, je vois bien qu'il y a un truc.

Marie: Oui, je voulais te remercier d'être venue... Jim, depuis deux jours il... Il ne va pas bien...

Moi: Il est stressé pour le mariage?

Marie: Un peu, mais ce n'est pas ça. Il est triste... Il n'a voulu inviter personne au mariage... personne à part toi... Comme il te l'a sûrement dit, tu es sa seule famille et c'est dur pour lui... Et je me doute que ça doit l'être encore plus pour toi...

Mon regard se perd dans ma vitre et des larmes roulent sur mes joues sans que je puisse y faire quoi ce soit.

Marie: je suis désolé Sacha... Je suis maladroite de te dire ça... J'aurais pas dû... pardon.

Moi: C'est rien... Lui aussi, il est la seule famille qu'il me reste. Mais oui, c'est dur d'être là...

Marie se gare sur le bas-côté et me force à la regarder. Avec délicatesse, elle m'attire dans ses bras et caresse mes cheveux. Je fonds en larme et elle me berce doucement le temps que mes sanglots se calment.

Marie: Jim te considère comme sa nièce et je sais que tu le considères comme ton oncle. Je serais ravi d'être ta tante. Sache que maintenant, tu pourras toujours compter sur moi aussi. Allez, on pose tes affaires à l'hôtel et tu viens manger à la maison.

Le reste du trajet se fait dans le silence, mais je me sens légèrement apaisée. Les mots de Marie m'ont touchée. J'ai senti qu'elle était sincère lorsqu'elle m'a dit qu'à présent, elle aussi, serait là pour moi. Ma valise posée, nous reprenons la voiture pour aller chez Jim, enfin chez eux. Arrivée devant la porte, on entend de la musique et pas n'importe quelle musique. La chanson qu'on a enregistrée tous les quatre. Depuis le couloir, je perçois le piano de ma mère, les touches aigües du violon d'Axelle, les notes grave du saxo de mon père et ma voix. Marie me regarde tendrement et ouvre la porte.

Marie: Tu attends deux secondes s'il te plait.

Elle rentre et la musique s'arrête.

Marie: Jim, mon chéri à quoi tu joues? Tu sais que ça te déprime et en plus Sacha est juste devant la porte.

Jim: Je sais, c'est con, mais quand j'écoute cette chanson, je les revois. Et Sacha, elle a tellement de talent, quand elle chante, on dirait un ange. Tu l'aurais vu lors de l'enregistrement, c'est comme si elle avait fait ça toute sa vie. Comme si c'était une évidence. Et cette foutue avalanche lui pas seulement enlevé sa famille, elle lui a aussi pris sa passion...