Chapitre 105

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- Isis! Isiiiiiis !

À l'entente de cet appel, je relevais la tête. À travers les branches, je pus apercevoir la propriétaire de cette voix aiguë. J'eus un sourire. D'un mouvement fluide et rapide, je sautais de l'arbre dans lequel je m'étais perchée pour atterrir sur le sol fleuri de l'île, avant de me relever et de m'élancer droit devant moi.

- Koala !

La jeune femme se retourna vers moi, un air joyeux sur le visage. Elle aurait pu se dissimuler parfaitement dans le paysage totalement rose, mais ses cheveux roux la trahissaient malgré elle. J'eus à peine le temps d'apercevoir son sourire avant de me sentir tout à coup happée dans une forte étreinte.

- Alors c'était vrai, tu es là ! Comment vas-tu ? Tu t'es totalement remise, tu n'as pas de séquelle ? Oh et puis, c'est vrai que tu vas participer à notre stratégie ? Tu vas devenir toi-aussi révolutionnaire ? Allez réponds !

Face à ce torrent de questions, je ne fis que serrer mon amie contre moi en riant, amusée par l'excitation présente dans sa voix.

- Tout doux ! Je suis ravie de te revoir, Koala.

Nous restâmes un moment l'une contre l'autre, puis nous défimes notre étreinte. Koala s'écarta alors de quelques pas, jetant des regards autour d'elle, comme cherchant quelqu'un. Je la regardai faire, un sourire aux lèvres. Je savais déjà qui elle cherchait avec tant d'empressement.

- Sabo n'est pas avec toi ?
- Le nouvel avis de recherche de son petit frère est arrivé.
- Hum. Je vois.

La jeune femme roula des yeux en soupirant, légèrement exaspérée. Elle qui côtoyait Sabo depuis plus longtemps que moi, je n'imaginais même pas combien de fois elle avait dû le supporter alors qu'il était en totale admiration devant de simples morceaux de papier, mais néanmoins, malgré l'irritation qu'elle montrait, j'arrivais à déceler une certaine forme d'amusement.

Ce n'était qu'il y a à peine une journée que j'avais quitté le Red Force et mes nakamas. Sabo et moi étions partis hier, dès que Karasu fût arrivé pour venir chercher initialement Sabo, et nous étions arrivés le soir-même au nouveau QG des révolutionnaires. Baltigo étant détruite, Sabo m'avait expliqué, durant le trajet, que l'un des leurs avait proposé de les accueillir dans son royaume, l'île de Kedétrav.
En arrivant sur place, je devais avouer que je n'avais pu qu'être surprise par ce paysage un peu trop scintillant à mon goût et par la population locale, mais rapidement, je m’étais mise à rire et à m'amuser avec les Okamas, et leur reine, Ivankov, nous avait félicité, Sabo et moi, en nous faisant promettre que si mariage il y avait, la charge lui en serait confiée.
Après avoir rapidement parlé ensemble, Koala et moi continuâmes notre discussion en marchant bras dessus, bras dessous. La jeune femme avait le don de faire rire facilement, d’autant plus si on la connaissait bien, et nous ne fîmes qu’enchaîner rire sur rire, taquinerie sur taquinerie, en regardant à peine où l’on marchait jusqu’à ce qu’une grande silhouette nous barre la route, nous faisant lever des yeux étonnés vers elle.

- Les filles, la réunion va bientôt commencer et on vous entend jusqu’à l’autre côté de l’île.

Koala et moi échangeâmes un regard, avant d’éclater de rire.

- Excuse nous, Ivankov-san.
- Mais il n’y a pas de mal, ma petite Aouso-chan !

J’offris un sourire à la reine de l’île. Koala s’éloigna et passa derrière Ivankov, là où, au milieu d’une clairière, se trouvait une grande table ronde entourée de chaises. Dans ce même espace se trouvait Sabo, allongé un peu plus loin dans l’herbe, un Den Den Mushi à côté de lui et un journal en main, mais également quelques Okamas, qui bavardaient entre eux avec animation.

- Isis ! Isis ! Viens là !

Je passais à côté de la reine pour rejoindre Koala. La révolutionnaire, semblant très à l’aise dans ce milieu, s’était directement assise à la table, à laquelle se trouvait également le second d’Ivankov, Inazuma, dont j’avais fait la connaissance hier soir, mais également un homme d’âge mûr, à la peau bronzée, aux cheveux noirs hirsutes, vêtu d’une cape verte bouteille, mais ce qui le distinguait réellement était cet étrange tatouage rouge, présent du côté gauche de son visage.

Je sentis mes muscles se tendre et ma mâchoire se crisper. Après tout ce temps passé dans la Marine, à avoir comme ennemis les opposants au Gouvernement Mondial, je ne pouvais avoir aucun doute sur l’homme que j’avais devant moi et qui, tranquillement assis, feuilletait les nouveaux avis de recherche amenés par le Martin Facteur.

Monkey D. Dragon. Le chef de l'armée révolutionnaire. L'homme le plus recherché du monde. Et le père de Monkey D. Luffy.
À le voir ainsi, face à face, il n'était pas si effrayant que ça, mais l'aura qui l'entourait le rendait implacable. Je ne pouvais m'empêcher de me tenir bien droite en sa présence. Cet homme était du même genre que Shanks, on ne pouvait s'empêcher d'éprouver du respect en sa présence… du moins, ceux qui ne partageaient pas son quotidien.

- Isis ! Qu'est ce que tu fais ? Viens !
- "Isis" ?

Alors que Koala m'avait une nouvelle fois appelée, c'était Dragon qui avait relevé la tête hors des avis de recherche, un regard semblant curieux. Ses yeux se posèrent sur moi, et ils me fixèrent longuement. Je soutins ce regard impénétrable sans jamais détourner le regard, par fierté, jusqu'à ce que mon amie révolutionnaire s'exclame :

- Excusez-moi Dragon-san, je croyais que les présentations avaient déjà été faites.
- Pas vraiment, mais je crois avoir saisi.

Un court silence durant lequel Dragon lança un regard entendu à sa subordonnée prit place. Le chef des révolutionnaires se leva alors, et fit le tour de la table jusqu'à arriver à mon niveau et à me faire face.

- Vous êtes ici la bienvenue, Akoya D. Isiris.

Il me tendit la main. Revenant de ma légère surprise d'être aussi facilement accueillie parmi eux, sans question posée au préalable, je pris sa main et la serrai dans la mienne en hochant brièvement la tête.

- Merci de votre accueil, mais ne vous faites pas d'idées. Je ne suis pas ici pour vous rejoindre.

Du coin de l'œil, je vis Ivankov se redresser et afficher un rictus horrifié sur le visage. J'imagine que j'aurai dû formuler les choses d'une façon moins franche.
En contradiction avec la réaction de son lieutenant, le chef des révolutionnaires eut un rictus amusé qui, malgré la rapidité avec laquelle il avait disparu, ne m'était pas passé inaperçu.

- Je m'en doute. On m'a rapporté les derniers événements vous concernant. Rassurez-vous, je ne tiens pas à briser ce lien fort qui vous unit à vos compagnons.
- Merci.
- Cependant, je doute que vous soyez venue simplement pour vous présenter.

Le chef des révolutionnaires me jeta un regard appuyé, auquel je répondis pas un hochement de tête entendu. Les choses sérieuses commençaient enfin. Dragon se détourna et se rassit à sa place. Je lui emboîte rapidement le pas et, sans m'asseoir, je m'approchai de l'extrémité de la table lui faisant face. Je posai les mains sur la nappe rose et me penchai légèrement vers l'avant, en plongeant mes yeux dans ceux de l'homme me faisant face.

- J'ai à parler affaire avec vous.

Ce fut à son tour d'hocher la tête, après un léger silence. Je finis par m'asseoir à la table, tout en croisant les bras et les jambes. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant concentrée sur un objectif, avec toute la détermination que j'avais, prête à user de négociation et de persuasion pour atteindre ce que je souhaitais.

- Aïe !

Surprise par cette soudaine intervention, je tournai la tête, comme tous les autres révolutionnaires. Allongé sur le sol, Sabo grimaçait en se frottant le visage. J'entendis Koala soupirer.

- Tu as tellement regardé l'avis de recherche de Luffy en souriant que tu en as des crampes, c'est ça ?

Une Question de Justice [One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant