Chapitre 20

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Tout en courant dans la direction indiquée par le soldat, nous avions dû à nouveau échanger quelques coups avec des marines, mais rien de conséquent et qui pourrait mettre notre mission en danger. Je désignai l'entrée à gauche.

- Sabo, par là !

Nous bifurquions et nous engagions dans l'escalier en question. Il ne semblait pas gardé, mais des soldats seraient sûrement présents en bas. Je posai une main sur l'un de mes saï.
Sabo m'emprunta le pas, les mains dans les poches. Il avait l'air plutôt tranquille et détendu pour quelqu'un dont la coéquipière était emprisonnée.

- D'ailleurs, pourquoi tu as quitté la Marine ?
- C'est vraiment le moment d'en parler ?
- Le temps de descendre les marches.

Je lui jetai un bref coup d'oeil. Il haussa les épaules. Je fus assez surprise de son interêt soudain, mais cela ne faisait que renforcer la sympathie que je commençai à avoir pour lui. Je me détournai alors et essayai de lui expliquer brièvement mon départ et ses raisons.

- ... Et j'ai finalement rejoint l'équipage du Roux.
- Je vois. Plutôt grande épopée en peu de temps.
- Oui, c'est vrai. Enfin bon, je ne regrette rien.

Nous étions arrivé en bas de l'escalier. Reportant mon attention sur notre mission, je passai l'entrée du sous-sol. Il faisait sombre, on aurait dit une nuit éternelle. Je me servis du Haki pour repérer une quelconque présence. Il y avait bien des personnes enfermées derrière les barreaux, mais rien d'alarmant. Leurs principales forces devaient sûrement être concentrées sur Beckmann, à l'extérieur. Je fis signe à Sabo d'avancer, prudemment, et nous longeâmes les quelques cellules tout en chuchotant le même prénom en boucle, "Koala". Jusqu'ici, aucune réponse, puis des mains vinrent aggriper les barreaux d'une cellule et une voix cria :

- SABO !

Le concerné se tourna vers la personne qui l'avait appelé. Un sourire éclaira son visage, il ne m'en fallut pas plus pour comprendre qu'il s'agissait de son amie. Je pris un de mes saï, crochetai la serrure, et bientôt Koala se retrouva dehors et prit dans ses bras le blondinet.

- Espèce d'imbécile, tu aurais pas dû venir !
- Et donc t'abandonner ?

Ils rirent ensemble de bon coeur. Ils étaient mignons, ces deux-là. Je souriai en m'écartant légèrement, voulant les laisser se retrouver, et je profitai de ce léger répit pour surveiller les alentours. Avec le boucan qu'on avait fait, les soldats n'allaient sûrement pas tarder à arriver, autant être prêts à les contrer.

C'était bizarre. À ma grande surprise, il n'y avait rien. Aucun soldat, pas même un bruit. C'était étrange, j'avais un mauvais pressentiment. Je tournai les talons et revins trouver les deux révolutionnaires.

- On ferait mieux de décamper tout de suite. Je le sens mal.

Tandis que Sabo hochait la tête, les yeux de Koala croisèrent les miens. J'eus un léger sourire pendant qu'elle m'inspectait des pieds à la tête. Elle ne paraissait pas vraiment confiante.

- Sabo, c'est qui ?
- Une pirate.
- Et qu'est ce qui t'as pris de lui faire confiance ? Imbécile !

Le visage si gentil de la jeune femme se transforma en un rictus colérique. De ses deux mains, elle attrapa les joues du pauvre Sabo et les tira.

- Ça aurait pu être un piège ! Tu aurais pu être capturé ! T'imagines dans quel pétrin tu aurais mis Dragon ?

Les éclats de voix résonnaient dans le sous-sol. Maintenant c'était sûr, on était repérés, à part si les marines du G-5 étaient vraiment tous sourds.

- Des soldats ne vont sûrement pas tarder, venez ! Vous continuerez votre règlement de comptes plus tard, une fois sortis d'ici.

Koala sembla se calmer d'un coup. Elle hocha la tête et s'écarta, laissant Sabo se frotter les joues en grimaçant. Ouch. Ça ne semblait pas être très agréable. Après avoir administré une tape de soutien dans le dos du jeune homme, je me rapprochai de sa partenaire. Elle semblait très gentille, mais après l'excès d'humeur de tout à l'heure, je restai un minimum sur mes gardes.

- Je m'appelles Isiris.
- Ah, la traîtresse de la Marine ?
- Euh... Oui, on peut dire ça comme ça. Ravie de te rencontrer, Koala.

Nous échangeâmes un sourire et une poignée de main. Les présentations étant faites, j'indiquai à mes compagnons la direction de la sortie, que nous empruntâmes rapidement en courant. Sur notre chemin, toujours pas de soldat. Ma méfiance redoubla, ce n'était pas normal, ils n'allaient tout de même pas nous laisser nous échapper aussi aisément... Si ?
Devant moi, Sabo s'arrêta brusquement. Je le percutai de plein fouet, n'ayant pas prévu la manoeuvre. Koala s'était aussi stoppée, ils regardaient tous les deux droit devant eux. La curiosité s'empara de moi, je me déplaçai sur le côté pour pouvoir voir.

Mon optimisme fût réduit à néant au premier regard. Mon esprit s'était d'un seul coup mis en alerte. Voilà donc pourquoi il n'y avait plus aucune trace de marine. Mes sourcils se froncèrent, je serrai les poings. Je fis quelques pas devant mes nouveaux amis.

- Sabo, Koala, continuez. Je m'en charge.
- Il vaut mieux partir, viens !
- Si on part tous les trois, il nous poursuivra et je vous promet qu'il nous tuera tous. Partez devant, je vous rejoindrai, c'est promis !

Je tentai de finir de les convaincre avec un sourire. Ils soupirèrent, mais Sabo hocha la tête, attrapa Koala par le bras et les deux partirent.
Je fermai les yeux brièvement, de sorte à me concentrer totalement. Moi qui voulais tester mes nouvelles capacités de combat en situation réelle, voilà que je commençai avec du gros gibier.
Les bruits de pas de mes camarades se firent lointain. Ils s'éloignaient de plus en plus du danger, et c'était parfait ainsi. Je dégainai mes saï et les fit tourner entre mes doigts, avant de faire face à mon adversaire. Ses yeux me fixaient à travers ses lunettes noires, il ne souriait pas, et la chose qui m'irritait le plus chez lui, c'était ce morceau de viande collée sur sa barbe du côté gauche de son visage.

- Vice-Amiral Vergo.

Une Question de Justice [One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant