Une Question de Justice [One Piece]

Chapitre 21

Le G-5 ne m'était pas inconnu, toute marine digne de ce nom savait à quel point la réputation de cette base laissait à désirer. Cependant, nous étions tous d'accord sur un point : le commandant et vice-amiral Vergo était aussi irritant qu'imposant.

En aidant Sabo, je savais qu'il y avait de grandes chances pour que nous tombions sur lui, et il ne nous avait pas fait attendre. J'étais contente que les deux révolutionnaires m'aient écouté et soient partis. Cela leur donnait une longueur d'avance et leur éviterait de se faire prendre, si jamais j'échouais. Mais je n'échouerai pas.

Un long moment, nous restions face à l'autre, à nous détailler du regard. Je me souvenais encore de la seule et unique fois où je l'avais vu, il m'avait alors inspiré tellement de peur que je m'étais cachée derrière mon père. À présent, j'avais grandi, je n'avais plus peur mais n'éprouvais pas pour autant de la sympathie ou du respect pour lui, bien au contraire.
Je le regardai droit dans les yeux, en serrant avec force les poignées de mes armes. J'étais sur mes gardes, et lui restait d'une tranquilité effarante.

- Isiris. Tu n'étais encore qu'une gamine qui se cachait sous le manteau de son père, la dernière fois.
- Sûrement. Tu m'as pas du tout manqué, Vergo.

Sur la droite. Je me décalai avec précipitation avant que son Shigan ne m'atteigne.

- C'est Vergo-san.
- Tu veux que je me prosterne, pendant qu'on y est ?

Il était encore dans son élan, j'en profitai pour l'attaquer avec mes saï en visant son abdomen. Il esquiva à temps et m'asséna un coup de poing dans le ventre. Je serrai les dents et revins à la charge sans accorder une trop grande importance à la douleur. D'un main, il attrapa l'une de mes armes et s'en servit pour me faire voltiger au loin. Je me relevai sans trop de peine et me remis en garde sans quitter mon adversaire des yeux. Il était fort, malin et stratège, il paraîtrait même qu'il possède un Haki de l'armement très puissant. Si je voulais le battre, j'allais devoir ruser.

- Que vient faire une pirate du Roux avec des révolutionnaires ? Tu t'es allié à eux ?
- Ça ne te regarde pas. Contente-toi de te battre !

Après avoir poussé un cri d'attaque, je me ruai sur lui. Il bloqua mes deux saï mais ne vit pas venir le coup de genou au ventre. J'en profitai pour enchaîner sur un coup de jambe et une attaque au saï. Il recula, mais resta stoïque. Du revers de sa main, il vint essuyer le sang coulant de la plaie que mon arme lui avait faite à la joue.
Oh oh. Vergo colère.

Le vice-amiral changea de tactique, et passa de défense à offensive. En usant de l'Incision, il vint jusqu'à moi et essaya de m'administrer un coup de poing en plein visage. Mes armes le bloquèrent dans ses intentions. Il recula à nouveau. Son poing se recouvrit d'une subtance couleur métal. Je fronçai les sourcils et me remis en garde. Avec son Haki, il pouvait briser mes lames aussi facilement que du papier et résister à mon Fruit du Démon si je m'attaquai directement à lui. Je devais redoubler de vigilance.

Sans crier gare, il se jeta sur moi. Je parvins à esquiver en me propulsant en l'air grâce à mon cri. Avec le Pas de Lune, il me rejoignit et nous eûmes le temps de nous administrer mutuellement un coup de poing avant que lui ne retombe sur ses pieds, et que moi je sois projetée violemment contre le sol, détruisant sous le poids de ma chute les dalles servant de plancher. Je toussai. Bon sang, un tel coup dérouillait bien. Je me relevai et respirai profondément. Je pensai à Shanks, à Beckmann, à Sabo. Ce n'était pas le moment de flancher. Je n'avais pas le droit. Je me remis en garde, saï en mains. Vergo croisa les mains dans son dos.

- Tout serait plus simple si tu te rendais.
- Dans tes rêves.