Baltigo, QG de l’Armée Révolutionnaire.
Après un entraînement harassant, Sabo regagnait l’intérieur de la base. Il était vaguement satisfait de parvenir petit à petit à maîtriser son nouveau pouvoir, mais quelque chose lui empêchait d’être totalement apaisé et heureux de sa vie présente.
Il était nerveux, très nerveux. Quelques jours après qu’il ait mangé le Mera Mera no Mi et qu’il ait revu son petit frère, il avait remarqué quelque chose d’étrange. La carte de vie de celle qu’il appelait affectueusement Izzy s’était embrasé et se consumait, petit à petit.
Plusieurs fois, il avait envoyé le corbeau qui leur servait à garder contact. À chaque fois, l’oiseau était revenu bredouille. L’inquiétude grandissante que ressentait le jeune homme le rendait fou. Ou plutôt, elle le rendait fou, et il craignait que cette absence de réponse ne soit due à une quelconque mésaventure. Il ne supporterait pas qu’il lui arrive quelque chose et il aimerait tant agir…
Pour la énième fois en peu de temps, il sortit la carte de vie de sa poche. Un liseré enflammé du bout de papier brûlait et rapetissait de plus en plus le morceau, prédisant le danger plus grand d’heure en heure dans lequel devait se trouver sa propriétaire. Les doigts du révolutionnaire tremblaient. Rien n’était pire à ses yeux que de ne pas savoir ce qu’il se passait et comment il pouvait aider. Il lui était impensable de perdre à nouveau un être cher… Comme la dernière fois.
- Sabo ! Sabo, tu m’entends ?!
Un pincement violent à sa joue le sortit de son état second. Il releva la tête pour se retrouver face à ses deux amis, Koala et Hack, qu’il n’avait pas remarqué auparavant. Il poussa un grognement de protestation et de douleur.
- Koala !
La jeune femme, voyant qu’elle avait enfin son attention, le lâcha. Elle avait une mine boudeuse sur le visage et le regard avec irritation.
- Est ce que tu as écouté ce que je viens de dire ?
- Euh…
- Évidemment que non ! Comme d’habitude !Elle soupira et croisa les bras sous le regard médusé de Sabo et celui étonné d’Hack. Elle grommela :
- Tu n'es pas concentré… Rectification, tu n’es jamais concentré, dernièrement ! Tant qu’on ne parle pas de Luffy ou d’Isis, c’est comme si tu étais dans les nuages !
- Tu exagères, il est concentré quand il s’agit de raccrocher au nez.Hack eut un rire. Il avait espéré détendre ne serait-ce qu’un peu l’atmosphère, mais en vain. Sabo soupira, une mine agitée sur le visage. Il savait qu’il avait perdu en attention, ces temps-ci, mais la carte de vie l’angoissait beaucoup trop. Il était inquiet, il avait peur. Peur de ne pas pouvoir agir alors que son aide aurait pu être utile. Peur d’apprendre une nouvelle fois la mort d’une personne chère à ses yeux dans le journal. Peur de la perdre.
Sabo resta silencieux, perdu dans ses pensées anxieuses. Hack regarda d’un œil distrait autre part, cherchant à fuir cette conversation délicate. Face à ses deux compagnons, Koala bougonna encore un bref instant, mais elle finit par relever la tête, reprenant contenance et sérieux.
- Ce que je voulais te dire, c’est qu’une de nos cellules a intercepté une communication de la Marine.
- Et alors ?
- Ça risque de t’intéresser…La mine de la jeune femme s’était affaissé pour laisser place à une moue attristé. Le sang de Sabo ne fit qu’un tour. Il attrapa son interlocutrice par les épaules. Les yeux révulsés, les lèvres tremblantes, il s’écria :
- C’est Izzy ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? Qu’est ce qu’il lui ait arrivé ?
- Sabo ! Tu me fais mal !
- Elle est blessée ? Où est-elle ?
- Sabo.La main de Hack se posa fermement sur le bras de son ami et l’obligea à lâcher la révolutionnaire. Il ne prit que maintenant conscience d’à quel point il avait serré avec force les os des épaules, au risque de les briser. Son regard scrutait l’une de ses mains avec effroi. Il était horrifié par le geste qu’il venait de faire, fruit de tous ces derniers jours où il avait gardé pour lui toute son appréhension, toute sa peur. Il ferma les yeux et inspira profondément, tentant de reprendre son calme.
- Je te demande pardon Koala, je--
- Je sais, ne t’en fais pas.La jeune femme lui adressa un grand sourire, lui faisant comprendre qu’elle n’avait aucune rancune. Mieux que quiconque, elle savait ce qu’il avait souffert durant tout son parcours dans l’armée révolutionnaire. Elle avait également connaissance de ce qu’il endurait depuis peu et elle-même ne pouvait pas cacher sa crainte naissante. Elle dut prendre grandement sur elle pour rester calme pour eux-deux.
Lorsque Sabo eût retrouvé sa maîtrise, Koala lui raconta tout ce que les autres révolutionnaires avaient relevé de l’appel, et plus elle avançait dans ses explications, plus le cœur du blond se fendait en deux. Lorsqu’elle eut fini de parler, il avait les larmes aux yeux, les dents serrées et les mains tremblantes, se contenant pour ne pas laisser éclater sa colère, sa peur et son désir d’entrer en action.
Son cœur était à nouveau meurtri, il ressentait à nouveau cette douleur insupportable, mais à la différence d’Ace, il pouvait encore la sauver. Il serra violemment les poings, faisant craquer au passage ses phalanges en inspirant furieusement. Il était bouleversé, mais plus que cela, il était déterminé. Déterminé à agir, déterminé à faire tout ce qui était en son pouvoir.
Koala le dévisageait en fronçant les sourcils. Elle se doutait de ce qu’il comptait faire et se dépêcha de s’exclamer :
- Je vais en informer Dragon-san. Foncer dans le tas ne servira à rien, nous devons prendre le temps pour mettre au point une stratégie.
Cela ne servit à rien. Il ne l’écoutait pas. Les oreilles de Sabo s’étaient faites sourdes. Sans attendre davantage, il passa à côté de Hack et partit d’un pas rapide vers la sortie principale de la base. Il n’avait pas de temps à perdre, il fallait qu’il fasse vite.
Il ne la laissera pas mourir, dut-il se sacrifier pour cela.
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Une Question de Justice [One Piece]
FanfictionLa Justice n'est pas un simple mot. C'est toute une idéologie, capable de causer des guerres. La Justice n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Elle peut être corrompue, ou trop extrême. La Justice n'est pas la Marine. Encore moins le Gouvernement M...