Chapitre 24

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Je dus interroger quelques soldats en utilisant mes pouvoirs pour trouver mon chemin jusqu'aux quais de la base. De ce que je voyais, tout le bâtiment avait été mis en alerte, car beaucoup de marines suivaient la même direction que moi. Un pincement au coeur me prit, j'espérai qu'ils allaient tous bien.

La porte était juste devant moi. Elle était grande ouverte, la lumière de l'extérieur commençait déjà à m'éclairer. Tout en mettant K-O les soldats qui essayaient de m'arrêter, je poussai un cri vers ceux qui avançaient un peu trop à mon goût. Leurs sabres et pistolets se brisèrent, et eux-mêmes furent envoyés brutalement vers le sol. Je m'étais à peine débarrassée d'eux que d'autres affluaient. Je soupirai. Une vraie fourmilière.

Je pris la décision de ne pas m'épuiser pour rien, et de courir en esquivant leurs attaques mais sans leur rendre la monnaie de leur pièce. Il fallait qu'on parte tout de suite, avant que le plus dangereux de la base se libère et s'occupe de notre cas.

Une fois la porte franchie et à l'air libre, je continuai de courir en inspectant du regard les cuirassés. Je vis enfin Sabo me faire signe de la main devant l'un des navires. Je bifurquai et me dépêchai de le rejoindre. Sabo m'aida à me débarasser des soldats gêneurs puis nous montions à bord, Beckmann tirait sur les courageux qui essayaient de nous rattraper.

- Tout le monde est là ? Bien, on traîne pas !

Mon mentor rangea son pistolet et courut jusqu'au gouvernail. Nous essuyions plusieurs tirs, mais le vaisseau quitta le quai à temps et s'éloigna vite, nous mettant hors de portée. Nous retînmes encore un moment notre souffle, mais nous nous détendîmes rapidement. On avait gagné, et sans compromis. Je me tournai vers Koala et lui offris un sourire.

- Tu vas bien, ils ne t'ont rien fait ?
- Non ça va. Merci pour ton aide.

Elle me rendit mon sourire, puis alla tirer la joue de Sabo. Celui-ci eût une grimace. Koala ne le lâcha pas pour autant et scanda.

- Tu vois, je te l'avais dit !
- Oui d'accord ! Tu peux me lâcher maintenant, ça fait mal !

La jeune femme lui obéit et le lâcha plutôt brutalement en laissant échapper un rire amusé. Sabo se frotta la joue en lançant un regard boudeur à sa partenaire. Devant une telle réaction, je ne pus m'empêcher de rire en choeur avec la révolutionnaire, et bientôt, Sabo fit de même. Koala vint poser une main sur mon épaule et en chuchotant, elle me raconta en détails dans quel état j'avais mis le blondinet lors de mon absence. Mes rires redoublèrent, bien qu'un sourire attendri naquit sur mes lèvres.

- Alors comme ça, tu t'inquiétais pour moi ?

Sabo sourit, et abaissa le devant de son chapeau pour cacher le rougissement qui le prenait petit à petit. Je me détournai, décidant de ne pas l'embarrasser davantage bien que son inquiétude à mon égard me touchait. On ne se connaissait que depuis la veille, après tout.
Le sourire aux lèvres, je rejoins Beckmann. Il s'assurait de la direction que l'on suivait à l'aide de la carte de vie de notre capitaine. Il avait l'attitude sérieuse que je lui connaissais, mais je voyais une lueur de joie dans ses yeux. Il devait être soulagé et satisfait de notre alliance avec les révolutionnaires aie fonctionné et qu'on puisse reprendre la mer.

- Content que tu n'aies rien.
- Je suis plutôt résistante, je sais.

J'haussai les épaules en adoptant un rictus rieur. Il hocha la tête, non sans retenir un sourire. Il posa ses deux mains sur le gouvernail et leva les yeux vers l'horizon.

- Il reste combien de temps avant l'exécution d'Ace ?
- Trois jours.

Pendant ce temps, dans les sous-sols du G-5...

Vergo n'avait jamais subi un tel affront jusqu'ici. Une gamine l'avait vaincu. Elle ne l'avait peut être pas mis KO, mais cela restait une victoire pour elle.
Hors de la cellule dans laquelle elle l'avait enfermé, il regardait avec attention le saï qu'elle avait laissé et qu'il tenait maintenant en main. Il n'en revenait toujours pas, elle n'avait même pas le Haki de l'armement...

- Puru puru puru. Puru puru puru.

De sa main libre, il vint prendre son mini-escargophone. Il serrait les dents. Il savait déjà qui l'appelait, sa fierté allait encore en prendre un coup. Il espérait se tromper et qu'il s'agisse d'un appel de Monet, mais espoir futile. Il jeta un bref regard au visio-escargophone installé dans la salle, puis décrocha.

- Gatcha.
- Quelle belle raclée tu t'es pris.

La voix sarcastique s'élevant du Den Den Mushi était celle d'une femme. Une femme qu'il détestait et qui l'agaçait au plus haut point, mais il était bien forcé de la tolérer. Il fit quelques pas avant de répondre.

- Fruit du Démon, Haki de l'observation, plus ses compétences en combat rapproché. Sans compter son insolence insupportable.

Son interlocutrice, à l'autre bout du fil, éclata de rire. Le poing de Vergo se resserra autour du saï. Elle se fichait ouvertement de lui. Il hésita à raccrocher, mais il savait bien qu'il ne pouvait pas, à part s'il souhaitait vraiment s'attirer les foudres de plus haut. Il dût donc attendre plus ou moins patiemment que le rire de la femme se calme pour essayer de parler, mais elle le coupa.

- Elle a bien grandi et bien gagné en force. Tu feras mieux la prochaine fois.

Deuxième fois qu'il encaissait une telle remarque. Il soupira et releva les yeux vers le visio-escargophone, tout en parlant dans le Den Den Mushi.

- Tu. L'as. Aidé.

Il articula chacun de ses mots. Il sentait encore le sang couler le long de son bras et la blessure le picoter, ce qui ne ce serait jamais produit si il n'y avait pas eu cette femme. Il l'avait soumise, et sans son intervention, il aurait déjà capturé et livré la gamine sans aucun soucis.

- Ne le prend pas aussi mal, voyons. Les jeunes ont bien besoin d'un coup de main, de temps en temps.

Elle était fière de son action, cela se ressentait et s'entendait. Vergo prit une grande inspiration, de sorte à se calmer.

-  Tu es consciente que je vais lui en toucher quelques mots, dans mon rapport ?
- Je m'en fiche, il ne sera pas en colère. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit comme cela, elle est vraiment géniale. Forcément, vu de qui elle tient aussi...
- Arrête un peu, tu veux ? Elle ne vaut pas mieux que--
- Gatcha.

Vergo reporta son attention sur le Den Den Mushi. Elle avait osé. Elle avait osé lui raccrocher au nez. Elle payera un jour ce manque de respect, il y veillerait personnellement. Dans une grande inspiration, il tenta d'apaiser à nouveau l'agacement qui montait en lui. Il composa un nouveau numéro sur son mini-escargophone. Il attendit patiemment qu'à l'autre bout ils répondent.

- Ici le vice-amiral Vergo. Passez-moi l'amiral Akainu.

Une Question de Justice [One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant