Par sa fonction et son grade au sein de la Marine, Smoker avait fait vider l’endroit. Il ne restait à présent que des marines et moi dans un silence presque parfait.
J’avais fini par lâcher le vice-amiral, et à présent, nous étions assis à une table, face à face. Des soldats du G-5, le rouge aux joues, s’étaient approché et avaient insisté pour prendre soin de mon épaule. Je me retrouvais maintenant avec au moins trois soignants qui s’affairaient autour de mon bras tandis que leur supérieur fumait sans rien dire. Lorsqu’ils eurent fini de me soigner, je les remerciai d’un sourire, ils eurent soudainement des coeurs à la place des yeux et reculèrent si précipitamment qu’ils tombèrent à la renverse. J’éclatai de rire. Lorsqu’ils ne menaçaient pas avec leurs armes, ils pouvaient être très drôles et amusants.
- J’ai failli ne pas te reconnaître.
Je cessai immédiatement de rire lorsque mon interlocuteur eût pris la parole. Pas qu’il m’effrayait, mais j’avais une désagréable sensation face à son regard qui ne laissait rien passer et qui se focalisait sur mon œil gauche et les cicatrices qui l’entouraient. J’avais oublié à quel point la Marine pouvait être sérieuse, trop sérieuse, parfois, mais je n’allais pas me laisser tomber dans l’embarras. Face à la froideur du soldat, j’optai pour un sourire et un haussement d’épaules.
- On a tous les deux beaucoup changé, ces dernières années. Félicitations, vice-amiral.
Je me tournai totalement vers Smoker. Par prudence, j’avais posé une main sur la poignée d’un de mes saï. Être entourée de soldats qui pouvaient à tout moment m’attaquer ne m’inspirait pas confiance, même si je savais Smoker lucide. Si il avait voulu me capturer, il aurait laissé ses subordonnés me tirer dessus depuis longtemps.
Je me laissai aller contre le dossier de ma chaise, prenant un instant de réflexion avant de prendre la parole et d’aborder ce pourquoi le marine s’était fait attentif.
- Kuroshinju, ça te parle ?
Je ne savais pas par quoi d’autre commencer. Kuroshinju no Gyn était le cerveau de toute cette affaire et je pensais qu’un vice-amiral en saurait un peu plus que moi sur le cas de cette pirate, mais je ne m’attendait pas à ce que son poing se serre et que sa mâchoire se contracte autour de ses deux cigares, manifestant une certaine désapprobation alors qu’il parlait d’un ton sec.
- C’est un pirate qui exerce depuis presque 30 ans. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il est bien vu par la Pègre, et récemment on a appris qu’il était étroitement lié à Doflamingo. Il commettait massacre sur massacre, mais il disparaît quelques secondes après. La Marine n’a jamais pu trouver le moindre indice sur son identité ou comment mettre la main dessus, c’est à peine si son existence nous est connue.
Malgré son comportement froid, il semblait avoir parlé franchement et sans rien oublier. Je blêmis face à ses paroles. Voilà donc pourquoi le portrait de Doflamingo figurait au mur, mais à présent il était tombé et ses subordonnés et alliés pouvaient le suivre dans sa chute. Il ne suffisait donc que de se mettre au travail. Avant que ça n’arrive.
Je fixai le Chasseur Blanc avec beaucoup d’attention. Je le connaissais fier et avec des principes, mais il n’était pas idiot et agissait selon sa morale et sa conscience sans se préoccuper des possibles représailles que ses actions pouvaient entraîner pour lui et son grade. En un mot, un bon soldat, et l’un des seuls gradés pour lequel j’avais encore du respect et de la confiance.
Je décidai de prendre exemple sur lui, et de parler franchement. Autant tout se dire, au point où l’on en était.
- Mon capitaine m’a envoyée ici avec un autre nakama pour rencontrer Kuroshinju. Elle est ici, sur cette île.
- Elle ?
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Une Question de Justice [One Piece]
FanfictionLa Justice n'est pas un simple mot. C'est toute une idéologie, capable de causer des guerres. La Justice n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Elle peut être corrompue, ou trop extrême. La Justice n'est pas la Marine. Encore moins le Gouvernement M...