Chapitre 23

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Un coup m'avait éjecté au sol. Pour la énième fois. Je lâchai un petit soupir tout en m'appuyant sur mes mains. Un toussotement me prit, je penchai la tête vers le sol pour cracher le sang que j'avais en bouche. Puis, je me relevai. Je ne sais pas depuis combien de temps j'affrontai Vergo, mais depuis assez longtemps pour me prendre une sévère dérouillée. J'étais couverte de bleus et d'égratinures, mais rien de vraiment trop grave. Et pour ma défense, mon adversaire aussi présentait quelques marques de mes attaques.

Son Haki de l'armement était terriblement puissant. Je ne possédais pas ce type de Haki, et mes saï et mon Fruit avaient une influence limitée sur ce genre de parade. Je devais être stratégique si je voulais l'emporter.

Je me penchai et récupérai mes armes à terre. C'était presque un miracle qu'elles ne soient pas brisées. Je me remis en garde mais pris plus d'attention à regarder ce qui m'entourait qu'à écouter mon adversaire déblatérer des choses du genre "tu me déçois" ou "Je t'aurai cru plus forte".

- Tu m'écoutes ?
- Non.

Une cellule était grande ouverte, et si j'avais juste, les barreaux devaient être en granit marin. Face au Haki de l'armement, le granit marin ne tiendrait pas indéfiniment, mais je gagnerai assez de temps pour rejoindre mon groupe et lever les voiles avec eux. Il fallait tenter.

Je détournai la tête vers le commandant. Il était difficile de discerner ses émotions, mais je devinai qu'il ne devait pas être très content. Désolée d'être résistante.

- Tu dois parler correctement lorsque tu t'adresses à moi. Un oisillon de ton espèce doit le respect à ses aînés.
- Je respecte les personnes qui le méritent. À mes yeux tu n'entres pas dans cette catégorie.

Sans attendre davantage, je m'élançai vers lui et repris le combat, non dans l'optique de le blesser, mais de le contraindre à suivre mes mouvements. Soit il le faisait exprès, soit il était idiot, soit il était trop pris dans le combat, mais mon stratagème marcha, bientôt nous nous retrouvions près de l'entrée de la cellule. J'enchaînais encore coup sur coup en esquivant ses attaques, mais brusquement et sans que je puisse l'anticiper, il se retrouva dans mon dos et me fit une clé-de-bras. La pression qu'il exerçait était si forte que les larmes me montèrent aux yeux, je fus contrainte de lâcher mon arme.

- Il y a une cellule toute prête pour toi. Ta crise de piraterie aura été courte.

Je serrai les dents. Comme si j'allais me laisser faire. Je me débattis, mais rien à faire, il était trop fort. Plus je bougeai, plus mon bras souffrait et menaçait de se casser. J'étais à court d'idée et ne savais pas quoi faire. Mon aventure ne pouvait pas s'arrêter comme ça. Je refusai. Il fallait que je trouve une solution.
Avant que le désespoir aie pu m'atteindre, Vergo poussa soudainement un cri et me lâcha, à ma plus grande surprise. Je profitai de son moment de faiblesse pour pousser un cri qui m'éjecta vers le haut. En plantant mon seul saï dans le plafond, je pus rester suspendue en l'air, et hors de portée de mon adversaire. Celui-ci se tenait le bras avec lequel il m'avait soumis, sa manche était recouverte de sang, il semblait vraiment mal en point.
Je n'avais pas le temps de me demander ce qu'il lui était arrivé, c'était ma chance, il ne fallait pas que je la laisse passer.

- Eh, Vergo ? Pourquoi tu n'entrerais pas toi-même dans cette cellule ?

Vergo levait à peine la tête que je poussai mon cri supersonique dans sa direction. Pris par la surprise et occupé par la douleur, il ne put se défendre et s'écrasa au fond de la cellule ouverte dans un grand fracas.
J'attendis quelques instants, observant minutieusement la cellule depuis mon perchoir. Rien, pas un bruit, pas un soupir. Je souriai, ravie que mon attaque aie fonctionné. En donnant un coup sec dans mon saï, celui-ci se décrocha du plafond et je pus regagner le sol. Je jetai un coup d'œil à mon adversaire. Il était encastré dans le mur de la cellule et semblait sonné, au point de ne plus bouger. Il était définitivement vaincu.

J'haussai les épaules en souriant, me me penchai et récupérai mon deuxième saï au sol, puis d'un coup de lame, je fermai la porte de la cellule.

- Tu feras mieux la prochaine fois.

Je ponctuais ma phrase tout en venant insérer l'une de mes armes dans la serrure, bloquant ainsi l'entrée et donnant, je l'espérai, du fil à retordre au commandant. Avec le seul saï qu'il me restait, et sans demander mon reste, je partis en courant.

Une Question de Justice [One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant