Le présent est à vivre

Chapitre 44 - Départ

Loki avait chevauché un certain moment, se perdant plusieurs fois. Il pesta contre son sens de l'orientation brouillé dans cette horrible forêt. Quand il déboucha sur la clairière du Château, il vit un attroupement devant l'entrée. Il se gifla intérieurement, il avait oublié que c'était la journée de la justice. Ce fait fit grimper un peu plus son agacement. Il mit pied à terre avant de passer le pont-levis et trouva un garde à qui confier Althéa. Lorsqu'il regarda vers l'estrade, il croisa le regard interrogateur de Schran.

Pour pouvoir rentrer dans le bâtiment, il dût passer par le garage avant de remonter dans le hall. Heureusement qu'il s'était familiarisé avec ce lieu, c'était un véritable labyrinthe pire que le palais d'Asgard et c'était peu dire.

Alors qu'il montait la première volée de marche, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir.

— Prince Loki, puis-je vous voir un instant ! fit la voix de Schran.

Le roi n'avait pas posé une question, c'était un ordre emballé sous forme d'interrogation. Il s'arrêta sur le palier et soupira. Pourquoi ne s'était-il pas téléporté immédiatement depuis le chalet ?

— C'est l'heure de la pause déjeuner, dit le roi quand il arriva à sa hauteur. J'espère que vous avez faim !

— Ai-je le choix ? répondit-le dieu contenant son agacement exacerbé.

— Pas vraiment. Venez, nous discuterons chez moi.

Loki suivit Schran malgré lui, non sans grommeler quelque peu.

Lorsqu'ils furent assis autour de la table et servi. Schran ouvrit les hostilités.

— Vous m'avez demandé de passer ces trois jours avec ma petite-fille et je vous vois de retour dès le lendemain, seul qui plus est. Puis-je savoir ce qu'il est advenu ?

— Je vais partir après la pleine lune, Votre Majesté.

— Ce n'est pas la question que j'ai posée et pas de Votre Majesté, ici. Je suis Schran, un grand-père inquiet et vous êtes Loki, l'alpha de ma petite-fille.

Le roi avait parlé calmement et sans aucune arrière-pensée tout en commençant à manger.

— Allez manger, sinon je vais entendre Richard se plaindre que vous ne trouvez pas notre cuisine à votre goût, encore.

Loki obéit docilement mais décida qu'il ne dirait rien quant aux raisons qui ont précipité son départ. Mais Schran ne l'entendait pas de cette oreille.

— Donc vous alliez me dire pourquoi vous êtes revenu aujourd'hui après avoir fait des pieds et des mains pour que je vous laisse partir ce week-end.

— Vous n'aurez qu'à demander à Jeanne pourquoi je suis rentré, rétorqua-t-il narquois.

— Loki, le réprimanda gentiment Schran.

— Vous savez qu'elle a fait une crise de lycanémie cette nuit ? dit-il pour détourner la conversation.

— Oui, c'est pour cela que j'ai demandé à William d'accompagné Caroline ce matin, les avez-vous vu ?

— Je suis parti alors qu'ils venaient d'arriver au chalet.

— Et le chalet, lui a-t-il plu ? demanda Schran avec un enthousiasme contenu.

— Au début non, et après lui avoir fait visiter, elle l'a adorée.

— Vous avez eu une merveilleuse idée, dit-il sérieusement. Je ne vous remercierais jamais assez pour cela ! ... Et comment c'est passé votre journée d'hier ? Avez-vous réussi à la sortir de sa léthargie ?