Chapitre 46 - Enquête.

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Jeanne s'était levé la tête dans le brouillard. Elle n'avait que très peu dormi cette nuit, Loki s'étant bien amusé avec Anja. Elle agressa malgré elle les jumeaux qui étaient de vraies tornades ce matin. Alors qu'elle buvait un café. Oui, un café, il fallait qu'elle reste éveillée. Loki fit son apparition avec la jeune femme derrière lui. Il l'embrassa sur la joue avant de se diriger vers le buffet. La lycane ne put s'empêcher de pousser un grognement audible qui attira l'attention de Murtagh. Elle devait le reconnaître, sa jalousie et sa possessivité s'était éveillée et maintenant qu'elles l'étaient, ses deux émotions devenaient difficilement contrôlables. Elle regarda Loki prendre de quoi les sustenter, lui et Anja avant de la rejoindre à une table. Ce fut le geste de trop. Jeanne claqua sa tasse sur la table et disparut dans les escaliers donnant sur le couloir de sa chambre.

Elle claqua la porte une fois rentrée en fulminant contre le dieu. Depuis quand était-il attentionné envers quelqu'un d'autre que lui-même ? Depuis quand il s'intéressait à quelqu'un d'autre qu'à lui-même ? Elle soupira de dépit en reconnaissant sa mauvaise foi. Il avait été là pour elle à chaque fois, avec maladresse, mais présent tout de même. Alors qu'elle se passait une main sur le visage afin d'essayer de se détendre, on cogna à la porte. Elle l'ouvrit d'un geste sec et se retrouva face à Murtagh. Elle sentit son visage se décomposer et il prit un air attristé.

Oh mo bhana-phrionnsa ! Ça va aller, viens dans mes bras !

Jeanne se rua dans les bras tendus de l'écossais comme une enfant, enfouissant son visage contre le torse de son premier amant. Elle avait envie de frapper le dieu, de mettre en pièce l'hôtesse et de pleurer, tout en même temps. Murtagh ne dit rien, l'enlaçant simplement et la berçant légèrement. Elle insulta son alpha de tous les noms d'oiseaux qui lui passaient par l'esprit. Elle sentait la poitrine contre elle trésauter silencieusement.

Quoi ! s'exclama-t-elle vexée. C'est ma faute, si c'est un idiot ?

Tu es aussi une idiote, lui dit-il doucement.

Comment ça ? s'outra-t-elle en se reculant. Ce n'est pas moi qui aie sauté le premier venu en sachant très bien que l'autre était à cinq mètres.

Non, c'est vrai... Mais de ce que m'a dit William, tu as mis ses nerfs à rude épreuve et tu as dépassé ses limites. Ne te fais pas passer pour la blanche colombe qui n'as rien à se reprocher dans l'histoire car tu as les mains aussi sales que lui.

Jeanne avait senti le ton de reproche et elle se détacha de Murtagh.

Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. J'ai déjà présenté mes excuses à tout le monde pour ça.

Connaissant ta fierté mal placée, tu ne les lui as pas présentés, la sermonna-t-il.

Comment voulais-tu que je le fasse ? Il a brillé par son absence ces deux derniers jours, me fuyant comme la peste. Le message était clair. « J'en ai fini avec toi ». Et mon grand-père qui me dit qu'on a ABSOLUMENT besoin de lui ici. Tu crois que j'avais envie qu'il soit là. Il est parti sans même me laisser une chance de m'expliquer. Si j'avais emmené les jumeaux à l'école, je ne l'aurai même pas vu hier.

Jeanne se laissa tomber dans le fauteuil de sa chambre, elle avait mal.

J'aimerai pouvoir lui dire ce que je ressens mais il ne comprend pas que j'ai besoin de temps. Regarde le foutoir qu'est ma vie. J'ai perdu Joyce, Thomas m'a quitté de la pire des façons et tu n'étais pas là. J'avais besoin de toi et tu n'étais pas là, s'étouffa-t-elle sous le poids de ses émotions, les larmes aux yeux.

Murtagh s'agenouilla devant elle et lui prit le visage entre ses mains.

Je ne suis pas rentré car tu n'avais pas besoin de moi, lui assura-t-il. Tu avais William, tu avais ton père et surtout tu avais Loki. Il m'a appelé, tu sais !

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant