Chapitre 95 - Est-ce la fin ?

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Il pleura pendant des heures, inconsolable. Refusant de s'éloigner du corps sans vie qu'il tenait dans ses bras. Il avait entendu des voix dans le couloir, les amis de Jeanne avait appris sa disparition et venait lui faire un dernier adieu. Sa dépouille n'était pas encore froide que déjà il entendait les gens demander ce qui serait fait pour les funérailles de leur princesse. Thor et William s'était engueulé à ce sujet. Le Dieu du Tonnerre, considérant qu'elle faisait partie de sa famille voulait des funérailles asgardiennes. William, transpirant de chagrin, refusa catégoriquement, en argumentant que sa mère faisait partie de la famille royale lycane et qu'elle aurait les funérailles traditionnelles, que le royaume avait besoin de ça après tout ce qui était arrivé. Thor s'énerva en refusant que la femme de son frère ait les mêmes funérailles froides et impersonnelles qu'avaient eu Joyce. Le dieu du Tonnerre avait d'ailleurs fini par écraser son poing dans le visage du fils ainé en le traitant de sans-cœur quand celui-ci hurla qu'en aucun cas sa mère était la femme de ce monstre. Steve avait essayé d'intervenir et s'était pris un crochet de la part de William. Ils furent séparés alors que les insultes fusaient des deux côtés.

Loki était écœuré. Il voyait s'étalé sous ses yeux la bassesse de l'être humain et même de l'asgardien. Pendant longtemps, il s'était cru supérieur mais maintenant qu'il voyait le comportement de son grand-oncle, de son frère adoptif, il comprit qu'ils étaient tous pareils, tous égaux. Il avait fallu que Jeanne meurt pour qu'il ouvre enfin les yeux sur le monde qui l'entourait. Mais cela ne pouvait pas se finir ainsi, c'était injuste. Il avait fait l'effort de changer. Il avait appris à aimer. Il avait et il aurait tout donner pour connaître encore le bonheur ne serait-ce qu'un instant. Ce n'était pas possible. Il le refusait. Il refusait catégoriquement que ce soit la fin. Cela ne le devait pas. Il reposa Jeanne dans le lit, lui posa un baiser sur le front et se volatilisa de la chambre impersonnelle.

Arrivés à la bibliothèque, il chercha un livre en particulier. Il bénit son excellente mémoire et trouva rapidement le grimoire qu'il avait caché hors de portée des jumeaux avec toute une caisse. Il le déposa sur une des tables et commença à le feuilleter jusqu'à tomber sur l'incantation qu'il cherchait. Il la lut avec attention et commença à dresser la liste de ce dont il aurait besoin. Il avait la plupart des ingrédients, seul un lui était manquant et c'était le plus facile à trouver, la forêt du domaine regorgeait de cette plante. Une fois la liste complétée, il se retéléporta auprès de Jeanne et verrouilla la porte. Ce qu'il allait faire était un blasphème. Cette magie avait été bannit d'Asgard des siècles avant sa naissance, même les sorcières de sang midgardiennes n'auraient osé l'utiliser. Tous les écrits qu'il avait lu sur ce sort était clair. Aucun magicien n'avait réussi jusqu'à ce jour et tout ce qu'avait produit ce sort n'avait été que des abominations dont les créateurs avaient dû mettre fin aux souffrances. Mais personne n'était lui. Personne n'était le Prince aux Deux Royaumes. Personne n'était lié comme ils l'étaient tous les deux. Si quelqu'un devait réussir, cela ne pouvait être que lui.

Loki dévêtit le corps sans vie de son amour et son estomac se révulsa devant les dégâts qu'il avait subi. Toute la masse musculaire de Jeanne avait fondu, ses jambes étaient gonflées et difformes. Son torse était rempli de contusions et d'hématomes. Certaines côtes avaient cassé lors de la réanimation et surtout son ventre était bleu et agrafés vulgairement. Il n'était pourtant pas sensible mais voir l'état dans lequel la naissance de leur fille avait mis Jeanne lui donnait la nausée. Il prit sur lui malgré toute la souffrance que cela lui faisait. Il rouvrit la plaie de Jeanne. Les explications étaient claires, rien d'étranger ne devait être en contact avec le corps du défunt. Il retira toutes les agrafes, tous les fils, tout ce qu'avait fait l'équipe médicale pour essayer de soigner le corps meurtrit de Jeanne.

Qu'est-ce que tu fais, Père ? fit une voix derrière lui.

Il se retourna cherchant d'où cela venait mais ne vit rien. Il alluma tous ses sens magiques et reconnut la présence de Théophyle dans la pièce. Il se retourna et continua sa tâche.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant