Le présent est à vivre

Chapitre 55 - Le Droit D'Aimer

Trois jours ! Trois jours que Loki l'avait laissé en plan dans la chambre. Trois jours qu'il s'était évaporé sans un mot, sans une explication.

Elle l'avait attendu près d'une heure, espérant qu'il allait revenir mais non. Môssieu Son Altesse n'était jamais revenu ! ... Non ! Elle était de mauvaise foi. Après qu'il l'avait laissé en plan, Jeanne avait rejoint sa famille chez son père pour le déjeuner. Sans crier garde, Loki lui avait littéralement défoncé le cerveau pour pouvoir visualiser son assiette avant de lui subtiliser et repartir aussi sec. Les traces de son passage étaient un mal de crâne affreux et des explications à donner à sa famille qui avait été effrayé par la lueur vert émeraude qu'avait pris ses yeux. Tout au long de la journée, elle avait essayé de le contacter par télépathie mais il s'était mis hors de portée.

Le soir, même scénario, avant que les jumeaux ne se volatilisent sous ses yeux à peine sortis de table. Théo et Josh étaient réapparus deux heures plus tard. Elle les avait vertement interrogés pour savoir où ils étaient et pourquoi Loki les avait kidnappés ainsi, ne pouvant être que lui. Les jumeaux avaient pris un air confus en tentant d'expliquer qu'ils avaient été téléportés à la Grande Maison pour leur leçon de magie. À la suite de ça, elle avait envoyé tout le monde au lit, elle comprit. Pendant plusieurs heures, elle avait tourné et viré dans son lit, cherchant une explication sur les actions de son alpha, sans succès, et avait fini par tomber dans un sommeil sans rêve.

Le lendemain, Jeanne était tombé par hasard sur Loki au premier palier du grand escalier alors qu'elle partait pour les écuries. Il s'était stoppé un instant, son esprit complètement verrouillé mais sa surprise avait déferlé dans les veines de la lycane. Après le moment de stupeur passé, le dieu avait fait demi-tour était monté par la deuxième volée de marches qui donnait accès au premier étage. Elle l'avait poursuivi immédiatement, refusant qu'il s'en sorte ainsi. Mais quand elle avait ouvert la double porte de la bibliothèque, déboulant dans le lieu comme une furie sous le regard étonné de l'équipe du projet Bi-As, le Dieu de la Malice s'était volatilisé. Le reste de la journée s'était déroulé comme la veille, il avait déboulé dans son esprit aux heures des repas et avait enlevé les jumeaux juste après le diner, avant de les faire réapparaître deux heures plus tard.

Cette nuit-là, elle avait fait un rêve étrange. Elle avait rêvé de lui. Il serait venu s'asseoir au bureau et aurait travaillé une bonne partie de la nuit en la regardant dormir. Mais quand elle avait ouvert les yeux et allumé la lampe de chevet au beau milieu de la nuit, il n'y avait aucune trace du passage de Loki.

Jeanne fulminait à présent. Elle était en réunion avec toute la famille pour l'organisation des voyages diplomatiques de la semaine suivante. Avec les événements récents, elle avait complètement oublié qu'elle devait partir en Norvège pour un congrès multinational.

Pourquoi Loki ne l'avait-il pas appelé ? Pourquoi ne pas lui avoir envoyer un message pour la rassurer ? Ce n'était pas le bout du monde ! Si ? Elle ne savait plus comment faire. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Elle regardait son père qui parlait mais les mots ne s'inscrivaient pas dans son esprit. Il fallait qu'elle trouve une solution. Comment partir en voyage sans explication ? Elle devait aller en Norvège, elle n'avait pas vraiment le choix mais... Pourquoi son cœur en faisait qu'à sa tête ? Pourquoi fallait-il qu'il se soit épris d'un être aussi compliqué ?

— Jeanne ! la rappelait à l'ordre, pour la énième fois, Schran mécontent. Tu seras affiliée à la délégation norvégienne. Tu dois y être pour lundi huit heures, heure locale. Organise-toi en fonction... Dernier ordre du jour. Je vous rappelle que demain se tient la réception pour les anniversaires de Jeanne et des jumeaux. Ce sera la première présentation officielle de Théophyle et de Joshua. Ils doivent être irréprochables et toi aussi, dit-il à l'intention de la lycane.