Chapitre 61 - Bal Royal 1/2

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Loki arriva dans la clairière où se trouvait le chalet. Un poids énorme s'était abattu dans sa poitrine au fur et à mesure que la lycane lui faisait ces révélations. Il hurla et dégagea une décharge de pouvoir. Tout n'était que mensonge dans sa vie ! Tout n'était que faux-semblant ! Lui, qui avait naïvement cru que Frigga avait été la seule sincère, se mordait les doigts d'avoir continué de lui donner son affection. Jeanne finirait par le trahir, il n'en doutait plus. Il était le Dieu de la Malice, les Nornes l'avaient décidé ainsi. Il ne serait donc qu'un prince et une divinité déchue. Il se déchaîna, laissant ses pouvoirs exploser. Au diable la prophétie ! Au diable les bonnes résolutions ! Au diable Asgard ! Thor était le roi, qu'il assume son rôle à présent ! Il prit la décision de renier son passé, ses titres, tout ce qui le définissait aujourd'hui. À partir d'aujourd'hui, il ne serait plus le dindon de la farce. Jeanne lui appartenait à présent. Qu'elle aille faire sa mission en Norvège ! Quand elle reviendrait, les choses changeront ! Il était temps de compléter le rituel du marquage, il devait simplement trouver comment.

Sa fureur retomba quand un arbre bordant la clairière s'écrasa à quelques centimètres de lui. L'onde de choc faisant trembler la terre sous ses pieds, l'avait fait frissonner. Il sentit soudainement une présence au bord de l'eau. Il se mit face à la menace, prêt à en découdre. Un lycan noir, plus imposant que Jeanne, sortit nonchalamment de l'étang. Quel membre de la famille royal venait se baigner alors qu'un bal allait commencer ? Le loup secoua son pelage noir avant de reprendre forme humaine.

Bonsoir Loki, dit la voix de basse de Lucian. Que faites-vous ici ?

Le plus jeune fils du roi était celui-ci que Loki avait le moins côtoyé et qu'il craignait le plus. Il était de haute stature frôlant les deux mètres sous sa forme humaine. Sa silhouette était puissante et souple. Il se déplaçait tel un dragon, roi parmi les rois, ne craignant rien ni personne. Le dieu avait vu le prince s'entraîner une fois et avait étudié avec attention son style. Lucian utilisait principalement sa force brute, mais quelques-unes de ces bottes étaient d'une précision chirurgicale et d'une agilité redoutable. Loki s'était fait la remarque que dans un combat à armes égales, il n'aurait pas l'avantage. Lucian était reconnu comme le lycan le plus puissant de la famille royale et était, d'après ses paires, le plus sanguinaire aussi. Le dieu avait entendu quelques histoires sur la jeunesse du prince. Une l'avait particulièrement surprise par sa cruauté.

Lucian avait une trentaine d'années quand il s'était engagé dans les légions romaines. À l'origine, il devait s'infiltrer et se rapprocher de Jules César. Schran craignant que cet homme ne finisse par les découvrir, le jeune Prince ayant soif d'aventures, il avait été désigné par pour cette mission. Les années passants, Lucian avait pris du galon tout en attirant l'attention du général. Lorsque la guerre des Gaules avait commencé, Lucian s'était retrouvé à la tête d'une des armées.

Un jour où il réprouvait une énième rébellion des gaulois, Lucian avait perdu le contrôle de lui-même. Un rebelle vasate s'était jeté sur lui mais le lycan l'avait arrêté trop tard. L'homme avait eu le temps de lui transpercer le flanc. Le prince ne se serait pas préoccupé de sa blessure. Il aurait attrapé l'assaillant par la gorge, l'aurait mis face aux autres rebelles capturés et aux villageois qui les avaient aidés. Il aurait lui-même emballé l'homme vivant et juste avant que celui-ci ne succombe, lui aurait arraché le cœur. Par la suite, il aurait ordonné à ses hommes de faire subir le même châtiment à tous les rebelles et avait réservé la crucifixion aux villageois qu'ils soient hommes, femmes ou enfants. Il avait épargné les vieillards pour leur réserver un sort plus terrible encore. Lucian voulait qu'ils puissent raconter ce qu'il arrivait à ceux qui se soulevaient contre Rome et surtout contre son armée. Avant de relâcher ces messagers martyres, il leur aurait crevé un œil pour les punir de leur traîtrise tout en leur laissant la possibilité de se déplacer. Il leur aurait également fait couper les mains pour que plus jamais, ils ne puissent lever une épée.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant