Chapitre 71 - Le troisième Jour de la Justice 2/2.

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Treize heures sonnaient et la cour se remplissait à nouveau pour les jugements de l'après-midi. Loki reprit sa place avec Isabelle sur sa gauche. Immédiatement, il remarqua la foule plus importante que le matin. Les lycans n'échappaient pas à la règle qui exaltait les foules à venir voir les châtiments infligés aux condamnés. Il se pencha en avant et observa Jeanne. Le lien était à nouveau silencieux. La lycane était sous l'emprise de l'inhibiteur et elle somnolait sur son siège.

Cinq minutes plus tard, Schran fit signe à Richard. Le majordome appela l'affaire suivante. Un nombre non négligeable de gardes sortirent de la pente donnant sur le garage. Hommes et loups entouraient des personnes en piteux état. Les prisonniers étaient enchainés les uns aux autres. Des enfants se trouvaient parmi eux. Les hommes portaient des muselières tels qu'avait été affublé Thomas lors des funérailles, certaines femmes aussi. D'autres étaient suffisamment enceintes pour que cela soit visibles. Les plus jeunes s'accrochaient à leurs parents complètement terrorisés. Le dieu devina sans mal qui étaient les personnes approchantes, surtout quand il aperçut Dougal MacKenzie. Ce n'était pas qu'une meute de combattants qui avait été capturé mais une véritable petite communauté.

Loki n'avait jamais apprécié la justice mais il jubilait presque à cet instant. Son père la faisait en étant toujours partial. Il avait douté de l'impartialité du roi pour rendre la justice mais en le voyant condamné son propre fils et Jeanne, il avait eu la preuve que ce roi faisait preuve d'une très haute morale. Le dieu s'attendait que la peine de cette bête qui se prétendait homme soit expéditive et surtout définitive.

Lorsque le groupe fut immobilisé au pied de l'estrade, Richard appela tous les noms des familles présentes. Dougal, quant à lui était mis, pour le moment, de côté. Le majordome enchaîna avec les chefs d'accusations, dont le massacre de la base d'Inverness. Quelques huées s'élevèrent de la foule. Schran les fit taire en levant la main. Richard répéta la même chose en anglais. Les prisonniers s'observaient les uns les autres, attendant qu'un audacieux prennent la parole. Devant ce silence qui s'éternisait, Schran prit la parole de sa voix puissante et dans un anglais parfait.

Nous savons, vous et moi, que vous n'avez pas choisi cette vie. Vous êtes coupable de vos actes comme chaque être vivant sur cette terre. Mais ... je ne connais que trop bien cette soif qui vous a poussé à tuer. Lors des interrogatoires, vous nous avez révélés que certains d'entre vous aviez plus de deux cents ans. Notre repérage tardif de votre communauté me pousse à croire que vous savez exercer un contrôle sur votre conscious lupus. Alors je repose la question. Que plaidez-vous ?

Un homme d'une trentaine d'années se mit devant. Loki l'étudia plus attentivement. Il avait les cheveux bruns, une cicatrice traversait sa joue droite. Il semblait fier comme un paon.

Non coupable, laird, dit-il dans un écossais avec un fort accent, crachant le dernier mot avec mépris.

Très bien, répondit Schran neutre en retournant à sa place.

Richard énonça tous les élèvements qui leurs avaient été attribués, les cadavres qui avaient été retrouvés, les empreintes qui avaient été relevés. En somme toutes les charges qui accablaient ses pauvres hères, pris au piège dans un destin qu'ils n'avaient pas pu choisir.

A la fin de cette accablante liste de preuves, Schran se leva à nouveau.

Les preuves susmentionnées nous montrent que vous êtes totalement coupables de vos actes, dit-il avec un ton implacable. Le meurtre d'une personne étrangère au Royaume des Loups qu'il soit volontaire ou non vous condamne à être exécuté d'une balle d'argent en pleine tête.

Un murmure horrifié prit les femmes et les enfants prisonniers.

Le meurtre prémédité d'un citoyen du Royaume des Loups conduit à une exécution d'une balle d'argent dans la tête. Vous êtes des lycans, vous vous tenez donc sous le joug de nos lois.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant