Chapitre 73 - Sceagugengan

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Loki ruminait les mots de Jeanne. Il avait passé la journée à s'entrainer. Les cadets, ravis de le voir au centre, avaient vite déchanté après les raclées qu'il leur avait mises. Nathanaël lui avait demandé de s'entrainer un peu à l'écart afin de ne pas finir de les terroriser.

Le dieu était donc allé tirer à l'arc, passe-temps qui lui permettait de se détendre sur Asgard. Sa magie avait échappé à son contrôle et une flèche enflammée détruisit sa cible, tout en mettant également le feu à plusieurs autres.

Désabusé, il était allé voir Althéa, Nathanaël l'avait informé qu'elle n'était pas encore sortie et qu'il pourrait la travailler s'il le souhaitait.

Peine perdue, sa nervosité s'était reflétée sur la jument hypersensible et il l'avait remise au box quinze minutes plus tard, la pauvre bête écumant d'anxiété.

Après lui avoir fait les soins, il s'était résigné à retourner au Château où il archiva une nouvelle caisse de la bibliothèque. Loki essayait de se faire une raison. Il avait parfaitement conscience que les paroles malheureuses de Jeanne n'était pas entièrement de sa faute mais elle l'avait terriblement blessé. Comment pourrait-il oublier ces mots ? Comment pourrait-il l'aborder sans la blesser en retour ?

Rongeant son frein pour ne pas avoir une explication avec son oméga, il avait cherché un exutoire à son irritation, quand une idée lui vint. Cela le calma mais son impatience prit le relais. Pour mettre son idée à exécution, le dieu devait attendre que l'obscurité ait étendu son voile.

La porte de la salle de veille se refermait sur les cousines.

- Assieds-toi. Tu ne crains rien, la lune ne se lèvera pas avant un petit moment, dit mollement Jeanne en indiquant une des chaises encadrant la table.

- Tu es sûre que tu es en état ? s'inquiéta Alicia.

Jeanne ne répondit pas, préférant regarder le soleil descendre doucement sur la forêt. Elles avaient de la chance d'avoir une fenêtre sur l'ouest.

- Si tu ne te sens ...

- Je t'ai promis d'être là alors je le suis là, maugréa-t-elle.

Alicia soupira dans son dos en se laissant tomber sur une des chaises.

- Il faudrait que tu arrêtes, s'agaça la blonde. Tu ne peux pas être partout à la fois et sauver tout le monde. Tu n'es PAS un Avengers.

Jeanne se retourna vivement, fusillant sa cousine du regard.

- Je ne cherche pas à sauver tout le monde, gronda-t-elle. Si je le faisais réellement Joyce ne serait pas mort.

- N'importe quoi ! J'ai lu les rapports, tu n'y es absolument pour rien. Il va falloir que ton deuil se fasse plus vite que pour ta mère.

L'aînée soupira à son tour et s'installa face à la cadette.

- Tu sais ce qu'elle représentait pour moi.

- Oui et tu ne t'en es toujours pas remis.

Jeanne fronça les sourcils, interloquée par ce que lui disait sa cousine.

- Arrête de raconter des conneries ! Je m'en suis remise. Ça va faire plus de vingt-cinq ans qu'elle nous a quitté.

Alicia la regarda d'un regard sévère, celui qu'arborait leur grand-mère quand elle n'était pas convaincue.

- Alors explique-moi pourquoi, il n'y a aucune photo d'elle dans tout l'appartement ?

Jeanne fut parcourue d'un frisson. En y repensant, elle avait toujours refusé de mettre une photo de sa mère malgré les propositions de Joyce et Thomas. Elle avait toujours trouvé un prétexte.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant