Le présent est à vivre

Chapitre 56 - Mo Neoc Ran.

Après une bonne douche et que le dieu ait refermé ses plaies à l'aide de sa magie, Jeanne profitait d'un bain bien mérité qui lui détendirent les muscles. Loki était assis en face d'elle, profitant lui aussi de ce moment de bien-être. Isabelle l'avait averti qu'elle s'occuperait des jumeaux pour le déjeuner.

Jeanne détaillait son alpha. Il avait l'air épuisé. Elle le voyait à ses traits quelques peu tirés. Elle l'appela et il lui répondit par une sorte de grondement incompréhensible. Il était étendu, les yeux fermés, les bras reposant sur les rebords de la baignoire et la tête en arrière, posée sur une serviette.

— J'ai fait un rêve bizarre, il y a environ deux nuits. J'ai rêvé que tu étais venu dans la chambre pendant que je dormais.

Elle sentit immédiatement le dieu se crisper avant qu'il ne se referme sur lui-même. Cette réaction répondit à sa question bien malgré lui.

— Loki, soupira-t-elle désabusée. Pourquoi ne veux-tu pas me dire que tu étais là ?

La réponse qu'elle reçut fut un nouveau grondement.

— Je te manquais ? demanda-t-elle innocemment.

— Absolument pas !

Jeanne gloussa devant la puérilité du dieu. Elle traversa le bassin et se glissa à califourchon sur ses genoux. Le dieu se redressa en sursaut avant de lui enlacer la taille de ses bras.

— Arrête de raconter des histoires, le sermonna-t-elle gentiment.

— Je ne raconte jamais d'histoires. Je conte en émerveillant mon auditoire, rétorqua-t-il en lui jetant une œillade narquoise.

Elle leva les yeux au ciel devant son arrogance. Ses doigts s'enroulèrent autour du cou de son alpha et firent quelques ronds sur la nuque tendu. Loki soupira d'aise très rapidement au grand plaisir de Jeanne. Il se laissa à nouveau aller dans le bain, complètement détendu et plutôt serein. Jeanne savait que les humeurs de son alpha étaient aussi changeantes qu'un cours d'eau. Elle ne voulait pas le contrarié, mais elle avait besoin qu'il comprenne qu'elle était présente dans le cas où il ressentirait l'envie de se confier.

— Je suis passée au chalet avant d'aller au centre, lui dit-elle comme si de rien n'était.

Le dieu entrouvrit un œil avant de le refermer quand la lycane ramena ses mains sur son visage pour lui faire subir le même sort que la nuque. En attendant une réaction qui ne venait pas, Jeanne continuait doucement son massage. C'était Joyce, le masseur de la famille, cet homme avait des doigts de fées, mais avec le lien, elle y arrivait plus aisément. Lorsqu'elle apposait ses doigts sur le dieu, elle voyait une sorte de carte de toutes les tensions qu'il avait accumulés. Son alpha semblait particulièrement apprécier aux petits soupirs de contentement qu'il laissait échapper.

— Depuis quand n'as-tu pas dormi ?

— Hum ! Je ne sais pas vraiment. Je n'ai pas besoin d'autant sommeil que toi.

— Loki, soupira-t-elle, je sais que tu n'as pas dormi là-bas. Le lit n'avait pas été défait et je ...

Il ouvrit subitement les yeux et redressa la tête. Jeanne leva les mains de son visage en étudiant le lien. Elle sentait l'incompréhension qui émanait du dieu.

— Pourquoi ? demanda-t-il froidement l'observant avec méfiance.

— Quoi pourquoi ?

— Pourquoi cherches-tu continuellement à prendre soin de moi ?

— Parce que c'est ce qu'on fait quand on tient à quelqu'un.