Le présent est à vivre

Chapitre 15 - Une Fin De Journée Compliquée 1/2

Le repas du midi fut tendu. Jeanne était à nouveau plongée dans sa mélancolie et son chagrin. Loki en voulait à William d'être intervenu mais il le remerciait aussi car il avait pu apprendre que Jeanne tenait à lui. Alors qu'il voulut s'asseoir à côté d'elle, le fils aîné se dépêcha de prendre la place. Il ne perdait rien pour attendre puisqu'un marché avait été conclu et il ne serait pas là ce soir. Le repas se déroula sans un mot de la part de Jeanne et Loki. Les jumeaux se chamaillaient à propos du meilleur héros qu'ils connaissaient et Thor n'était pas le dernier à faire part de son avis. Jeanne levait la tête de temps en temps et voyait le regard de Loki posé sur elle. Il lui souriait affectueusement, ce qui n'aidait pas Jeanne à résister. Elle le trouvait plein de contraste, il pouvait avoir des gestes tendres et des mots doux envers elle, puis la seconde d'après se comporter comme la pire des enflures. Loki sentait les regards lourds de sens de William mais il n'en n'avait cure.

Une fois le repas terminé, les enfants renvoyés à l'école, Jeanne avait une heure et demie avant sa réunion, elle en profita pour rattraper ses cinq jours de retard. Elle s'assit à son bureau et commença par trier ses mails. Loki se rapprochait et parcourait la bibliothèque près du bureau tout en la regardant travailler. Ne tenant plus, elle se retourna vers lui et lui envoya son regard le plus glacial, qui eut pour réponse un sourire narquois nullement impressionné.

- Ton père t'a donné un travail a effectué, je crois, lui balança-t-elle au visage.

Loki perdit son sourire et ses yeux s'assombrirent avant de retrouver leur clarté.

- Essaie autre chose, lui répondit-il.

- Loki, je dois travailler et tu as une lourde tâche à la bibliothèque, soupira-t-elle n'ayant pas la force de le combattre maintenant.

- J'irai à une seule condition, que tu me confirmes que tu tiendras ta part du marché ce soir, dit-il en se rapprochant de la lycan.

Il lui attrapa le menton pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens afin d'y déceler le moindre mensonge. Le dieu jouait le dominateur mais il craignait qu'elle refuse après ce qui s'était passé dans la sellerie. Il ne regrettait pas mais il avait peur de l'avoir éloigner de lui. Elle essaya de se dégager en vain.

- D'accord, murmura-t-elle en baissant les yeux, je n'ai qu'une seule parole.

La poitrine de Loki se gonfla d'une chaleur qu'il ne connaissait pas. Il sentit son inquiétude redescendre en flèche tout en ayant un sourire en coin. Il la relâcha avant de partir pour la bibliothèque. Jeanne, quant à elle, avait ressenti la vague d'apaisement à son contact mais surtout une angoisse grandissante qu'elle ne maitrisait plus sa relation avec le dieu.

Elle se replongea dans ses tâches administratives quand elle vit Loki débouler comme une balle dans l'appartement, s'agenouiller devant elle afin d'être à sa hauteur, de lui prendre la main et de la poser sur sa joue en lui murmurant un merci. Il embrassa sa paume et repartit aussi vite qu'il était venu. Ce qui fit glousser involontairement Jeanne devant ces deux attitudes diamétralement opposées. Elle avait remarqué son visage détendu et enfantin lors de cette fugace apparition.

- Tu vois, prononça gravement William qui apparut du coin donnant sur sa chambre.

Jeanne hurla de peur.

- Mais tu es encore là ?

- Oui, j'attends Thor pour l'emmener au centre d'entrainement, lui expliqua-t-il avant de reprendre fermement, tu ne peux pas accepter ça.

- Un marché est un marché, je ne peux pas rompre le peu de confiance que j'ai obtenu de lui.

- Mère ! Que dira Thomas ? lui reprocha-t-il.