Chapitre 77 - Le jour des foins.

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Lorsqu'il était sorti de la salle du trône après le choix de sa sentence et les conditions du roi, il avait immédiatement couru chez Jeanne. Celle-ci avait repris son apparence humaine et se trouvait dans les chambres des jumeaux, se débattant avec leurs linges pour préparer leurs valises.

Alors qu'elle allait poser une pile de T-shirts dans la valise de Théo, elle lui avait lancé un regard amer.

Vu que je ne suis qu'UNE femme, dois-je aussi préparé le petit linge de Môssieu ou serez-vous capable de préparer vos bagages tout seul ?

On se vouvoie à nouveau ? demanda-t-il, légèrement amusé.

Jeanne attrapa le tas de chaussettes de Théo avec brusquerie avant de les jeter dans la valise et se dirigea dans la chambre de Josh. Loki la suivi et s'appuya contre le chambranle de la porte qui séparait les deux pièces.

Vu votre comportement de tout à l'heure, je préfère.

Si vous le voulez, Votre Altesse.

Le dieu l'observa de longues minutes dans le silence alors qu'elle s'activait. Quand elle voulut commencer à s'occuper d'un tas de linge, Loki fit un petit geste et les vêtements se retrouvèrent parfaitement plier. Jeanne grogna en l'assassinant du regard. Il lui adressa un sourire charmeur en retour.

T'es chiant ! pesta-t-elle en posant les shorts et les pantalons de Josh dans la valise.

Donc tutoiement ! constata-t-il avec espièglerie.

Jeanne grogna une nouvelle fois et passa devant lui, frustrée qu'il retourne ses propres paroles. Il se mordit les lèvres pour ne pas rire mais récolta un regard en coin furibond.

Si je te dis que tu n'as pas besoin d'empaqueter mes affaires, est-ce que cela calmerait légèrement ta colère ?

Non !

Les émotions de Jeanne était un véritable sac de nœud que Loki n'arrivait pas à analyser.

Est-ce que tu es fâchée contre moi parce que je t'ai vengé ?

Jeanne s'était immobilisée en soupirant.

J'aurai dû me douter que tu allais faire quelque chose et je suis juste choqué que tu ne m'as rien dit au chalet. Je t'en veux un peu que tu n'es pas respecté le jugement de mon grand-père mais je suis aussi contente que tu lui as fait payer. Pour autant, je reste partagée. J'aurai dû en parler à l'époque quand c'est arrivé mais c'était tellement ... humiliant. Tu ignores à quel point, je me suis senti démunie sur le moment.

Min tid ulv, tu n'as pas besoin de te justifier, j'ai vu tous tes souvenirs de cette nuit.

Pourquoi son supplice semblait inachevé ? demanda-t-elle en changeant de sujet

À cause de toi !

Jeanne se tourna vers lui à moitié en colère, à moitié interrogative.

Je t'ai senti en danger et je t'ai rejoint.

Son visage exprimait parfaitement la surprise qui courait dans ses veines quand elle comprit. Il s'était doucement approché alors qu'elle reprenait sa tâche. D'un claquement de doigt, le dieu mis tous les vêtements dans les valises. Jeanne posa ses mains sur le lit, s'y appuyant de tout son poids. Elle lui sembla bien lasse subitement.

Dis-moi quand est-ce que tu pars, énonça-t-elle légèrement anxieuse. Il faut que je me prépare mentalement à notre séparation.

Il avait vu son oméga frémir alors qu'il n'était qu'à un pas de son dos.

Le présent est à vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant