Après une bonne marche, ils débouchèrent enfin dans une clairière donnant sur un étang. Jeanne fit avancer son cheval vers un espace à découvert proche de l'étendue d'eau. Elle retira le cerf du dos d'Albator et le déposa délicatement entre deux petits arbres. Elle demanda au dieu de lui apporter la corde qui se trouvait dans une des sacoches. Il la lui tendit et elle suspendit l'animal par les postérieurs. Loki la regardait sans réellement savoir quoi faire de ses doigts. Cela lui attira un petit sarcasme de Jeanne qui dessellait Albator, en réévitant le coup de dents et de postérieur. Elle déposa le matériel par terre et en sorti une petite casserole qu'elle déposa sous la tête du cerf avant de trancher d'un coup de griffe net la gorge. Elle ressentit la frayeur qui parcourut son alpha mais n'en comprit pas la raison.
— Ça va ? demanda-t-elle inquiète.
— Oui, oui, répondit-il d'un ton pas très assuré en regardant la main-patte de Jeanne.
— C'est moi qui te fais peur ?
— Pfff ! Bien sûr que non ! se reprit-il immédiatement.
Jeanne n'était pas dupe, elle le sermonna d'un « Loki » et d'un penchement de tête.
— D'accord, râla-t-il oubliant qu'il ne pouvait se cacher derrière ses faux-semblants. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point tu pouvais être dangereuse. Tu fais toujours tellement attention que je n'avais pas conscience de la puissance de ton ... armement naturel.
Elle descendit son regard sur ses griffes. Oui, elle était dangereuse et c'était une des raisons qui la forçait à repousser le dieu cette nuit. En laissant libre court à sa bestialité, elle pourrait tuer son alpha sans s'en apercevoir.
— Je suis désolé, Loki, pensa-t-elle d'un ton tout aussi mal assuré. Nous devrions ... préparer notre camp. Peux-tu aller chercher du bois et commencer à allumer le feu ? Tu te souviens ...
Les pensées de cette funeste journée lui paraissaient à la fois aussi lointaine que mille vies et pourtant cela faisait à peine un mois. Elle sentit la main de son alpha contre la sienne. Ce simple toucher lui apporta tout le réconfort dont elle avait besoin. Elle lui adressa un sourire de remerciement mais vu l'expression perplexe du dieu, c'était un échec cuisant.
— Je te souriais pour te dire merci, lui envoya-t-il en pensée.
— Moi qui pensais que tu voulais me dévorer, dit-il légèrement caustique. Je vais chercher le bois.
Il s'éloigna sans un mot de plus. Elle s'occupa de trouver des branches suffisamment grandes pour se construire un abri de fortune. Aucune pluie n'était annoncée mais elle détestait sentir le chien mouillé. En s'éloignant un peu, elle trouva un bouleau qui lui plaisait bien, grimpa dedans avec agilité et trancha les branches nécessaires d'un coup de patte expert. Elle regarda à nouveau ses griffes. Il avait raison, elle était naturellement dotée d'armes particulièrement dangereuses.
— Je croyais que tu étais un loup et non un singe, railla la voix de Loki.
Il la regardait les poings sur les hanches quelques mètres plus bas. Elle se laissa presque tomber ralentissant sa chute en s'agrippant au tronc. La réception se fit à quelques centimètres du dieu qui recula imperceptiblement, une légère frayeur parcourant ses veines.
— Alors Monsieur le Dieu de la Malice, on se moque et on n'assume pas ?
— Tu sais parfaitement que je n'assume presque jamais mes actes, pensa-t-il en haussant les sourcils, son sourire arrogant plaqué aux lèvres. Uniquement ceux qui m'arrangent.
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Le présent est à vivre
FanficAncien titre : L'Alpha : Loki Suite au Ragnarök Thor et Loki rejoignent Midgard. Mais ce dernier se retrouve en prison dans la base de Avengers. Quand une banale mortelle fait son apparition et le sort de là pour l'emmener, lui et son frère, à l'in...