Mai 3517
Les rendez-vous entre jeunes ont beau se faire principalement en extérieur, Taeko n'a pas hésité longtemps avant d'accepter que sa rencontre avec Nagako soit à ce qu'elle appelle son « atelier ». La voilà donc sur le pas de la porte indiquée, sans aucune trace de la lycéenne à la petite taille.
Elle se renfrogne sur le sujet, se grondant de décrire une personne sur sa taille, alors qu'elle n'est elle-même pas très grande. Mais sa taille a dû naturellement se caler sur celle de Kazue Hikawa, lors de leur combat en exercice.
Une voix métallique la fait sursauter, et le petit interphone qu'elle n'avait pas vu lui parle :
- Bonjour, Akada Taeko. Bienvenue.
La porte s'ouvre, et elle entre dans une pièce constituée d'un îlot central, et de machines longeant les murs. Sur l'un des établis, Nagako travaille, penchée sur son ordinateur. A première vue, il n'est même pas certain qu'elle soit au courant de sa présence. Ses appareils bien plus discrets que la dernière fois, et les cheveux dans un désordre sans nom, l'adolescente se retourne vers elle au même où Taeko tendait la main, voulant la prévenir de sa présence d'une pression sur l'épaule.
- Bonjour ! Désolée, j'étais dans ma bulle, et avec la musique... je ne t'ai pas entendue arriver !
Nagako semble bien plus à l'aise ici, et elle lui pointe ses appareils du doigt :
- Ces appareils ont été fabriqués pour me permettre d'entendre à un niveau sonore convenable. Sinon, j'entends tout et bien trop fort. Alors je ne me suis pas gênée pour en faire des écouteurs sans fil.
- Et ça t'empêche même d'entendre ta porte au bruit cauchemardesque ? s'étonne-t-elle en s'asseyant sur le tabouret proposé, à côté d'elle.
Devant elle, le sourire de la jeune fille s'étend.
- Encore heureux ! Mon programme peut couper le son à cent pour cent, mettre n'importe quel autre son à la place, moduler les fréquences que j'entends et éliminer les bruits jugés parasites. Dont celui monstrueux de cette porte. Il faut que je la fasse réparer. J'imagine, puisque tu es entrée, que tu as commencé à faire connaissance avec Aike, mon assistant informatique, poursuit-elle plus posément.
- Bonjour, enchanté, commente la voix robotique.
Le timbre est très similaire à celui d'un être humain, et le timbre est apaisant.
- C'est lui qui m'a accueillie, oui.
- Est-ce-que tu es satisfaite de son travail ?
- Oui, pourquoi ?
Nagako hausse les épaules.
- Pour savoir si je dois faire des modifications. Les programmes doivent savoir évoluer. Je voulais que tu sache que notre conversation sera enregistrée et transmise en notes. Tu en auras une copie. Et c'est Aike qui s'occupera de te l'envoyer, je voulais être sûre que tu étais d'accord avec ça.
Taeko hoche la tête en silence, et l'autre poursuit :
- Mais dis-moi tout, pourquoi as-tu voulu me rencontrer ?
- Qu'est ce que tu peux me dire son mon alter ? demande sobrement la métamorphe.
- Je t'ai dit tout ce que je sais pour le moment. Aike t'a analysée en entrant, je peux peut-être t'en dire plus avec les images, mais si ta question c'est, « Qu'est ce que tu sais sur mon alter, là maintenant ? », je ne sais rien. J'aimerais l'étudier, par contre, avec ta permission.
- Pour quoi faire ?
- Eh bien, déjà, ça te permettrait d'en savoir plus sur toi. Ensuite, j'en saurais moi-même plus sur ceux qui ont un alter comme le tien. Quelles utilisations, quels dangers, savoir s'il nécessite un équipement de confort adapté... Tu es plus petite que la dernière fois, remarque-t-elle.
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Métamorphe
Fiksi PenggemarCycle I, Livre II D'un côté, il y a Taeko, et de l'autre, Sera, visages de l'apprentissage héroïque semé d'embuches et au cruel point commun d'un alter aux conséquences désastreuses : la métamorphose. Parce qu'il peut être si dur d'être soi quand on...