Prologue

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          Je suis actuellement dans le train en direction de Paris. La ville de lamour. La ville de la mode. Mais aussi, la ville de l'histoire et des monuments.

Paris. Sérieusement, qui l'aurait cru ? Moi, Kaïlie, en plein moi de septembre qui largue tout. Au revoir le sud et la plage et bonjour le nord et la Seine.

J'observe les paysages qui défilent sous mes yeux à l'air nostalgique. Les montagnes se font bien moins nombreuses, sans compter la mer qui a déjà disparu. Une légère pression vient se nicher au milieu de mon estomac. Je n'arrive pas à croire que je l'ai fait.

Cette décision, qui va changer ma vie et pour toujours. Faire mon entrée dans Paris, pour favoriser mes chances d'intégrer la faculté de mes rêves l'année prochaine. Mais pour cela, j'ai dû quitté Mel, ma meilleure amie d'aussi loin que je me souvienne et l'une des personnes avec qui j'ai mes plus jolis souvenirs. Sans oublier Gabin, mon petit copain. Mon premier copain. J'ai pourtant 16 ans, mais je n'ai aucune honte à avouer que Gabin est ma première relation amoureuse. Mel a été la seule à ne jamais me juger, contrairement au reste des filles qui traînaient dans les couloirs de mon ancien lycée et qui m'avait collé l'étiquette de « coincée ». Oublions...Elles sont inintéressantes.

Mon téléphone qui vibre me fait sursauter et la main qui tenait mon menton retombe. Je manque de me cogner le front contre la vitre. Il s'agit d'un SMS de maman. Ah, maman. Ai-je besoin den dire plus ? La laisser derrière moi me brise littéralement le cœur. Nous n'avons jamais été séparées et nous avons toujours entretenue une relation inexplicable. Pleine de complicité et d'amour sincère. Je me trouve égoïste, mais maman n'a cessé de me répéter qu'il fallait que je vive pour moi. Quelque part, elle a raison, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir.

D'autant plus lorsque je prends conscience de la situation. Je m'apprête à vivre chez mon père, alors qu'il nous a trahis, maman et moi. Du jour au lendemain, il a fréquenté une femme. Cette femme. Rencontrée lors de l'un de ses nombreux voyages d'affaire, il a décidé par la suite d'habiter à ses côtés. À Paris, à l'opposé de maman et moi. Quand il a su que je rêvais d'intégrer une école parisienne, il a directement proposé l'idée de me ramener avec lui. « ça jouera en ta faveur sur Parcoursup. », me disait-il au moins de juin dernier.

Seulement, l'année prochaine, je souhaiterai avoir mon appartement, mon chez moi. Mais j'imagine déjà la réaction de mon père et quil me dise « - Pourquoi devrais-je te payer un loyer, alors que tu peux rester ici ». En soit il est vrai que ça n'aurait pas de sens, mais j'ai dû mal à me faire à l'idée que je vis définitivement ici, désormais, jusqu'à ce que j'ai mon propre salaire et donc, mon indépendance.

L'application m'indique que j'arrive dans deux heures. Nous sommes toujours en été, ce qui signifie qu'à dix-neuf heures trente, il fera encore jour. En fait, je crois même qu'au fond de moi, j'ai hâte de revoir mon paternel, malgré le fait que je lui en veuille beaucoup. Quant à sa femme, j'appréhende pas mal notre vie commune. Je l'ai rencontré pour la première fois cet été et bien qu'elle soit très aimable et serviable, penser à ce qu'elle nous a fait la rend dégoutante. Et c'est pareil du côté d'Angelo, le fils d'Isabelle. Il a l'air hautain et capricieux. Je n'ai passé pourtant qu'une après-midi en sa compagnie et j'ai vite ressenti sa méchanceté et sa malsanité.

Mais j'ai conscience que je vais devoir m'y faire et ne jamais cesser de fournir des efforts. Pour maman et pour mon avenir. Et puis, malgré certains faits déprimants, je suis tout de même excitée à l'idée de démarrer une nouvelle vie. Car peut-être qu'au fond, j'en ai besoin.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant