Love will save me

Chapitre 55

⚠️ Attention ce chapitre comporte la notion du viol et de suicide ⚠️

Kaïlie

Cela fait un moment que mon corps travers ce tunnel aux forte lumières claires. Je n'en vois pas le bout et j'appréhende l'avenir. Ou est-ce que mon âme est en train de se rendre ? C'est à peine que je me fais cette réflexion qu'une personne apparaît sous mes yeux. Surprise, j'ai d'abord un mouvement de recul, avant de l'inspecter en détail. Il ressemble à Jésus.

— Le paradis t'attend. Es-tu certaine de poursuivre ta route ?

Je m'apprête à dire « oui », lorsque j'entends des voix marmonner de tous les côtés. Je tente alors d'ouvrir les yeux et la scène à laquelle j'assistais disparaît en douceur.

J'ai tout juste le temps d'admirer le plafond, qu'une force se pose sur mon corps. J'incline légèrement le visage et je remarque qu'il s'agit de Zack. Alors, je n'ai pas réussi ? Ses pleurs bruyants me font si mal, d'autant plus lorsque je prends conscience qu'ils existent par ma faute. Si seulement cette fois m'avait pu être fatale. Pourquoi, quelqu'un tente de me garder en vie physiquement, alors que je suis morte de l'intérieur ? Je n'y trouve aucun intérêt. Laissez-moi mourir.

Et maintenant, je fais quoi ?

Zack est lourd et il me donne mal au ventre. Je suis toujours muette et j'essaie de lui faire comprendre que je veux qu'il s'en aille en bougeant légèrement.
Son visage se relève et c'est alors que mes yeux tombent sur les poches sous ses yeux. Il est rouge comme une tomate et a de tout petits yeux. Je sais. Il a énormément pleuré. À cause de moi.

Il ne fait rien de plus et se contente d'attendre, debout, à mon chevet, ses doigts sur les miens, comme s'il craignait que je lui échappe de nouveau.

Je crois bien qu'il ne sait pas par ou commencé et ça tombe bien, parce que moi non plus.

— Je t'interdis de recommencer, annonce-t-il d'un ton ferme, de longues minutes plus tard.

Je fixe toujours le même mur.

— Kaïlie, je te parle.

Il n'a jamais mâché ses mots. Certes et je m'y été habituée. Seulement, aujourd'hui, je n'ai pas la force de l'écouter m'engueuler.

— Dis quelque chose, chuchote-t-il.

Ses pleurs reviennent, tandis que je ne dis pas un mot. Ce n'est pas en me donnant des ordres qu'il me fera changer d'avis. En fait, j'ai toujours la même envie de mourir, dès lors que je me rappelle que je porte le bébé d'Angelo et quand j'imagine les atrocités qu'il a faites endurer à mon corps, la fois ou on a couché ensemble. Plutôt, la fois ou il s'est vidé les couilles en moi.

— Il m'a violé. Il m'a violé et j'ai son bébé dans mon ventre, déclaré-je en posant mon regard vide dans le sien.

Les traits de son visage se crispent et il ne cligne plus des yeux. Je n'ai rien d'autre à lui dire.

— Il m'a tué. Je n'ai plus la force de me battre. Je n'ai plus la force de vivre, ajouté-je avant de me tourner et de lui présenter mon dos. Maintenant, tu veux bien, j'aimerais dormir.

— Mais Kaïlie...

— Sors ! le coupé-je en criant.

Mais avant, il vient déposer ses lèvres sur mon crâne et serrer mes doigts d'une force qui me fait presque mal.

— N'oublie jamais que je t'aime plus que tout au monde et que je ne suis rien sans toi, susurre-t-il au creux de mon oreille.

Ses larmes viennent me chatouiller celle-ci. Puis, il s'en va enfin. S'il savait à quel point, je l'aime aussi. Je pensais que mon amour pour lui serait assez fort pour me maintenir en vie. En fait, il l'a toujours été, jusqu'à la nouvelle. Je ne veux voir personne et ne plus être dérangée.

J'inspecte la pièce d'où je suis, sans trop bouger et remarque que tout objet susceptible de me mettre en danger a été retiré. Je décide d'écrire un mot à Zack. Je m'empare alors d'un papier et d'un stylo, depuis la table de chevet.

Zack. Je n'ai plus envie de vivre. Tu n'as pas le droit de me retenir. Laisse-moi partir.

Écrire ce mot me déchire le cœur et j'ai beau songé à toutes les solutions possibles, rien ne me vient.

Et malheureusement, la présence de Zack ne me suffit plus.