FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte II 🌻: Chapitre 6 🐍

Si une seule journée dans une vie peut être désignée comme infernale, je crois qu'on peut lui attribuer le 4 octobre 1992. Entre cauchemar, dispute, accusation, désespoir et danger, ce fut un de ces jours où tout va mal jusqu'à la dernière minute.

Loki était resté figé quelques secondes, entendant son battement cardiaque s'intensifier au point d'égaler les hurlements stridents de l'alarme répétitive. Semblable à sa voix intérieure, le prince nordique percevait la mélodie comme un cri hystérique lui ordonnant de réagir en quatrième vitesse.

Noblesse pour sa part ne s'inquiétait de rien, habituée à ces exercices d'évacuation pathétiques qui permettaient surtout de rater des cours. Ce n'était clairement pas le bon moment ! D'ailleurs, elle n'esquissa aucun geste laissant croire qu'elle comptait sortir du bâtiment, préférant saisir l'opportunité de cette solitude impromptue pour discuter sérieusement de l'histoire d'Asgard.

Rapidement, toutefois, elle se rendit compte qu'il y avait un problème. Le monarque avait les yeux vides et son esprit paraissait absent. Il était presque raide et, petit un petit, une ombre naquit dans ses prunelles pour les obscurcir en totalité...

- Loki ? S'inquiéta la brune en fronçant les sourcils face à ce comportement anormal.

L'interpellation fit sortir l'homme de sa transe : il battit des cils et croisa le regard intrigué de sa partenaire, se demandant ce qu'ils faisaient toujours là. Sans laisser paraître une once de panique, il saisit simplement mais fermement le poignet de l'étudiante et prononça d'une voix froide :

- On sort.

Il se retourna brusquement et entraîna sa voisine, se mettant à trottiner sans pour autant courir, son objectif étant de ne pas affoler sa compagne inconsciente du drame qui était en train de se dérouler. Celle-ci le suivit sans opposer de résistance, quand même surprise par son attitude.

- Ce n'est pas très grave tu sais, notre conversation était plus importante je trouve, lui fit-elle remarquer alors qu'ils passaient une porte coupe-feu.

- On en discutera plus tard, répliqua le lycéen essayant d'aller plus vite.

- Vraiment, Loki, c'est stupide ! S'exclama-t-elle soudainement en voulant ralentir.

Mais cette légère rebuffade eut le don d'énerver le plus grand qui se stoppa pour faire face à sa camarade, les traits affreusement stricts.

- On va sortir, Noblesse, et tu ne vas poser aucune question ! Lui intima-t-il.

La concernée frémit. Le prince d'Asgard n'avait utilisé son prénom que cette fameuse journée dans les montagnes, lorsque leurs vies furent en péril... Soudain, l'alarme devint terriblement menaçante aux oreilles de la protagoniste. Son sang battait de plus en plus fort à ses tempes... Était-ce possible ? Devait-elle envisager le pire ?

- Loki... Murmura-t-elle d'une petite voix. C'est juste un entraînement, n'est-ce pas ?

Il la fixa plusieurs secondes.

- Bien sûr, finit-il par prononcer en reprenant sa route à la hâte.

Néanmoins, la dessinatrice n'était plus aussi sereine qu'au départ. Son visage était crispé, elle se rapprocha de son voisin, cherchant du réconfort et priant pour que son imagination lui joue des tours. Elle avait de plus en plus chaud à cause de l'adrénaline... Mais n'était-ce réellement que cela ? Elle voulut croire son ami.

Ne pas céder à la panique. Le mot d'ordre du héros. Il fallait être naturel pour ne pas que la campagnarde ne se doute de quelque chose bien que ce soit difficile.