FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte III 🌹: Chapitre 14 🐍

— Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Dit la brune d'une petite voix.

Tout semblait surréaliste. Elle se demanda s'il y avait une infime chance pour qu'elle se réveille le matin et que cette histoire ne soit qu'un mauvais rêve. Malheureusement, s'accrocher à ce mince espoir n'était pas une solution alors que son avenir était déjà plus qu'incertain.

Sa petite sœur haussa les épaules puis tourna la tête vers les fenêtres de la cuisine. Dans la pénombre de la campagne enneigée, on ne discernait rien à travers les carreaux. Seuls les cris des habitants résonnaient dans le noir, avec, à de rares occasions, la lueur macabre d'un coup de feu.

— J'en sais vraiment rien, mais si quelqu'un a déjà entendu parler de ton amitié avec Loki, je pense que tu ferais mieux de partir, argumenta la rousse. Midgard a l'air anti-royaliste.

Un frisson glaça la nuque de l'héroïne en songeant à une fuite en solitaire à travers les ténèbres de Jotunheim.

— Tu vas rester ici ? S'inquiéta-t-elle.

— Peut-être. Ça dépend de la façon dont vont tourner les choses.

Les sœurs entendirent du mouvement dans la petite maison et supposèrent que tout le monde devait être réveillé en plus d'être paniqué.

— On devrait s'habiller et préparer des affaires au cas où, murmura Noblesse.

Son interlocutrice acquiesça et elles se dépêchèrent de faire demi-tour pour remonter les marches en direction de leur chambre respective, arme toujours en main. Krysta paraissait occupée à calmer ses plus jeunes enfants, ce qui donna du répit à la protagoniste pour enfiler des vêtements et jeter le nécessaire de voyage dans un sac. Son cœur battait la chamade pendant que son cerveau analysait les conséquences de ses actions. C'était difficile de croire qu'elle devrait peut-être fuir sa propre résidence juste pour des querelles politiques.

Elle s'empara finalement de son portable qu'elle débrancha à la va-vite et l'alluma dans l'espoir de trouver du réconfort avec son compagnon. Hélas, elle déchanta en s'apercevant qu'il n'y avait plus aucun réseau. Elle ne pouvait ni l'appeler ni lui envoyer un message.

Décidément, elle était seule face aux ennuis !

— Noblesse ! Hurla sa mère à travers la demeure. Va-t'en d'ici ! C'est toi qui nous portes malheur !

Un sursaut d'adrénaline enflamma ses veines à l'entente de cette menace. La dessinatrice se sentit trembler mais refusa de montrer un signe de faiblesse, consciente que cela pourrait causer sa mort.

— T'es malade maman ! C'est ta fille que tu veux jeter dehors avec tous ces tarés ! S'écriait Hedda à son tour.

L'artiste se sentit touchée d'être pour une fois défendue par un membre de sa famille autre que son père. Elle ferma pourtant le sac à dos qu'elle avait rempli, sachant, malgré son désespoir, qu'il était l'heure de quitter les lieux.

— Reste en dehors de ça, Hedda ! Je sais ce que je dis ! Grondait la matriarche.

— Tu nous as tous menti sur papa pendant des années ! Tu nous as envoyées à Asgard alors qu'on risquait notre vie ! Et tu penses que je vais te faire confiance ? Que mettre Noblesse à la porte le premier jour de la guerre civile est un acte charitable ? S'outrait la rousse.

— C'est une nécessité !

— Non ! C'est monstrueux ! Tu sais quoi ? Je me barre aussi ! Je veux pas crever pour quelqu'un qui sacrifie ses gosses sans remords ! T'as aucune valeur !