FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte II 🌻: Chapitre 12 🐍

Noblesse, forte de sa nouvelle résolution, alla chercher son téléphone portable après s'être soignée sommairement. Il était tant d'avertir son compagnon de tout ce qui se passait et de lui prouver son importance. Ainsi, elle déverrouilla le mobile et chercha son numéro pour l'appeler directement. Elle oublia cependant de vérifier l'heure et le jour, ne prenant pas garde à savoir s'il était occupé.

Il décrocha très vite.

— Paysanne ? L'interrogea-t-il, une note d'inquiétude dans la voix.

Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle ne l'avait pas entendu. Trois semaines, cinq mois, trente ans ?

— Loki, chuchota-t-elle comme si elle prononçait le mot le plus sublime de sa langue natale.

Il y eut un léger silence au bout du combiné, comme si son camarade cherchait à savoir quoi dire. Un simple souffle aurait pu, semble-t-il, faire voler en éclat le peu d'assurance habitant le cœur meurtri de la protagoniste...

— Comment vas-tu ? S'enquit-il au final, évitant de prendre trop de risques.

Elle hésita.

— C'est compliqué... Mais je crois qu'il faut que je te parle. Maintenant.

— Aucun souci, lui assura l'autre. En revanche, tu permets deux secondes que je demande au prof de se taire ? J'entends mal à cause de ses cris.

— Attends, tu es en cours ? Réalise la jeune fille, paniquée. Oh non, je suis désolée !

— Difficile de ne pas l'être un jeudi matin à onze heures, ricana-il. Mais ce n'est pas grave, je vais m'occuper du prof et je reviens.

Avant qu'elle ne puisse dire quelque chose, son voisin coupa le son du téléphone et le posa sur la table. Il se leva pour faire face à l'instituteur furieux, en brossant sa veste d'un geste mesuré. Ses prunelles hivernales brûlaient d'une étincelle dévastatrice...

Loki avait pris soin de s'adoucir en public pour sa partenaire depuis le début de leur amitié. Une espèce de réflexe qu'il ne comprenait pas encore parfaitement. Néanmoins, les derniers événements l'avaient mis terriblement en colère et la longue absence de l'héroïne l'avait rendu encore plus susceptible. Il était temps de rappeler à tous ces sous-fifres que le prince d'Asgard ne s'était pas transformé en une inoffensive petite larve. Il allait remonter dans l'arène et se battre plus férocement qu'autrefois afin de remettre ses ennemis à leur place de serviteurs rampants.

— Monsieur Odinson, soyez sûr que votre comportement sera rapporté au directeur et que vous serez puni ! Braillai le professeur d'histoire en pointant d'un doigt rageur l'effronté.

Celui-ci s'avança vers l'adulte d'une démarche prédatrice. Son expression faciale jeta un froid dans toute la classe. Même M. Kurm perdit de son assurance.

— Dans ce cas, articula dangereusement l'élève, laissez-moi vous donner une bonne raison de porter plainte contre moi...

Un sourire arrogant tordit les lèvres du garçon aux cheveux ébènes lorsqu'il se retrouva devant l'instituteur.

— Rasseyez-vous. Tout de suite, lui ordonna ce dernier.

— J'ai peur que ce ne soit pas possible, répliqua l'autre. Cependant, je ne serais pas contre que vous quittiez cette salle au plus vite.

D'un signe de main, il intima à ses camarades de quitter eux-aussi les lieux. Ceux-ci commencèrent à ranger leurs affaires sous le regard ahuri de l'historien.