Noblesse avait l'impression de sentir son cœur déchirer sa poitrine. Ses yeux brûlaient tellement que sa vue devenait trouble. Elle serra Loki aussi fort qu'elle le put, voulant le protéger de tous ces yeux cruels braqués sur lui, et tenta de lui transmettre la force de son amitié.
— Tu n'es pas un monstre ! S'entendit-elle crier péniblement.
Les bras du garçon passèrent sur sa taille et son front se posa contre son épaule dans un aveu silencieux de faiblesse. C'était une preuve de mal-être extrême de la part du garçon et cela brisa d'autant plus le cœur de la jeune fille.
Leurs corps s'épousaient mutuellement et parurent flamber à l'unisson comme s'ils étaient faits pour ne jamais se quitter et lorsqu'un policier posa la main sur l'adolescente pour l'arracher à son étreinte, elle vit une flamme de fureur consumer les prunelles de son compagnon.
— Ne la touchez pas ! Vociféra-t-il en affirmant sa prise.
Mais on leur attrapait les bras et les tirait par les épaules pour briser leur union.
— Loki ! Appela-t-elle désespérément alors qu'on les séparait de force.
Les spectateurs se moquaient d'eux, savourant leur chute tandis qu'ils luttaient avec hargne pour rester soudés. Les gestes devinrent brusques, violents, pendant que leurs mains se cherchaient à nouveau pour ne serrer plus que du vide. Au fond, ils surent que leur résistance était vaine...
La dessinatrice tomba à genoux sur le sol, voyant à travers ses larmes les forces de l'ordre passer les menottes à son ami qui se débattait comme un lion.
— Il est innocent ! Ne lui faites pas de mal ! Cria-t-elle encore tandis qu'on lui tordait le poignet dans le dos.
Les pompiers avaient déjà secouru Pétunia. Il ne restait plus qu'eux sur scène, piégés sous les regards humiliants de leurs camarades victorieux.
— Laissez-le... S'il vous plaît...
Sa voix n'était à présent qu'un murmure sans espoir. Loki cessa de se débattre pour laisser les hommes en uniforme le traîner jusqu'à leur voiture plus loin, et son dernier regard fut pour sa partenaire, maintenue à terre, dont il voyait les lèvres bouger sans percevoir la moindre parole. Dans son malheur, la seule chose qui pouvait un tant soit peut le réconforter était de savoir que Noblesse n'était pas condamnable.
Lorsqu'il se retrouva assis à l'arrière du véhicule de police, menotté, il se demanda depuis quand il se préparait à ce fameux jour. Celui où on viendrait l'arrêter pour l'amener au commissariat le plus proche avant de l'envoyer au tribunal. Il a toujours su, pour être honnête, que ça arriverait. Il se demandait cependant dans quel état d'esprit il serait le moment venu... Se sentirait-il démuni ? Terrifié ? Furieux ? Paradoxalement, quand la voiture démarre et qu'il s'éloigne, il se met à rire.
Jamais, pourtant, on eût entendu un éclat de rire aussi douloureux...
Krysta ne peut pas comprendre lorsque son aînée rentre chez elle sans dire bonsoir, s'enfuyant en sanglots à l'étage. C'était la fin du dernier jour d'école, pourquoi serait-elle malheureuse ? Elle s'énerva contre sa fille en lui reprochant sa grossièreté mais fut répondue par un claquement de porte sans équivoque. Noblesse ne fit aucun effort de communication et ne descendit pas non plus pour faire à manger ou se nourrir. On ne la vit pas jusqu'à dimanche. Ce matin-là, elle sortit de la chambre habillée aussi bien que possible, et descendit au rez-de-chaussée, prête à partir au tribunal. Thor l'avait gardée informée de l'évolution des choses par téléphone et ils s'étaient arrangés pour faire du covoiturage jusqu'à la ville du procès.
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FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~
FanfictionDes disparitions inquiétantes, un coupable trop parfait, des meurtres en demi-teinte, ou encore la domination d'un certain "prince Loki"... Bienvenue au lycée Asgard ! Noblesse, une paysanne au prénom ironique, décide de mener sa propre enquête, per...