FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte II 🌻: Chapitre 17 🐍

La première chose qui traversa l'esprit de l'adolescente fut que son partenaire s'était fait agresser. La seconde qu'il l'avait tenue à l'écart. La troisième : pourquoi ? Soit Loki ne l'estimait pas assez pour tout lui dire, ce qui paraissait absurde vue la situation dans laquelle ils se trouvaient actuellement, soit il la protégeait en la tenant à distance.

Noblesse désirait du plus profond de son cœur que ce soit la seconde option.

Alors que Sleipnir continuait sa route, inconscient du dilemme qui se jouait sur son dos, la brune hésita à questionner son compagnon. Était-ce le moment propice ? Se mettrait-il en colère ? Ou prétexterait-il une chute ridicule ? Mal à l'aise, la protagoniste s'interrogea. Le problème est que, si elle ne demandait pas maintenant, il était fort à parier qu'elle n'oserait plus jamais aborder le sujet !

- Loki...

Son ton fut un peu trop bas pour paraître assuré.

Le garçon qui tenait les rênes avec élégance haussa un sourcil invisible aux yeux de la dessinatrice. Il devina sans soucis que cette voix n'augurait rien de bon, néanmoins, il garda fière allure :

- Oui ?

Il obtint une réponse brève mais significative :

- Tu es blessé, murmura la jeune fille dont le souffle glissa directement dans son oreille.

Le prince d'Asgard resta impassible, conscient qu'une crispation maladroite le trahirait. Il se mit donc à réfléchir à toute vitesse pour trouver un échappatoire. Dire "en fait, je suis entré par effraction chez Pétunia la nuit dernière pour trouver des preuves qui pourraient l'incriminer, mais Sören, à qui tu fais confiance, a tenté de me tuer avec une arme à feu, et moi, que tu crois connaître, je suis allé là-bas avec un agent du SSJ qui ne m'a pas vraiment enlevé (mais la première fois il l'a vraiment fait, mais ça aussi, c'est un secret), et non seulement on a failli tout foirer mais en plus j'ai aidé Morbius à mettre Sören dans son coffre (ah oui, parce qu'il lui a tiré dessus), et à l'heure qu'il est, peut-être est-il mort et je suis complice d'un meurtre, mais je n'ai aucune certitude." semblait inenvisageable.

- Une longue histoire, se contenta-t-il de répondre.

- Je n'ai pas le droit d'être au courant ? S'inquiéta la jeune fille qui ne voulait pas que des mystères mettent une distance entre eux.

- Je ne veux pas que tu te retrouves dans une situation encore pire que celle actuelle, la rectifia-t-il.

- Ce n'est pas juste de me dire ça, répliqua l'interne irritée. J'ai toujours été d'accord pour me retrouver avec toi dans cette galère et je ne vois pas pourquoi je changerais d'avis. Je sais que je risque ma vie. On le sait tous les deux. Et dois-je te rappeler que quand je t'ai fait ce coup à propos de la menace que j'avais reçue, tu t'es énervé en mettant en doute ma confiance ?

Le cavalier garda le silence, conscient qu'il était injuste mais refusant de reconnaître ses torts à haute voix.

- Tu peux te taire, concéda son interlocutrice en ne le voyant pas s'expliquer. Tu as le droit de ne pas me mettre dans la confidence et je n'irai pas te blâmer... Mais tu sais que des malentendus risquent de se produire, qu'un jour, on pourrait se déchirer en croyant des sottises tout ça parce que tu as eu peur de...

Le cheval s'arrêta brusquement.

- Je n'ai pas peur, Noblesse.

Le ton du monarque était sans retour, et soudain, il passa sa jambe gauche par-dessus la monture pour pouvoir se retourner. Une fois à califourchon face à face à sa coéquipière, il croisa son regard légèrement perdu. L'adolescente rougit malgré elle en sentant son compagnon si proche. Il faut dire qu'ils étaient presque l'un contre l'autre, à tel point que la midgardienne avait dû se pencher un peu en arrière pour éviter que leurs nez ne s'entrechoquent ! C'est fou de se dire qu'il ne lui aurait fallu qu'un infime mouvement, à la limite de l'imperceptible, pour l'embrasser.