mar. 09/01 : recherche colocataire

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salutations distinguées.

comme hier et probablement le reste de la semaine, rien de spécial ne m'est arrivé aujourd'hui... sauf que j'ai peut-être trouvé un nouveau logement !!!!!

Lisa et moi avons pu dormir une heure de plus ce matin car notre journée de cours commençait à dix heures, nous avons fini vers quinze heures mais sommes allées faire le plein de provisions car nos placards et frigo commençaient à se vider peu à peu.

ce midi, j'ai mangé en tête à tête avec ma meilleure amie. Thomas mange habituellement avec nous mais ma future ex-colocataire et moi avons dû parler de notre appartement. je m'explique.

nous avons emménagé ensemble il y a maintenant trois ans dans ce petit appartement à dix minutes de l'université, seulement la propriétaire voudrait le récupérer et rapidement, en plus de tout. elle veut que l'on rende l'appart pour le premier février, donc dans très peu de temps.

« la proprio m'a appelée ce matin, quand j'étais en cours. » m'a annoncé Lisa.« elle m'a laissé un message vocal comme quoi plus vite on partait, mieux ça serait pour elle. » 

j'ai froncé les sourcils. elle nous met à la porte et nous demande de nous dépêcher, en plus de tout ? surtout que nous allons quand même devoir payer le loyer de janvier. c'est dégueulasse.

« super. » ai-je soupiré. « elle se met pas à nos places, franchement. comment on va faire, alors ? »

ma meilleure amie m'a regardé d'un air insistant et là, j'ai compris. j'ai réalisé qu'elle allait vivre chez Thomas et que j'allais devoir me démerder seule. putain, j'aurais dû m'en douter.

« ah, bon. comment je vais faire, alors. » ai-je rectifié, déçue d'apprendre qu'elle me lâchait.

« Meg, je ne vais pas te laisser seule non plus ! je vais t'aider à trouver quelque chose, t'inquiète. il y a sûrement des gens qui recherchent des colocataires. »  

c'est vrai que je n'avais pas pensé à cette solution. si c'est seulement l'affaire de quelques mois, pourquoi pas... je ne sais pas si je resterais sur Los Angeles après avoir obtenu mon diplôme, de toute façon.

après avoir fini notre déjeuner, elle et moi sommes allées aux différents panneaux d'affichage du campus pour regarder les petites annonces... mais en vain. il y avait des propositions de baby-sitting, de garde d'animaux et de femme de ménage mais apparemment, personne ne cherchait de colocataire. je pensais vraiment que j'allais finir à la rue, sérieux.

c'est lorsque je suis sortie seule de l'enceinte de l'université et que je me suis rappelée qu'il y avait, ici aussi, un panneau d'affichage que j'ai repris espoir. j'ai parcouru les différents papiers accrochés et l'un d'entre eux a attiré mon attention :

"recherche un/une colocataire, maison située dans la Malcolm Avenue."

l'annonce était très briève mais suffisamment convaincante pour que je la prenne en photo. personne n'avait déchiré le bas de la feuille où étaient inscrits le numéro de téléphone à appeler, peut-être parce que l'annonce était fraîchement accrochée. j'ai fait un petit tour sur Google Maps pour regarder où se situait cette avenue par rapport à l'université : c'est à quelques minutes en voiture mais une vingtaine à pied, ce qui est parfait.

je me demande simplement qui peut bien chercher un coloc, même si je ne connais pas grand monde ici. espérons que ce ne soit pas des gens lourds, parce que je ne suis plus très sociable. mais bon, comme je l'ai dis, c'est juste histoire d'y vivre quatre ou cinq mois. c'est pas grand-chose, je devrais survivre.

pour m'assurer que j'étais la première à voir l'annonce, j'ai composé le numéro et j'ai appelé sans réfléchir.
oui, je me demande comment j'ai fait ça de moi-même. je déteste les échanges téléphoniques avec n'importe qui de mon entourage, alors pour un inconnu...

« allô ? » a répondu la voix de l'autre côté du fil trop rapidement.

« bonjour. euh, j'appelle pour votre annonce au sujet de la maison. enfin, vous recherchez un colocataire... c'est bien ça ? »

j'avoue que j'avais un peu paniqué. je ne savais pas quoi dire et comme je n'étais pas sûre de moi, je passais pour une conne. encore une fois.

« oui oui, c'est exact. » a-t-il rit en m'entendant douter. c'était une voix charmante, c'était un homme qui me parlait. « si ça te convient, je te propose que nous t'emmenions visiter un jour, après les cours.
- ça me va, mais est-ce qu'on pourrait faire ça rapidement ? je vous expliquerai pourquoi plus tard.
- mon dieu, s'il te plaît, tutoie-moi. on doit avoir le même âge, tu sais... »

j'ai soupiré. je dois vraiment sortir plus de chez moi et devenir à l'aise avec des inconnus. je suis plus crispée que... je ne sais pas quoi. je ne peux pas faire autrement.

« si on se donne rendez-vous demain à seize heures, près du bâtiment d'art, ça te convient ? » a-t-il repris.

« d'accord, ça me va. quel est ton prénom, au passage ?
- Jack, Jack Gilinsky. »

ce nom me disait vaguement quelque chose, mais impossible de me souvenir. Lisa ou Thomas doivent sûrement connaître, ils sont amis avec une bonne partie des étudiants.

« je suis Megan Forth, enchantée. » me suis-je poliment présentée.

« très bien, Megan. à demain, dans ce cas ! passe une bonne soirée. »

j'ai souri à sa formule de politesse et ai raccroché. yes, j'ai peut-être trouvé un appartement ! c'est une plutôt bonne nouvelle, ça.

lorsque Lisa est arrivée à la voiture, une dizaine de minutes après que j'y sois arrivée, je lui ai annoncé ce qu'il venait de se passer et elle semblait vraiment heureuse pour moi. je lui ai demandé si elle connaissait ce garçon et elle m'a dit que "oui, évidemment : c'est un grand joueur de basket ! qui ne connaît pas Jack Gilinsky ?"

ensuite, elle m'a dit que si jamais je n'avais pas de solution, je pouvais demander à Lucas d'aller vivre chez lui.

bah oui, bien sûr, j'allais le dire. et puis quoi encore. ça s'appelle 'se jeter dans la gueule du loup'. si je fais ça, je disparais de la Terre en quelques semaines.

bref, voilà ma journée. je dois donc rencontrer ce fameux Jack demain, une heure après la fin de mon dernier cours, ce qui me permettra de bosser avant de visiter l'appart. timing parfait.

je viens de travailler pendant deux heures non-stop et je suis fatiguée. écrire me détend et j'aime bien cette sensation de légèreté qui me prend après m'être confiée ici. c'est cool.

bonne nuit, journal. prions pour que l'appartement soit bien et que je puisse y emménager bientôt, juste histoire de soulager ma conscience !

(écrit le neuf janvier vers vingt-deux heures, installée à mon bureau dans ma chambre en ayant le cerveau en surchauffe dû à la lourde session de travail que je viens de finir)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant