lun. 27/08 : au revoir LA

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coucou,

ça y est, moi ça va mieux. je t'écris depuis l'avion : nous avons décollé il y a à peu près une heure (vers 8p.m.) et devrions arriver à new york dans 5h (5a.m. heure locale). l'arrivée là-bas sera tard dans la soirée/tôt dans la matinée, mais maman m'attendra à l'aéroport car elle arrive d'un vol une heure avant moi.

hier soir après t'avoir écrit mes petites histoires, comme je l'avais prévu, je suis retournée m'allonger sur le canapé, mes écouteurs dans les oreilles pour essayer de calmer mes pensées qui se bousculaient dans mon esprit. au final, ça n'a rien arrangé du tout et j'ai pleuré pendant longtemps... enfin, jusqu'au moment où j'ai senti une main se poser sur mon épaule. c'était Gilinsky. en temps normal, je pense que mon premier réflexe aurait été de l'engueuler car je lui avais demandé de ne pas rentrer et de ne pas se soucier de moi et de profiter de ses amis à la place. mais il était quand même rentré pour moi. et j'étais tellement perdue dans mes pensées que je devais en parler. les premiers mots que je lui ai dit étaient :

« je ne peux pas parler de ce que j'ai vécu avec Lucas à ma mère. ça va la détruire. »

il s'est accroupi puis assis pour être au plus près de moi. « plus tu attendras avant de leur en parler, plus elle s'en voudra. elle pensera qu'elle n'a pas été assez présente pour toi à ce moment-là...
- tu penses que j'aurais dû leur en parler avant, alors ? » ai-je demandé d'une petite voix.

« non, car je pense que tu n'étais pas encore prête. là, je crois que ça y est. tu as fait d'énormes progrès déjà...
- je ne sais pas, j'étais bien prête à le dire à Lisa et Tom...
- c'est... c'est différent. tes meilleurs amis devaient être rapidement mis au courant car ils te côtoient tous les jours et connaissait Lucas aussi. ils devaient savoir pour éventuellement te protéger de lui, surtout dans les circonstances de votre... vos derniers échanges. tes parents... c'est différent. déjà par la distance entre vous, quoi. »

et à ce moment, j'ai commencé à repenser à ce que mon papa m'a dit. que je donnais pas de nouvelles, que je ne venais pas assez les voir (en gros). j'ai culpabilisé encore plus.

« ils vont me détester... » ai-je bredouillé en pleurant de plus belle.

G, par réflexe, a directement commencé à me caresser doucement les cheveux. il fait ça dès que je ne me sens pas bien, et il sait que ça marche. alors il le fait à chaque fois.

« ils ne peuvent pas te détester. ce n'est pas de ta faute. » m'a-t-il rappelé. « ce ne sera jamais de ta faute, tu m'entends ? tu n'y peux rien, tu étais prise au piège. et s'ils ne peuvent pas comprendre ça... m'enfin, ça m'étonnerait qu'ils ne comprennent pas. ils ont l'air super, tes parents. »

j'ai hoché la tête pour approuver ce qu'il avait dit. je lui ai évidemment déjà parlé de mes parents, de qui ils sont en tant que personnes etc. bien que je m'entende très bien avec les deux, j'ai vraiment une relation particulière avec ma mère : en fait, en toute modestie, je suis un peu comme la prunelle de ses yeux. pareil pour mon père, mais lui a un deuxième enfant, mon demi-frère Michael et même si ma maman le considère aussi un peu comme son fils, je suis son seul enfant, et donc c'est pas pareil. je m'entends parfaitement avec elle, c'est un peu une de mes meilleures amies aussi. je l'aime plus que tout. et c'est pour ça que je crains de lui faire de la peine. je sais pas... je sais pas comment elle va prendre la nouvelle.

G a été aux petits oignons le reste de la soirée. nous avons commandé à manger, on a regardé quelques épisodes d'une de nos sitcoms préférées (new girl. j'adore) puis pendant que G jouait aux jeux vidéos en ligne avec Nate je crois, j'ai commencé à faire ma valise, puis je me suis mise au lit dans sa chambre. il m'a rejoint peu de temps après et on s'est endormis enlacés, lui allongé derrière moi et son bras autour de ma taille. ce matin, on était encore dans cette position quand je me suis réveillée. trop mimi...

Johnson s'est empressé de me faire un gros câlin quand je suis arrivée dans la cuisine en me levant. je l'avais beaucoup inquiété hier avec mon appel, apparemment. j'ai pris mon petit-déjeuner, j'ai écrit à mes deux meilleurs amis sur notre groupe à trois pour leur annoncer que je partais en fin de journée. résultat : ils sont arrivés à la maison à peine une heure plus tard. ils m'ont "aidé" (c'est un grand mot) à faire ma valise, puis on a papoté et fait des jeux de société tous les quatre avec G (J étant au travail, comme d'hab). la pauvre Lisa, à à peine plus d'un mois de grossesse commence à se sentir malade par moment... ça doit pas être rigolo. c'est notamment pour ça qu'on est restés à la maison aujourd'hui, au cas où ça n'irait pas pour elle.

enfin, (après de longs au revoir avec Médi....) Jack m'a emmené à l'aéroport. nous y étions aux alentours de 5p.m.. il est resté avec moi jusqu'au moment où je devais passer les contrôles de sécurité pour ne pas louper mon vol. c'était bizarre quand on s'est dit au revoir. ça fait huit mois qu'on vit ensemble, qu'on se voit tous les jours... donc hormis le fait que nous sortions maintenant ensemble, ça fait très longtemps que je n'ai pas passé de journées sans le voir au moins une fois. je sais qu'il est toujours là ou pas loin, quoi. mais quand je serai à la maison à New York...

« tu n'as rien oublié ? » m'a-t-il dit en attrapant mes mains. « tu as bien ton passeport, tout ce qu'il te faut comme affaires, trousse de toilette et tout ?
- oui, tout est bon. de toute façon, je leur ai déjà donné ma valise, donc c'est trop tard. » ai-je commenté, un petit sourire narquois sur le visage.

lui aussi m'a souri. « c'est vrai. en tout cas ne t'en fais pas, je surveille la maison pendant ton absence. Médi va être traitée comme une reine, c'est promis.
- j'espère... »

un peu nerveusement, j'ai commencé à entrelacer nos doigts sans oser le regarder dans les yeux.

« tu sais... tu vas me manquer, quand même. » ai-je dit tout bas, timidement.

« toi aussi ma belle. ça va faire bizarre sans toi. »

j'ai haussé les épaules, incapable de trop croire ce qu'il me disait. j'ai eu une petite baisse de confiance en moi, à ce moment. je trouvais plus intéressant de regarder nos pieds que son joli visage qui va pourtant me manquer. pour remédier à cela, il a détaché nos mains et m'a fait relever la tête en soulevant doucement mon menton de ses doigts.

« tu me reviens vite, hein ? »

j'ai hoché la tête. « c'est promis. »

après ça, on s'est fait un très gros câlin durant lequel il déposait plein de petits bisous sur mon crâne. puis on s'est embrassé une fois, deux fois, trois fois. mais je devais partir. alors il m'a aidé à prendre toutes mes affaires puis je suis partie.

en ce moment présent, je quitte la coloc et mes meilleurs amis pour passer un séjour chez mes parents dont je n'ai aucune idée de l'humeur dans laquelle ils sont. je ne sais pas si mon père a avoué à ma mère qu'il m'a "forcée" à venir les voir, elle qui ne tolérerait jamais qu'il ne me force à quoi que ce soit. j'espère juste que je vais passer de bons moments malgré tout...

je te tiens au courant de tout, de toute façon. je pense que ça va être... mouvementé.

à plus ♥

(écrit le vingt-sept vers 9p.m..... enfin... il n'y a plus vraiment d'horaire sur un vol entre deux endroits qui ne sont pas sur le même fuseau horaire)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant