dim. 7/01 : netflix and chill avec Médi

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cher journal,

en fait, je n'ai toujours aucune idée de comment commencer une nouvelle page. je n'aurais qu'à improviser à chaque fois.

j'ai donc passé la nuit dans la baignoire. je n'allais pas dormir avec l'homme qui venait de me violer... m'enfin, j'avais vraiment le dos en vrac en me réveillant, ce matin.

je suis sortie de la salle de bain aux alentours de dix heures après avoir tué le temps en nettoyant la pièce de fond en comble, je souhaitais simplement aller remplir les gamelles de mon bébé chat mais bien évidemment, Lucas a débarqué au même moment que moi. il s'avançait en ma direction pendant que je reculais, ne voulant pas sentir son toucher.

« où étais-tu, princesse ? je me suis inquiété en voyant ta place vide... » demandait-il en tendant ses bras pour attraper mes hanches.

s'il n'était pas violent, je pourrais avoir être amoureuse de lui. j'avais des sentiments au début de notre relation mais ils se sont peu à peu évaporés, un peu plus à chaque fois qu'il levait la main sur moi.

« ne me touche pas. » lui ai-je ordonné je en continuant de reculer.

« mais... pourquoi ? »

il m'a regardé d'un air perdu et c'est là que j'ai compris. il avait une nouvelle fois tout oublié, ce qui était le cas environ une fois sur deux. il est principalement violent lorsqu'il est bourré et la mémoire ne lui revient pas tout le temps. c'est vraiment dégueulasse parce que moi, de mon côté, je m'en souviendrai toute ma vie.

« pars. »

pour une fois depuis longtemps, il m'a obéi. il faut croire que les rôles s'échangent selon la position du soleil.

soit. je suis allée faire ce que j'avais à faire dans la cuisine, c'est-à-dire remplir les gamelles de Méditerranée et me préparer un bon thé à la camomille. le temps qu'il refroidisse, je suis allée défaire mon lit et aérer ma chambre. hors de question que je dorme ici sans avoir changé les draps. en plus, il y a une tâche de sang. il faut que je pense à mettre du détachant avant de le mettre à la lessive pour ne pas alerter Lisa.

après avoir fait mon ménage je suis retournée chercher ma tasse, mon ordinateur sous le bras et mon chachat d'amour sur les talons pour m'installer sur le canapé et commencer une nouvelle série. j'étais trop bien installée, emmitouflée sous mon plaid préféré, à me détendre avec mon bébé. que demander de plus ?

ma bonne humeur est bien vite repartie quand Lisa est rentrée, vers treize heures, en me demandant comment s'était passée notre soirée en amoureux. elle m'a demandé si j'avais eu mon cadeau, je lui ai répondu que oui en lui racontant qu'il avait été super avec moi.

j'en ai marre de lui mentir et de m'inventer une vie. je suis fatiguée de ça. bien sûr que j'ai de la chance de vivre à Los Angeles avec ma meilleure amie, d'avoir des parents suffisamment aisés pour me financer des études exorbitantes... mais Lucas est en train de me détruire à petit feu et il reste peu de temps avant que je pète un plomb. j'ai quelques envies d'en finir, parfois.

m'enfin.

je suis restée affalée sur le canapé pendant de longues heures qui sont passées comme des minutes. Méditerranée ne m'a pas quittée une seule fois et c'est décidé, je vais me marier avec elle. je sais que je compte au moins pour mon chat, c'est déjà pas mal. je ne demande pas grand-chose de plus.

à dix-neuf heures, ma meilleure amie et moi sommes allées à la salle de sport pour notre session du dimanche. nous avons un programme et une alimentation stricts : aujourd'hui, nos jambes sont les victimes des machines de la salle. nous avons travaillé quadriceps, ischio-jambiers, mollets et fessiers pendant une bonne heure avant de rentrer chez nous. j'ai relu mes cours afin de me remettre dans le bain pendant que Lisa se douchait, elle a préparé le dîner pendant que je me lavais, nous avons mangé en discutant brièvement.

et enfin me voilà, au moment-même où j'écris. je suis assise dans mon lit, la couette réchauffant mes jambes endolories, prête à dormir pour ne pas être trop fatiguée demain matin. il n'est que vingt-et-une heures trente, je sais, mais j'ai besoin de dormir longtemps pour être en pleine forme.... d'autant plus que je n'ai dormi que deux heures la nuit dernière.

tiens, Médi vient de s'installer à mes côtés. c'est le signal pour me dire que c'est l'heure de dormir et qu'elle est fatiguée. c'est pas comme si elle avait dormi toute la journée. mon dieu, je veux être un chat.

bonne nuit, journal. j'ai l'impression d'être ridicule en écrivant ça, mais soit. une habitude à prendre, je pense.

(écrit le sept janvier à vingt-et-une heures trente, dans mon lit tout propre pendant que Méditerranée ronronne sous mes caresses)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant