jeu. 29/03 : jour j

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bonjour,

ça y est, c'est fait. c'était une très longue et rude journée mais ça y est, c'est terminé. n'en parlons plus (ou presque. après la page d'aujourd'hui, quoi)

en fin de compte, Thomas m'a proposé de dormir avec lui hier soir. j'avoue qu'il n'a pas eu besoin de me le demander deux fois : j'ai accepté sans hésitation. j'étais un peu trop chamboulée pour dormir seule, aussi bien mentalement que physiquement. j'ai eu du mal à m'endormir, mais je me suis rendu compte que je dormais lorsque Lisa est rentrée au beau milieu de la nuit. je gardais les yeux fermés malgré ça, n'ayant pas la force de répondre à ses éventuelles questions. dans ce cas, après s'être mise en pyjama, elle s'est tout naturellement glissée sous les draps entre son petit-ami et moi.

ce matin, les deux se sont réveillés pour être partir en cours. sachant pertinemment que je n'y allais pas aujourd'hui (je devais y aller de base et faire l'avortement après la fac, mais j'étais bien trop anxieuse pour me concentrer sur mes cours), je suis restée dans le lit pendant qu'ils se préparaient... puis ils sont venus me réveiller, quand même. ils allaient pas partir en me laissant leur baraque !

« chouchou, tu te lèves ? » me demande ma meilleure amie. « il faut aller en cours... Tom nous y conduit, en plus ! ça n'arrive pas tous les jours, crois-moi. »

j'ai soupiré, me suis redressée en me frottant les yeux. Lisa était assise auprès de moi, un petit sourire aux lèvres, tandis que Thomas s'habillait dos à nous.

« je n'y vais pas aujourd'hui, partez sans moi. » ai-je finalement avoué.

Lisa croyait au début que je plaisantais, ou bien que je disais parce que je n'avais pas assez dormi (ce qui m'arrive souvent).

« allez, ça va passer vite... tu finis tôt, en plus ! » m'encourageait-elle en me frottant le bras.

j'ai secoué la tête. « non, pour de vrai. je... je ne suis pas très bien. »

ma meilleure amie a alors vite compris que j'étais sérieuse. « oh... tu veux que je reste avec toi ? je peux si tu as besoin !
- t'es mignonne merci, mais je vais juste rentrer. Johnson ne travaille pas aujourd'hui et sera avec moi de toute façon. »

toujours un peu inquiète car ma réponse n'était apparemment pas assez convaincante, elle a fini par hausser les épaules avant de se lever du lit. elle et Thomas ont échangé un long regard, puis la brune est sortie de la chambre après avoir pensé à haute voix « ah oui, c'est vrai ! ». au final, elle est revenue avec une clé dans les mains. elle me l'a délicatement lancée.

« tiens ! c'est ta clé d'ici. on voulait que tu en aies une. » m'a-t-elle dit, contente de son cadeau.

Tom a hoché la tête pour confirmer ses dires, et j'ai été très heureuse de ce geste. ça veut dire qu'ils pensent encore à moi, qu'ils n'ont pas l'intention pas me mettre de côté suite à leur emménagement (en tant qu'amis, bien sûr!!! je comprends qu'ils veuillent se retrouver tous les deux, ça me paraît normal, et je ne veux en aucun cas m'immiscer dans leur couple. mais ils auraient très bien pu couper les ponts avec moi suite à cette nouvelle étape pour eux... je sais pas. mais ce n'est pas le cas!).

du coup, grâce à cette nouvelle clé, ils sont partis à leur heure habituelle et m'ont dit que je pouvais rester le temps qu'il fallait. je suis tout de même partie quelques minutes plus tard, lorsque Johnson m'a appelée pour savoir où j'étais. il est finalement venu me chercher en voiture et m'a avoué sur le trajet qu'il pensait que j'avais fugué. ça m'a fait rire car ça aurait totalement pu être le cas... mais bon.

quand nous sommes arrivés chez nous, les boîtes de médicaments étaient déjà prêtes à être ouvertes sur la table du salon. j'ai dégluti. Johnson m'a simplement tapoté l'épaule en guise de soutien.

du coup... j'ai fait tout ce qui était inscrit sur mon ordonnance sous le regard bienveillant de mon ami. de toi à moi, journal, j'ai vraiment pété un câble aujourd'hui : j'ai fait une crise de panique en sentant des contractions. elles étaient normales, le docteur m'en avait parlé, mais... je sentais physiquement pour la première fois qu'il se passait quelque chose de pas normal, de non désiré dans mon corps et... j'ai perdu les pédales. il y a des moments où je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer, d'autres où j'en voulais à la terre entière. malgré tout, vraiment tout, Johnson est resté avec moi toute la journée. ça n'a pas dû être du gâteau pour lui, le pauvre. il fait toujours tout son possible pour m'aider... je me dois de lui rendre la pareille un jour.

alors que j'étais en pleine crise de larmes dans ma chambre, roulée en boule sur mon lit, la porte d'entrée s'est ouverte. Gilinsky venait de rentrer des cours. en comprenant ça Johnson, qui savait que je ne voulais pas mettre le brun au courant de cette affaire, s'est empressé d'aller parler à son meilleur ami. je ne sais pas ce qu'il lui a dit, mais G est simplement venu me voir, m'a tenu compagnie toute la soirée et toute la nuit. je n'ai pas pipé mot pendant des heures, lui non plus. enfin, il essayait de savoir ce qui n'allait pas mais je n'ai rien répondu, alors il n'insistait pas plus.

voilà pour aujourd'hui. je profite que Gilinsky soit à la douche pour écrire la page d'aujourd'hui. j'ai tellement hâte de les relire lorsque je serai libérée de Lucas... j'espère/je sais que je finirai par me sortir de cette situation, je ne sais juste pas quand ni comment...

à très bientôt...

(écrit le vingt-neuf à vingt-deux heures tandis que Méditerranée vient de faire son apparition)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant