sam. 28/04 : ... pourquoi ça m'arrive à moi

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cher journal,

j'en ai marre de ma vie. rien ne va. j'ai l'impression que toutes les pires choses possibles me tombent dessus comme si j'avais déjà commis quelque chose d'atroce dans ma vie. pourtant, je ne vois pas quoi. j'ai toujours fait de mon mieux pour être une bonne personne, la meilleure possible, et... c'est dur. je n'ai plus envie de vivre, parfois. en ce moment, par exemple.

Gilinsky est comme Lucas. il est exactement comme lui. violent. pas la même violence (d'après ce qu'il m'a dit. je ne sais pas si je peux le croire) et j'étais loin d'imaginer cela.

tout a commencé lorsque j'ai interrompu une discussion entre les Jacks en début d'après-midi. ils étaient en plein commérage sur une personne nommée Madison. ce nom me disait quelque chose, alors je me suis incrustée : « on parle de qui, là ?
- Madison, l'ex de G. » a répondu Johnson sans réfléchir.

Gilinsky s'est mis à le fusiller du regard à peine une seconde plus tard. j'ai directement senti qu'il y avait alors quelque chose de louche.

« quoi ? » a riposté J, l'air innocent. « Meg a le droit d'entendre nos potins, elle est des nôtres maintenant ! »

pour affirmer ces dires, Johnson s'est approché de moi et a passé son bras autour de mes épaules. le problème venait pas de là, en fait. Gilinsky ne m'avait jamais parlé officiellement de son ex. c'était son choix et je le respecte, bien sûr, mais le fait qu'il n'ait jamais voulu m'en parler est quand même bizarre. les amis parlent de leurs vies amoureuses entre eux, non ? 

« ben oui, on me dit rien à moi... » ai-je bredouillé comme une enfant.

attendri, Johnson m'a déposé un baiser sur la tempe... avant de frotter son poing fermé contre mon crâne. s'en est suivi une petite bataille de quelques secondes à peine où j'essayais de lui rendre la pareille, mais qu'il arrivait à bloquer chacun de mes mouvements. bref, ici n'est pas le sujet.

Johnson a fini par quitter la cuisine car devait aller se préparer pour le travail. je me suis donc retrouvée seule avec Gilinsky. la situation n'était pas la plus agréable, mais j'étais déterminée à enfin en savoir plus sur cette demoiselle.

« alors... c'était qui ? »

le brun a soupiré, mais a fini par me dévoiler quelques informations à son propos. Madison est la jeune femme qu'il a fréquenté pendant environ trois ans. c'était la meilleure relation qu'il a eu, mais ils ont malheureusement rompu en décembre 2017 (ou environ un mois avant mon arrivée à la maison pour poser un contexte).

« et... pourquoi vous avez rompu ? »

Jack a de nouveau soupiré. « c'était devenu compliqué. on s'aimait encore, mais beaucoup moins qu'avant, car elle comme moi avions fait des choses intolérables. c'était un cercle vicieux : lorsque je faisais une erreur, elle s'assurait de me rendre la monnaie de la pièce, et vice versa. ça s'envenimait à chaque fois. »

on s'est longuement regardés. j'avais arrêté de l'écouter au moment où il a prononcé les termes "choses intolérables". je lui ai demandé des exemples, histoire de savoir à quoi il associait ces deux mots et là, ça a été dur. il ne voulait pas. ça devenait de plus en plus louche. mais j'ai bien fait d'insister.

« allez, dis-moi !
- Megan, arrête... je n'ai pas envie d'en parler. c'est privé. »

j'ai haussé un sourcil. « privé ? »

l'utilisation de ce mot m'a fait rire. il me parle énormément de sa vie, il nous arrivait de nous comporter comme un couple parfois (dormir ensemble etc) et il me parle de privacité...

« tu ne peux pas ne pas me dire pourquoi ça s'est terminé entre vous ! » me suis-je plaint. « c'est trop important pou-
- j'étais devenu verbalement violent. et elle aussi. »

voilà. énorme douche froide. je suis d'abord restée stoïque, sans réaction, avant de comprendre ce qui se passait réellement.

« je... il y a eu des insultes. et quand je commençais, elle aussi s'y mettait. »

et là, sans le contrôler, j'ai totalement lâché prise.

« c'est une blague ? » ai-je d'abord demandé.

il a secoué la tête avant de baisser les yeux. « j'aurais aimé te dire que oui.
- c'est forcément une blague. » ai-je continué comme si je n'avais pas entendu sa réponse. « ça ne peut être que ça. je ne vois pas pourquoi tu serais aussi... »

puis je n'ai plus rien dit pendant quelques longues minutes. pour pallier le silence, G parlait parfois :

« Megan, sache que je n'ai jamais levé la main sur une femme. je ne le ferai jama-
- pourquoi tu me dis ça ? »

il n'a rien répondu. ça voulait dire quoi ça ? ça m'a encore plus énervée.

« pourquoi tu me fais ça ? entre Lucas et Sarah, tu penses que j'ai besoin de ça en ce moment ? »

en fait, je n'arrivais à savoir si je lui en voulais de ne pas me l'avoir dit plus tôt ou plus tard... mais surtout plus tôt ! pourquoi m'a-t-il caché tout ça ?

« pourquoi tu ne m'en avais jamais parlé avant ?
- Megan, je ne voulais pas te... »

et je ne me souviens pas de ce qu'il m'a dit par la suite. j'ai passé de longues minutes à lui exprimer mon mécontentement : moi qui suis habituellement calme sans oser me défendre, je peux te dire qu'il a bien compris que j'étais en colère.

au bout d'un moment, G a essayé de s'approcher de moi pour me calmer, mais j'ai pris peur et suis partie me réfugier dans ma chambre. il a évidemment essayé de me suivre, a toqué une bonne centaine de fois à ma porte en espérant que je l'ouvre, mais en vain. j'étais bien trop occupée à hurler dans mon oreiller et à pleurer.

voilà pour ma découverte du jour. je ne sais plus quoi faire. je suis désespérée.

(écrit le vingt-huit à quinze heures, seule)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant