jeu. 11/01 : couloir de crotte.

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amis du soir, bonsoir.

je me suis faite réveiller par les léchouilles de Méditerranée vers quatre heures du matin. un chat, c'est un réveil très aléatoire et malheureusement, rares sont les fois où elle me réveille à la bonne heure.

programme de la journée : aller à l'université à huit heures pour travailler, avoir cours de neuf à seize, faire notre jogging du jeudi avec Lisa, dormir. à l'heure où j'écris, je suis sur le point de commencer la dernière étape et franchement, j'ai hâte.

comme d'habitude, Lisa et moi sommes allées au bahut ensemble et nous sommes ensuite parties chacune de notre côté. honnêtement, j'ai l'impression qu'on s'éloigne peu à peu et ça me fait peur. déjà que nous n'allons plus vivre ensemble... elle est comme mon rayon de soleil. elle est toujours joyeuse, heureuse et sa présence m'aide à résister. elle me donne beaucoup de force même si elle ne le sait pas. je ne lui ai jamais vraiment dis.

j'ai marché en direction de la salle où je vais habituellement travailler, le couloir était désert et j'étais peu rassurée. il n'y avait aucun bruit, seulement le bruit de mes pas contre le sol. je me souviens parfaitement avoir pensé à Lucas à ce moment là... j'aurais pas dû, vraiment pas. il était derrière moi.

je me suis mise à courir le plus vite possible pour ne pas qu'il m'atteigne mais malheureusement, je ne connais pas bien ce bâtiment si l'on oublie la salle de travail et la cafétéria. j'ai tourné à droite au hasard, il m'a suivi et j'étais coincée. c'était un cul-de-sac.

« pourquoi tu me fuis, ma belle ? je ne vais pas te faire de mal... » m'a-t-il dit.

bien sûr que si, il allait m'en faire. et j'avais raison de me méfier : il m'a plaqué contre un mur, a passé sa main sous ma jupe et a commencé à me toucher intimement en espérant me procurer du plaisir. je ne pouvais rien faire, ni me débattre à cause de sa force, ni hurler car ce couloir est quasiment tout le temps désert.

je me demande sincèrement ce qui ne tourne pas rond dans sa tête. il sait que quand il me touche, je ressens tout sauf du plaisir. il est vraiment taré, ce mec. j'ai commencé à pleurer devant lui mais il a continué, ce serait trop beau sinon.

et là, après quelques longues secondes, un agent d'entretien est sorti d'un des locaux. je pense que je n'arriverai jamais à assez remercier cette personne. Lucas s'est rapidement détaché de moi pour ne pas être pris en flagrant délit, m'a tripoté les fesses avant de partir sans piper un mot.

putain. j'étais super fière de ma tenue, j'avais mis une jupe en velours marron avec un top blanc mais je me suis sentie super salie après qu'il m'ait touché. je le déteste. je me déteste.

après ça, je suis allée vérifier mon maquillage et ma tenue dans les toilettes. mon mascara avait coulé, mes yeux étaient rougis. j'ai nettoyé ça et je suis retournée vers la salle de travail.

j'y suis entrée et j'ai vu que toutes les tables étaient prises. je crois bien qu'une session de partiels allait commencer dans une des nombreuses filières de l'université. m'enfin, j'ai balayé la pièce du regard et j'ai aperçu au fond Jack, Jack Gilinsky. il avait les yeux rivés sur son ordinateur, un casque sur les oreilles. son visage me paraissait bien pâle, et des cernes étaient bien apparentes.

j'ai longuement hésité. soit j'allais voir dans les autres endroits libres d'accès si des tables étaient libres, ce qui n'était pas probable du tout, soit j'allais lui demander la permission de m'asseoir avec lui. je suis super timide, c'est vrai, mais nous allons très sûrement devenir colocataires... autant essayer de sympathiser avec lui avant, non ?

j'ai pris mon courage à deux mains, j'ai zig-zagué entre les tables et je suis allée le saluer. il a ôté son casque audio lorsqu'il m'a vu, a hoché la tête pour répondre à ma demande et a rangé des affaires pour me faire de la place. j'ai curieusement mais discrètement regardé son écran pendant qu'il organisait son sac, j'ai voulu lui poser des questions sur le projet sur lequel il était mais après réflexion, je ne l'ai pas fait. il semblait vraiment fatigué ou perturbé et déjà que je venais de l'interrompre, je n'allais pas l'embêter plus longtemps.

et donc voilà les événements de ma journée. en ce qui concerne l'appartement, je ne sais pas comment faire. sur les deux Jack je n'ai que le numéro du brun, et je me sens moins à l'aise avec lui. il me paraît très mystérieux et réservé, contrairement au blond qui est très extraverti. je ne sais pas comment je vais me débrouiller, cette fois-ci. je vais y réfléchir.

je n'arrive pas à croire que Lucas m'ait encore fait des attouchements. je sais que je ne peux prévenir personne ou le quitter, par peur des représailles, mais je sais que mon cauchemar peut s'arrêter, et plus rapidement que je ne le pense. je pourrais porter plainte, seulement je ne pourrais pas le faire seule. il faut que je réfléchisse à ça, aussi.

oh, Lisa est sortie de la douche. c'est à mon tour d'y aller, nous allons déjeuner devant un ou deux épisodes de notre série préférée, gossip girl, puis ce sera l'heure de se coucher. passe une bonne soirée, journal..

(écrit le onze janvier vers dix-neuf heures quarante, assise sur mon lit)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant