mer. 30/05 : aprèm plage ...

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salut,

comment ça va ? moi, ça peut aller. je suis allée en cours ce matin, puis comme je n'en avais pas cet après-midi, Gilinsky m'a proposé d'aller à la plage. alors nous y sommes allés.

le problème : je n'avais pas envie de me mettre en maillot de bain devant lui. moi et mon corps sommes encore trop traumatisés par ce que nous avons vécu ces précédents mois pour être à l'aise au regard des autres. et surtout le sien... j'ai vraiment envie de plaire à Jack avec mon physique, mais je me trouve moche en ce moment. je me trouve trop... ronde, comparé à avant. c'est notamment pour ça que je suis allée courir hier... je n'avais pas tellement envie de faire du sport, mais je me dis qu'il faudrait que je maigrisse pour plaire à Gilinsky.

on a donc mangé ensemble à la maison avec Johnson, qui allait bientôt partir au travail, j'ai révisé pendant une petite heure puis nous sommes partis en voiture. une fois à la plage une bonne demi-heure plus tard, on s'est donc installés en étendant nos serviettes sur le sable. Jack a enlevé son teeshirt pour rester simplement en maillot de bain, normal, et... je n'ai pas pu me déshabiller, en fait. je sens que quelque chose me bloquait... alors je me suis assise sur ma serviette toute habillée. j'étais en short et teeshirt larges donc ça allait, mais nous étions en plein soleil et j'ai vite eu très chaud. mais je suis restée habillée.

au début, G n'a rien dit. il se disait sans doute que j'allais me décider à me mettre en maillot plus tard. nous nous sommes approchés de l'eau, je suis restée au bord de sorte de ne pas mouiller mon short tandis qu'il est parti un peu plus loin pour se baigner un peu. j'ai vite fui lorsqu'il s'est approché de moi, les bras grands ouverts exprimant son envie de me faire un câlin, alors qu'il était évidemment tout mouillé... il m'a couru après sur quelques mètres, faisant rire les passants qui comprenaient directement ce qu'il se passait. j'étais tellement morte de rire que ça m'empêchait d'accélérer... il a donc fini par me prendre dans ses bras pour bieeeeeen mouiller mes vêtements. en réalité, ça me faisait du bien de sentir un peu de fraîcheur, moi qui mourrais de chaud.

nous sommes retournés à nos serviettes : je lisais un bouquin (je ne trouve jamais le temps de les lire.... je suis toujours trop occupée par mes cours), Jack ne faisait rien. il était allongé sur le dos, la tête tournée en ma direction. je voyais du coin de l'œil qu'il me fixait longuement mais quand je le regardais, il faisait semblant de faire autre chose.

au bout d'un certain temps, je voyais bien qu'il s'ennuyait. et puis moi, de mon côté, je crevais de chaud. il a un caractère de grand enfant, et je savais très bien qu'il avait du mal à tenir en place et voulait que je vienne avec lui dans l'eau pour qu'on s'amuse un peu... mais non. je ne pouvais pas me mettre en maillot.

« tu veux pas venir te baigner avec moi ? » m'a-t-il finalement proposé.

j'ai secoué la tête. « non, désolée.
- tu as l'air d'avoir chaud, ça te ferait du bien... »

j'ai simplement baissé la tête sans rien répondre, cette fois-ci. je pense qu'il a donc compris que quelque chose clochait.

« on n'a qu'à aller au glacier dont tu me parlais l'autre jour ! »

ça, ça m'a intéressé. en effet, je lui avais parlé de la fois où je me suis acheté une glace trop bonne, non loin de la plage où nous étions. on était passé devant en voiture, en plus... du coup, on a rangé nos affaires et on est partis. je ne faisais pas la fière d'avoir écourté notre sortie à la plage par ma faute... je n'osais plus parler, un peu honteuse de moi-même. mais Jack, qui voit toujours quand ça ne va pas, s'est simplement rapproché de moi, a pris ma main et a entrelacé nos doigts. mon estomac s'en est retourné... c'est la première fois qu'on montre des marques d'affection en public. c'est rien de fou, mais quand même !!!!

nous sommes donc allés au glacier à pied après une petite halte à la voiture pour poser nos affaires de plage. pour une fois, j'ai réussi à devancer Jack pour payer les glaces (lui adore payer lorsqu'on sort (rarement) manger à l'extérieur...) ! bref, on s'est ensuite installés à une table en terrasse donnant côté océan, mais aussi côté circulation. on avait parfois du mal à s'entendre, mais c'est pas grave.

pareil, je me sentais toujours un peu coupable de notre aprèm écourtée, donc je ne parlais pas trop. mais G arrivait à lancer la discussion avec des thèmes qui m'intéressaient. il a réussi à me changer un peu les idées. il est tellement attentionné...

on est rentré une petite heure après, vers 5p.m. comme j'étais de meilleure humeur, pas totalement au top mais déjà mieux qu'à notre arrivée à la plage, j'ai réussi à lui dire sincèrement ce qui n'allait pas.

« je suis désolée. » ai-je bredouillé quand nous étions sur la route. « je n'y avais pas trop pensé, mais en fait je n'ai pas réussi à me mettre en maillot de bain devant tout le monde. il y a un truc dans ma tête qui m'interdisait de le faire. vraiment, j'étais bloquée. je pense que... enfin, j'ai perdu toute confiance et même si j'avais pas du tout honte de mon corps avant Lucas, maintenant c'est le cas... avec tout ce qu'il a subi... je suis trop... j'ai l'impression que tout le monde peut voir où il m'a frappé, ce qu'il m'a fait... comme si j'avais des traces permanentes qui ne pouvaient pas s'effacer. »

je n'osais plus regarder Jack après lui avoir dit tout ça, tout ce que j'avais sur le cœur. j'avais honte de moi, quoi.

« Megan, tu n'as pas à avoir honte. c'est à lui d'avoir honte d'avoir osé levé la main sur deux femmes. »

j'ai sarcastiquement pouffé de rire. franchement, si Jack pense vraiment qu'il en a honte... c'est se fourrer le doigt dans l'œil, jusqu'au coude en plus.

nous sommes arrivés à la maison quelques instants plus tard, je suis restée silencieuse pour le laisser faire sa manœuvre près du trottoir pour ne pas le déranger. c'est seulement une fois à l'intérieur, dans l'entrée, qu'il s'est expliqué :

« écoute, c'est vrai que je n'avais pas pensé à cela en te proposant d'aller à la plage. mais tu n'as pas à avoir honte, surtout avec moi... je suis là pour t'aider, et je m'adapterai toujours à toi. on va à ton rythme, je te l'ai dit. d'accord ? »

j'ai hoché la tête, il a posé ses deux mains sur mes joues pour approcher mon visage du sien et me faire un bisou sur le front tandis que j'ai passé mes bras autour de sa taille pour le serrer contre moi.

« tu pouvais me le dire direct, tu sais. » a-t-il redit. « je voyais bien que tu étais toute rouge ! je sais bien que je te fais de l'effet, mais quand même... pas à ce point, si ?
- hm si, je crois bien que c'est ça. » ai-je répondu en hochant la tête tout en lui lançant un regard amusé.

nous avons tous les deux pouffé de rire. puis nos chemins se sont séparés : j'ai pris ma douche tandis qu'il est allé travailler, d'après ses dires. je t'écris maintenant que je suis toute propre et maintenant, je dois aller préparer à manger (salade de pâtes froide avec divers ingrédients) !

donc voilà, aujourd'hui n'était pas forcément agréable, mais j'ai quand même passé quelques bons moments aux côtés de G. et j'ai eu la force de lui expliquer par la suite ce qui n'allait pas... ça aurait été mieux de lui dire sur le coup, je sais, mais de base, je n'allais rien lui dire. j'ai honte parfois de... de ressentir tout ça. à cause de Lucas. mais je n'y peux rien, ce n'est pas facile, ce ne sont pas des choses que je peux contrôler :(

bon, je vais à la cuisine. à très bientôt ♥

(écrit le trente mai vers 7p.m., ou l'heure pour moi d'aller cuisiner avant qu'un G affamé ne vienne toquer à ma porte (pas dans le sens "femme, fais-moi à manger" car nous cuisinons tous à tour de rôle mai-BREF)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant