dim. 01/07 : dépôt de plainte

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du coup voilà, c'est officiel... j'ai déposé plainte contre Lucas. pour viol, harcèlement, agressions sexuelle et physique... la totale.

tout a commencé cette nuit. ça fait déjà quelques temps que je pensais à porter plainte, mais je n'avais jamais osé le faire. j'ai eu un élan de courage cette nuit, suite à ma discussion avec Gilinsky. elle n'avait aucun rapport certes, mais elle m'a fait réaliser que si je voulais avancer, si je voulais tourner la page pour vivre de nouvelles expériences bien meilleures (sous-entendu mon histoire avec Jack), alors je devais faire les choses dans les règles.

j'ai donc peu dormi. j'ai beaucoup réfléchi. mon esprit s'est un peu éloigné de cette affaire quand je me suis réveillée ce matin et que la tête de Jack était posée sur ma poitrine, ses bras autour de ma taille. cette vision m'a attendrie. et comme il était presque 9a.m., j'ai pris la liberté de le réveiller en caressant doucement ses cheveux. je l'ai senti bouger puis grogner, peu content que j'ai interrompu son sommeil, mais il fallait que je parle de ma décision à quelqu'un. et de préférence quelqu'un en qui j'ai extrêmement confiance (lui).

« Jack... » ai-je chuchoté pour le réveiller pour de bon.

« hm. attends un peu. » a-t-il grogné de sa voix du matin.

alors j'ai attendu avant de l'embêter. puis au bout de dix minutes, je l'ai appelé de nouveau... mais il s'était rendormi cet âne ! cette fois-ci, très légèrement agacée, j'ai tapé sur son épaule.

« hm ? oh, pardon... »

il s'est repositionné sa tête correctement pour être à son aise puis a levé les yeux vers moi.

« tu as bien dormi ? moi, j'aurais bien dormi plus longtemps... » m'a-t-il dit.

j'ai secoué la tête pour répondre à sa question. « non, pas vraiment.
- ah... c'est de ma faute, je te faisais mal ? ou est-ce qu-
- j'ai décidé d'aller porter plainte contre Lucas. »

il s'est redressé directement. « oh. »

on est restés ainsi, dans le silence, pendant quelques instants. il s'est ensuite assis en tailleur près de moi, a attrapé mes mains et les a serrées dans les siennes. je lui lançais un petit sourire en coin, l'air de dire "c'est comme ça, c'est la vie", tout en essayant de retenir mes larmes. ça me faisait mal comme ça me faisait du bien de lui annoncer ça.

« et... » a-t-il commencé sans savoir comment finir.

« je pense y aller là, bientôt. je me prépare et j'y vais. » lui ai-je expliqué.

« et tu prends un petit-déjeuner avant de partir. »

il a dû penser que je ne voulais plus manger, par rapport à ce que je lui ai avoué hier soir... mais j'ai secoué la tête en lui disant que je n'avais pas faim. ce qui était de toute façon vrai. comment avoir de l'appétit avec de telles images en tête...

« veux-tu que je vienne avec toi ?
- non. » ai-je répondu en secouant la tête. « mais je voudrais bien que tu me conduises au commissariat, s'il te plaît.
- pas de problème ma belle. je t'attendrai dans la voiture.
- mais ça risque d'être long...
- c'est pas grave. je saurai m'occuper, ne t'en fais pas. c'est fou le nombre de choses qu'on peut faire sur ces appareils ! » s'est-il exclamé en brandissant son portable.

j'ai le parfait souvenir d'avoir souri suite à sa remarque de boomer... mais en même temps, de voir un homme dont je suis... enfin, pour qui j'ai des sentiments tente de me remonter le moral par le rire m'a donné envie de pleurer. alors j'ai de nouveau baissé la tête.

« eh, ça va aller. » m'a-t-il chuchoté à l'oreille en me serrant contre lui. « c'est la meilleure chose à faire et je sais que tu en es capable. »

j'ai hoché la tête sans trop réfléchir, puis nous nous sommes levés. j'ai fait un brin de toilette puis me suis habillée sans accorder d'importance à ma tenue. en sortant de ma chambre, j'ai croisé J. il m'a demandé ce qui allait pas (ça devait se voir sur mon visage que je n'étais pas au top), G est apparu au même moment et s'est chargé de lui expliquer où on allait. Johnson m'a alors rassurée, m'a prise dans ses bras en me souhaitant bon courage. puis on est parti.

au commissariat, c'est une agent qui s'est occupée de moi. sa principale mission est apparemment de s'occuper des violences conjugales et tout ce qui y touche. pas fun comme boulot mais bon, il en faut. elle m'a écouté attentivement, a enregistré toutes les infos que je lui ai données. je lui ai également transmis la vidéo que Jack avait réussi à prendre avec sa caméra lors de ma dernière (mauvaise) rencontre avec Lucas. bref, j'ai tout dit. vraiment tout. l'agent m'a alors dit qu'elle allait faire tout son possible, que nous serons tenus au courant et que je devais d'ores et déjà essayer de trouver un avocat.

j'étais totalement déboussolée en sortant du poste de police. j'avais dû y passer une bonne heure. la clarté du soleil me bousillait les yeux, notamment après avoir passé l'heure à pleurer, j'étais vidée de tout énergie ou bonne humeur. rien. je ressentais plus rien. et je crois que je suis restée plantée là pendant quelques bonnes minutes avant que Jack ne vienne vers moi. comme il me l'avait dit, il m'avait attendue dans la voiture. je lui étais tellement reconnaissante qu'il m'ait attendu aussi longtemps... mais sur le moment, je n'avais pas la force de lui dire. alors je suis montée dans sa Jeep et nous sommes repartis.

je n'ai pas pipé mot pendant le trajet. je sentais le regard inquiet de G sur moi par moment, mais je ne faisais rien pour le rassurer. je repassais l'heure précédente dans ma tête. je repensais à tout ce que j'ai dit, à ce que l'agent m'a dit. bref, j'analysais tout.

quand nous sommes rentrés à la maison, Jack a simplement lancé "on est là !" dans la maison, ce qu'on fait dès que l'un d'entre nous rentre afin de prévenir les autres de notre présence... seulement là, Johnson n'a pas répondu. alors on l'a cherché partout : je l'ai finalement découvert dans le jardin, assis sur une grande serviette en guise de nappe avec auprès de lui des couverts, de quoi boire et plusieurs cartons de pizza. Médi était également là, allongée de tout son être à quémander des caresses auprès du blond.

« cool, vous êtes rentrés ! » m'a-t-il dit en me voyant arriver vers lui. « j'ai improvisé un petit pique-nique dans le jardin... ça te va ? je comprendrais si jamais tu préférais être toute seule, ou avec Gilinsky. tu me dis, on fait selon to-
- non non, c'est parfait ! merci beaucoup. »

J avait l'air heureux que son idée me plaise. et j'étais également super heureuse que mon ami prenne des initiatives pour me remonter le moral. alors je me suis assise à côté de lui, lui ai fait un bisou sur la joue et dès que je me suis éloignée, il a fait semblant de se cacher comme s'il allait rougir, ce qui m'a fait rire.

on a tous les trois mangé sous le soleil. c'était un chouette moment, les Jacks n'arrêtaient pas de se chamailler pour me faire rire et ça marchait. j'étais sincèrement bien en ce début d'après-midi.

c'est à partir de 5p.m., heure à peu près à laquelle Johnson est parti au travail aujourd'hui, que je suis retournée m'isoler dans ma chambre, notamment pour donner des nouvelles à Lisa et Thomas. au final, Gilinsky m'a rejoint peu de temps après pour me tenir compagnie. je lui ai raconté à son tour comment s'était passé mon passage au commissariat.

et puis voilà. je ne sais pas encore ce que l'on va faire ce soir, très probablement rester au calme. dans tous les cas, je suis très fatiguée. alors je vais te laisser, journal. en espérant que la prochaine fois que je t'écrirai, ce sera pour des choses plus joyeuses...

(écrit le premier juillet vers dix-huit heures trente, seule dans ma chambre)

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant