dim. 20/05 : mes amis ♥

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coucou,

bon. quand j'ai terminé l'écriture de la page d'avant il y a quelques heures de cela, j'ai donc rassemblé mes affaires de peinture (toile, pinceaux, tubes de couleurs, palette...) pour m'installer dans le salon, là où je peins habituellement car ma chambre est tout de même un peu trop petite pour pouvoir m'étaler comme je le veux. je pensais donc avoir la pièce pour moi seule, étant donné qu'il était 2a.m. et que mes colocs étaient chacun dans leur chambre... mais ce n'était pas le cas. Gilinsky était là, assis sur le canapé, une tasse dans les mains. je me souviens même l'avoir vu pouffer de rire en me voyant arriver, encombrée avec toutes mes affaires sur les bras. la même ambiance entre nous qu'avant.

« ne te moque pas ! » ai-je grogné, moi aussi dans le second degré. « j'essaye de m'occuper... je n'arrive pas à dormir.
- moi non plus. »

toute la bonne humeur qui m'est venue en le voyant s'est évaporée. il avait l'air préoccupé, et je n'aime pas voir mes amis mal. surtout que c'est de ma faute. c'est moi qui ai apporté tous mes problèmes dans cette maison.

j'ai posé toutes mes affaires par terre et suis allée m'asseoir avec lui. il m'a proposé une tasse de thé pour m'aider à dormir, mais j'ai poliment refusé. s'en est suivi de quelques minutes de silence. c'est dans ces moments-là que je sens que quelque chose s'est brisé entre nous. c'est évidemment bizarre car il m'a vu en train de me faire agresser, mais... il y avait autre chose. on était bien plus proches avant qu'il ne m'ait annoncé que...

« comment tu te sens ? » m'a-t-il demandé.

j'ai haussé les épaules. « j'ai connu meilleur jour, mais ça va. »

il a soupiré en secouant la tête. « tu ne peux pas dire "ça va" après avoir vécu ça...
- tu sais... c'est horrible à dire mais je suis habituée à ce qu'il me faisait. enfin, sur le coup ça me paraissait pire à chaque fois, mais le processus après est toujours le même : pleurer, pleurer, pleurer, en vouloir au monde entier, être déprimée puis passer à autre chose. »

Jack m'a regardé d'un air désolé, j'ai simplement baissé la tête en jouant nerveusement avec mes doigts.

« le plus étrange pour moi maintenant, » ai-je poursuivi, « c'est de savoir que des personnes sont au courant de ça. j'ai toujours tout fait en sorte que cette histoire ne se sache pas et d'un coup, tout est chamboulé. c'est évidemment pour le meilleur, je le sais, mais... »

je n'ai pas fini ma phrase.

« je peux te dire quelque chose ? » a demandé G.

j'ai hoché la tête.

« j'avais des doutes sur vous deux. j'en ai eu depuis la première seconde où je vous ai vus ensemble. »

au début, je n'ai rien répondu, mais ce qu'il me disait ne m'étonnait pas. il m'a toujours donné l'impression d'être au courant, de savoir que notre supposé couple n'était qu'une façade. c'est comme si G arrivait à lire dans mes pensées.

« mais je n'ai voulu me mêler de rien. » a-t-il avoué. « surtout qu'à ton arrivée, je devais encore digérer ma rupture et j'étais... pas très bien. je pensais d'abord que vous traversiez des périodes difficiles : ça arrive, les moments où il y a plus de disputes plus que d'habitude... mais j'ai compris que c'était plus grave que cela quand tu es rentrée de chez lui en pleine nuit couverte de bleus, et... »

il a décidé de laisser sa phrase en suspens lorsqu'il a vu mon menton trembler. j'étais à deux doigts d'exploser en larmes. 

« oui, j'ai cru que j'allais y passer. » ai-je bredouillé en me remémorant cette pénible soirée. « il m'avait... balancée par terre, donné des coups de pieds, des baffes. il me crachait à la figure, il m'insultait, et il m'a... deux fois, pendant très longtemps. qu'est-ce que j'avais mal... et personne ne pouvait me sortir de là... »

abused, lonely & hopeless | jack gilinskyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant