Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

I : How we met

... : Bonjour Kenaya... asseyez-vous.

Hésitante, je finissais tout de même par prendre place sur la chaise face à elle.

... : Comment allez-vous aujourd'hui?

Pour toute réponse, je me contentais d'hausser les épaules.

... : Vous savez que je suis là pour vous aider, n'est-ce pas ?

Je ne dis rien.

... : Et encore une fois, je peux voir que vous n'avez aucunement l'air convaincu par ce que je dis, je me trompe ?

Pour la première fois, je pose mon regard sur elle. Stressée ? Oui, je le suis. Après tout, il y'a de quoi.

... : Kenaya... si vous voulez tourner la page, il va falloir que vous y mettez du votre. Vous comprenez ?

Moi : Tourner la page ? Murmurais-je.

Elle acquiesça d'un signe de tête, et je soupire. Quand on a vécu ce que j'ai vécu, c'est impossible de tourner la page et j'en suis bien consciente.

... : Oui Kenaya, tourner la page. Vous savez pourquoi est-ce que vous êtes ici, n'est-ce pas ?

Elle me regarde droit dans les yeux.

... : Alors je vais vous poser la question une dernière fois. Dois-je refermer la porte, ou alors devons-nous tout arrêter tout de suite ?

J'eus besoin d'un moment pour examiner sa question. Si je ne le fais pas pour moi, je dois le faire pour eux. Je leur doit bien ça. Je ferais n'importe quoi pour eux...

Moi : Vous pouvez refermer la porte, soufflais-je d'une petite voix.

Un sourire fière pris place sur son visage, tandis qu'elle se dirigeait vers la porte pour refermer celle-ci d'un air enthousiaste.

Respire, Kenaya. Tout va bien se passer...

... : Vous avez l'air stressée alors qu'ici, vous n'avez aucune raison de l'être. Je sais que ce n'est pas facile, mais tout ça c'est terminé maintenant.

Moi : J'ai pensé ça tellement de fois que je ne sais même plus si je dois y croire, répondis-je en me massant nerveusement la nuque à l'aide de ma main droite. Ça fait partie de moi maintenant, et rien ni personne ne peut changer ça.

... : Non, c'est faux Kenaya. C'est ce qu'ils voulaient vous faire croire, mais non. Vous êtes une femme forte. N'en doutez jamais.

Forte ? Moi ? Oh non. Loin de là. Je suis tout le contraire et tout ce par quoi je suis passée le montre bien.

... : Kenaya ? Regardez-moi.

Je lève les yeux vers elle.

... : Vous êtes prête ?

Moi : Je crois...

... : Bien. Alors nous allons commencer. Je vous écoutes.

Pendant à peu près cinq minutes, je suis restée silencieuse à jouer avec mes mains qui elles, tremblaient.

Moi : Je... je m'appelle Kenaya Mancini.

Elle se mit à froncer les sourcils, et je compris rapidement pourquoi.

Moi : Kenaya Rodriguez, reprenais-je aussitôt. Et j'ai 26 ans aujourd'hui.

Elle hocha la tête en souriant, pendant que moi je cherchais les mots en jouant avec mes doigts. Il y'a tellement de choses à dire, et en même temps pas assez.