XXXII : It's getting worse

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Moi : Lorenzo devenait de plus en plus étrange et distant. Ça ne me dérangeait pas plus que ça parce qu'au moins j'avais quelque fois la paix, mais c'était tout de même embêtant. Il rentrait souvent tard sans donner d'explications valables et semblait distrait par quelque chose. Tous ces comportements évasifs ont alimenté les soupçons que j'avais déjà.

... : Quels genres de soupçons ?

Moi : Qu'il pourrait peut-être... infidèle.

... : Pourquoi pensiez vous ça ?

Moi : Pour plusieurs raisons, répondis-je. Ça avait commencé par les odeurs et les traces de rouges à lèvres sur ses vêtement, puis j'ai vraiment commencé à m'inquiéter lorsque j'ai reçu des confidences de la part de Chiara.

... : Que vous a-t-elle dit ?

Moi : Elle m'avait confié que pendant son voyage avec son père, il y'avait une femme qu'elle ne connaissait pas avec eux. Elle était apparemment très proche de Lorenzo. Elle m'a même dit qu'elle les avait vu se faire un bisou une fois. Je savais que ma fille ne pouvait pas inventer une telle chose. Ça l'avait perturbé.

... : Qu'avez-vous fait ?

Moi : Au début ? Rien. J'vais bien trop peur de représailles. Il menaçait souvent d'emmener Chiara i si je tentais quoi que ce soit, donc je me taisais et je faisais comme si je ne savais rien. Sauf que plus le temps passait, plus mes craintes s'avéraient. Je l'entendais souvent parler au téléphone et j'étais persuadée que c'était une femme. C'était en jargon sicilien, je ne comprenais pas tout, mais ils semblaient flirter.

... : Et qu'avez-vous ressenti à ce moment là ?

Moi : Ça me brisait le coeur, avouais-je. L'homme que j'aimais voyais sûrement quelqu'un d'autre, et je ne pouvais rien y faire. Ça me travaillait de l'intérieur, tout le temps. Au point que je ne pouvais plus supporter. Donc j'ai commencé à creuser.

Elle a haussé un sourcil.

... : Creuser ?

Moi : Oui. Lorsqu'il n'était pas à la maison, je fouillais discrètement ses affaires pour voir si je pouvais trouver quelque chose qui conforterait ma théorie. Un jour pendant qu'il se douchait, je suis tombée par hasard sur des messages sur son téléphone portable qu'il n'avait pas verrouillé. Une fille lui envoyait des photos assez osées d'elle, alors qu'elle savait pertinemment qu'il était marié. Ils s'étaient même déjà vu. J'ai aussi remarqué qu'il discutait toujours avec son ex. Leurs conversations étaient très ambigües. J'ai également trouvé des reçus de cadeaux et de sorties qui ne m'étaient pas destinés. Ça voulait tout dire. J'avais la certitude qu'il me trompait.

J'ai levé les yeux en soufflant pour ne pas pleurer. Je m'étais promise de ne plus le faire pour lui. Il ne méritait plus mes larmes. J'en avais trop versé pour lui.

Moi : Je me sentais juste tellement mal, ajoutais-je. En plus de tout ce qu'il me faisait déjà subir, il osait me faire ça ? Je n'en pouvais plus. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour mériter cela. Pourquoi moi ? Pourquoi tout ça ?

... : La route de la vie est parfois semée d'embûches. Le plus important est de ne jamais oublier que les épreuves ne sont rien de plus qu'une occasion de grandir et d'aller chercher au fond de soi, une force et un courage qu'on ne connaissait pas. Ce sont les épreuves qui nous révèlent. Elles nous mettent au défi de nous dépasser et de nous voir dans notre propre réalité.


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5 ans plus tôt
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Assise sur la cuvette des toilettes, je serrais les dents en passant la compresse sur mon bras. La veille Lorenzo m'avait dit de lui préparer des fruits de mer, mais il n'arrêtait pas de se plaindre en disant que je prenais trop de temps pour rien et tout son blabla habituel. Dans un énième excès de colère, il a manqué de patience et m'a jeté la casserole dessus. L'huile chaude a atterri sur mon avant-bras. Ça m'a brûlé et c'est moche à voir.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant