XLIX : Brainwashing

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Moi : Quelques temps après, Lorenzo a découvert que quelqu'un avait révélé des informations sensibles sur ses activités à un gang rival. Ça mettait en danger la vie de tous ceux qui étaient associés à Lorenzo. Une lutte pour le pouvoir éclatait au sein de la mafia, divisant les allégeances et créant une situation d'instabilité. Lorenzo était certain que Livia était derrière tout ça même s'il n'arrivait pas à le prouver. Il pensait que c'était elle qui aidait indirectement Paolo, son ennemi juré. Moi j'étais persuadée du contraire, sinon Livia aurait déjà dis toute la vérité aux autorités.

Je me suis légèrement redressée.

Moi : Lorenzo était soumis à un chantage de la part de Paolo, l'obligeant à prendre des mesures extrêmes pour protéger ses intérêts. Je me retrouvais piégée dans un tourbillon de violence et de tromperie alors que je tentais de me remettre mentalement de la fausse couche que j'avais moi-même causé. J'étais de plus en plus emplie de pensées suicidaires, ne comprenant pas pourquoi j'étais encore en vie.

... : Vouliez vous vraiment mourir ? Ne pensiez-vous pas aux enfants ?

Moi : Je savais que c'était moi le problème, rétorquais-je. Pas eux. Chiara était en sécurité avec Livia. Je me disais que si je mourrais, elle pourrait aussi avoir Matteo et tout serait réglé. Ils n'auraient plus à endurer ça. Tout serait enfin terminé.

... : Et bien je suis ravie que ce ne soit pas arrivé, sinon vous ne seriez pas là pour me parler.

Moi : Je suis peut-être encore vivante physiquement, mais je suis morte à l'intérieur. Je suis morte depuis le jour où j'ai eu le malheur de tomber sur lui...

Elle ne dit rien.

Moi : Il a souvent voyagé les mois qui ont suivi ma fausse couche. Jamais de trop longs séjours cela dit, mais à chaque fois il emmenait Matteo avec lui de peur que je fasse une bêtise. Les médecins l'avaient alerté sur mes tendances suicidaires, alors il a pris les dispositions nécessaires pour ne pas que je me fasse du mal ou que j'en fasse au petit pour me venger. D'abord, il a arrêté de me frapper un moment. Parallèlement, il ne me droguait plus pour éviter que je provoque une overdose, et je n'avais plus aucun accès à tout objet tranchant ni à aucun médicament. En son absence, j'étais constamment sous la surveillance de la dame de compagnie qu'il m'avait assignée. Aussi absurde que cela puisse paraitre, je me disait que si Lorenzo tenait absolument à m'empêcher de mourir et me garder auprès de lui, c'est qu'il m'aimait réellement mais à sa façon. Il ne voulait vraiment pas me perdre. À aucun prix.

Dans un tic nerveux, je me suis mise à agiter ma jambe droite.

Moi : C'est à partir de là que le syndrome de Stockholm s'est réellement propagé en moi. Tout se mélangeait dans ma tête au point que je ne faisais plus la différence entre le mal et le bien. Le mensonge et la vérité. La volonté et la contrainte. Tout était confus. Je le détestais et je l'aimais en même temps. Je voulais le quitter, mais je savais que je ne pourrais pas vivre sans lui...

J'ai ris nerveusement.

Moi : J'ai fini par accepter qui il était vraiment ainsi que son comportement envers moi, car dans tous les cas, à ce stade je ne pouvais rien faire d'autre. Du coup, je me suis persuadée que tout ceci était normal. Que notre relation était différente de celles des autres, voire toxique et malsaine, mais c'était comme ça et on n'y pouvait rien. C'était sa façon de m'aimer, de me montrer qu'il tenait à moi. J'ai donc arrêter de lutter. Je n'étais plus vraiment obligée de quoi que ce soit à partir de là. Je le faisais délibérément, voire instinctivement. J'étais de plus en plus matrixée. Formatée à son image. Il avait gagné...


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant